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Le « joker » des politiciens
Poussée de fièvre islamophobe en France
Publié dans Le Midi Libre le 11 - 12 - 2012

Les actes antimusulmans se banalisent jour après jour, et inquiètent les musulmans qui deviennent une cible privilégiée en France.
L'Observatoire français contre l'islamophobie (OAI), créé le 10 juin 2010, est un organisme rattaché au Conseil français du culte musulman (CFCM). Il a pour mission principale de recenser tous les actes islamophobes commis sur le sol français, d'en réduire le nombre et de présenter leurs auteurs devant la justice. Abdellah Zekri, le président de cet organisme et vice-président du Conseil régional du culte musulman (CRCM), a déclaré lors d'une visite privée en Algérie, que la situation des musulmans en France devenait de plus en pénible et très inquiétante. Soulignant qu'avant c'était l'extrême droite, notamment le Front national (FN), qui exploitait naturellement cette peur du musulman alors que maintenant même des partis, prétendus modérés, n'hésitent plus à brandir l'épouvantail de l'islamisme. «À cause des crises identitaire, économique et morale dans la société française, cette situation va perdurer, et comme il faut toujours un bouc-émissaire pour justifier ces crises, cette fois-ci c'est aux musulmans de tout endosser », a déclaré Abdellah Zekri.
Le président de l'Observatoire français de l'islamophobie s'est interrogé sur les raisons de l'utilisation du culte musulman comme enjeu pour chaque joute électorale. «Tout a été fait pour que l'Islam fasse peur, cela en extrapolant des événements du Moyen et Proche-Orient et ce qui se passe dans les pays arabes », a-t-il déploré. Il s'est interrogé, également, sur les raisons qui font qu'on évoque l'islam de France, alors qu'on ne parle pas de christianisme, de France ou de judaïsme de France.
M. Zekri a estimé que les actes antimusulmans ont progressé de 42,2 % du 1er janvier au 30 octobre derniers, et ces statistiques concernent uniquementt les atteintes pour lesquelles il y a eu dépôt de plainte et main courante dans les commissariats et gendarmeries. Donc, sans citer les provocations du quotidien et les actes de discriminations à l'encontre de la religion musulmane. Déjà en 2011, les actes islamophobes et
antimusulmans étaient en forte progression et avaient connu une augmentation de 34 %. Pour rappel le 26 décembre 2011, un cimetière d'anciens combattants musulmans à Carcassonne en France avait été profané. Sur les tombes, on pouvait lire : "la France aux Français, les Arabes dehors, les Arabes, dégagez" ou "Sales Arabes". «Encore un symptôme de plus d'une société française en quête de boucs-émissaires face à une jeunesse sacrifiée sur l'autel des avantages acquis», déclare Louis Chauvel un sociologue français. Selon les statistiques du 29 novembre 2011, le nombre de profanations des lieux de culte et de cimetières musulmans a fait plus que doubler en trois ans, passant de 304 en 2008 à 621 en 2010. Et pour mémoire aussi, un groupe d'environ 70 militants se revendiquant du groupe Génération Identitaire ont investi les lieux menés par leur porte-parole, Damien Rieu, ils s'élevaient contre la construction d'une mosquée à Poitiers le 20 octobre passé. «Une provocation inacceptable», selon le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, tandis que le Conseil français du culte musulman avait évoqué « un événement sans précédent ». Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, avait dénoncé «la provocation haineuse et inadmissible" de ce groupe.
