La marque de fabrique des Renseignements algériens    La gestion totale des structures de la jeunesse tributaire d'une autorisation du ministère    Rapport du 6 mai 2O25 de l'Indice de développement humain (IDH) du PNUD de l'Algérie : 3e en Afrique    Les contraintes des services et l'absence de réponse aux doléances du public    Aymeric Caron reproche à Anne Sinclair son silence tardif sur Ghaza    Pénuries graves et sans précédent    Les Verts s'identifient dans la course au sommet final    Alonso s'arrête avec Leverkusen, en route vers le Real    Vers une approche pragmatique !    Commémoration du 80ème anniversaire au consulat d'Algérie à Pontoise    Clôture à Alger de la première édition    Présentation à Alger, de l'avant-première du film "La Gare Aïn Lahdjar"    Le président de la République adresse un message aux hadjis à l'occasion du départ du premier vol vers les Lieux saints    AFIC 11: le rôle de l'Algérie dans le renforcement de l'intégration économique africaine souligné    Le CSJ lance un concours sur la cybersécurité    Le Général d'Armée Chanegriha préside la réunion annuelle des cadres de la Direction centrale des infrastructures militaires    L'Inde et le Pakistan acceptent un cessez-le-feu avec "effet immédiat"    Des vents forts jusqu'à dimanche sur plusieurs wilayas du sud du pays    Le ministre des Moudjahidine se recueille à la mémoire de Saâl Bouzid premier martyr des massacres du 8 mai 1945 à Sétif    Hidaoui inspecte les ateliers de la rencontre nationale sur la réforme du système de formation dans le secteur de la jeunesse    Agence nationale de sécurité sanitaire : nomination des membres du comité