M. Zekri déplore surtout le fait que l'«on utilise l'Islam comme épouvantail et on tape sur les musulmans pour gagner des élections. L'UMP, un parti qui connaît une phase de turbulences, est révélateur de l'enjeu que constitue la communauté musulmane en France». En effet, au sein de l'UMP on assiste, avec une droitisation du parti, à une haine tangible du musulman, cela à des fins purement électoralistes. L'ancien Premier ministre, François Fillon, avait pourtant demandé «d'arrêter de taper sur les musulmans, car ça n'apporterait rien du tout». Pour rappel, à l'époque où Jacques Chirac était le patron de la droite française, ce courant politique français avait une politique arabe cohérente par rapport au Maghreb, à la Palestine ou encore à l'Irak. M. Zekri qualifie cette montée de l'islamophobie en France de « torture dans la mesure où tout est mélangé. Avant c'était l'émigré et maintenant c'est le musulman, Or la religion, c'est privé». Abordant l'affaire Merah, un jeune Français d'origine algérienne, soupconné d'avoir perpétré les tueries de mars 2012 à Toulouse et Montauban et abattu par le Raid, M. Zekri précise que ce tragique événement a fait l'objet d'une couverture médiatique exceptionnelle mais controversée pendant la campagne pour l'élection présidentielle française de 2012. Sur Wikipédia, on le qualifie de terroriste-islamiste. Or le terrorisme n'a ni religion ni origine. En témoignent les deux terroristes américaines, Colleen LaRose alias «Jihad Jane» de Pennsylvanie et Jamie Paulin-Ramirez, originaire du Colorado. Si Mohamed Merrah avait été chrétien il aurait été qualifié de tueur en série. Le président de l'Observatoire français de l'islamophobie a également soulevé le problème de l'immigration clandestine avouant : «Quand on parle d'immigration, on parle de Maghrébins, surtout des Algériens, alors que la plus grande partie des clandestins est en provenance des pays émergents et des pays de l'Est ». M. Zekri a toutefois terminé sur une note d'espoir affirmant qu'«avec l'arrivée de François Hollande, il y a une évolution de la situation des musulmans, même si nous n'avons pas encore ressenti le changement espéré. Nous savons qu'il est à l'écoute de ces problèmes. Je sais qu'il y a actuellement des personnes à l'Elysée qui sont en train de travailler sur ce dossier puisque qu'elles m'ont contacté à ce sujet. Donc force est de dire, qu'il y a indéniablement une évolution.»
Les actes antimusulmans se banalisent jour après jour, et inquiètent les musulmans qui deviennent une cible privilégiée en France.
L'Observatoire français contre l'islamophobie (OAI), créé le 10 juin 2010, est un organisme rattaché au Conseil français du culte musulman (CFCM). Il a pour mission principale de recenser tous les actes islamophobes commis sur le sol français, d'en réduire le nombre et de présenter leurs auteurs devant la justice. Abdellah Zekri, le président de cet organisme et vice-président du Conseil régional du culte musulman (CRCM), a déclaré lors d'une visite privée en Algérie, que la situation des musulmans en France devenait de plus en pénible et très inquiétante. Soulignant qu'avant c'était l'extrême droite, notamment le Front national (FN), qui exploitait naturellement cette peur du musulman alors que maintenant même des partis, prétendus modérés, n'hésitent plus à brandir l'épouvantail de l'islamisme. «À cause des crises identitaire, économique et morale dans la société française, cette situation va perdurer, et comme il faut toujours un bouc-émissaire pour justifier ces crises, cette fois-ci c'est aux musulmans de tout endosser », a déclaré Abdellah Zekri.
Le président de l'Observatoire français de l'islamophobie s'est interrogé sur les raisons de l'utilisation du culte musulman comme enjeu pour chaque joute électorale. «Tout a été fait pour que l'Islam fasse peur, cela en extrapolant des événements du Moyen et Proche-Orient et ce qui se passe dans les pays arabes », a-t-il déploré. Il s'est interrogé, également, sur les raisons qui font qu'on évoque l'islam de France, alors qu'on ne parle pas de christianisme, de France ou de judaïsme de France.
M. Zekri a estimé que les actes antimusulmans ont progressé de 42,2 % du 1er janvier au 30 octobre derniers, et ces statistiques concernent uniquementt les atteintes pour lesquelles il y a eu dépôt de plainte et main courante dans les commissariats et gendarmeries. Donc, sans citer les provocations du quotidien et les actes de discriminations à l'encontre de la religion musulmane. Déjà en 2011, les actes islamophobes et
antimusulmans étaient en forte progression et avaient connu une augmentation de 34 %. Pour rappel le 26 décembre 2011, un cimetière d'anciens combattants musulmans à Carcassonne en France avait été profané. Sur les tombes, on pouvait lire : "la France aux Français, les Arabes dehors, les Arabes, dégagez" ou "Sales Arabes". «Encore un symptôme de plus d'une société française en quête de boucs-émissaires face à une jeunesse sacrifiée sur l'autel des avantages acquis», déclare Louis Chauvel un sociologue français. Selon les statistiques du 29 novembre 2011, le nombre de profanations des lieux de culte et de cimetières musulmans a fait plus que doubler en trois ans, passant de 304 en 2008 à 621 en 2010. Et pour mémoire aussi, un groupe d'environ 70 militants se revendiquant du groupe Génération Identitaire ont investi les lieux menés par leur porte-parole, Damien Rieu, ils s'élevaient contre la construction d'une mosquée à Poitiers le 20 octobre passé. «Une provocation inacceptable», selon le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, tandis que le Conseil français du culte musulman avait évoqué « un événement sans précédent ». Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, avait dénoncé «la provocation haineuse et inadmissible" de ce groupe.
M. Zekri déplore surtout le fait que l'«on utilise l'Islam comme épouvantail et on tape sur les musulmans pour gagner des élections. L'UMP, un parti qui connaît une phase de turbulences, est révélateur de l'enjeu que constitue la communauté musulmane en France». En effet, au sein de l'UMP on assiste, avec une droitisation du parti, à une haine tangible du musulman, cela à des fins purement électoralistes. L'ancien Premier ministre, François Fillon, avait pourtant demandé «d'arrêter de taper sur les musulmans, car ça n'apporterait rien du tout». Pour rappel, à l'époque où Jacques Chirac était le patron de la droite française, ce courant politique français avait une politique arabe cohérente par rapport au Maghreb, à la Palestine ou encore à l'Irak. M. Zekri qualifie cette montée de l'islamophobie en France de « torture dans la mesure où tout est mélangé. Avant c'était l'émigré et maintenant c'est le musulman, Or la religion, c'est privé». Abordant l'affaire Merah, un jeune Français d'origine algérienne, soupconné d'avoir perpétré les tueries de mars 2012 à Toulouse et Montauban et abattu par le Raid, M. Zekri précise que ce tragique événement a fait l'objet d'une couverture médiatique exceptionnelle mais controversée pendant la campagne pour l'élection présidentielle française de 2012. Sur Wikipédia, on le qualifie de terroriste-islamiste. Or le terrorisme n'a ni religion ni origine. En témoignent les deux terroristes américaines, Colleen LaRose alias «Jihad Jane» de Pennsylvanie et Jamie Paulin-Ramirez, originaire du Colorado. Si Mohamed Merrah avait été chrétien il aurait été qualifié de tueur en série. Le président de l'Observatoire français de l'islamophobie a également soulevé le problème de l'immigration clandestine avouant : «Quand on parle d'immigration, on parle de Maghrébins, surtout des Algériens, alors que la plus grande partie des clandestins est en provenance des pays émergents et des pays de l'Est ». M. Zekri a toutefois terminé sur une note d'espoir affirmant qu'«avec l'arrivée de François Hollande, il y a une évolution de la situation des musulmans, même si nous n'avons pas encore ressenti le changement espéré. Nous savons qu'il est à l'écoute de ces problèmes. Je sais qu'il y a actuellement des personnes à l'Elysée qui sont en train de travailler sur ce dossier puisque qu'elles m'ont contacté à ce sujet. Donc force est de dire, qu'il y a indéniablement une évolution.»


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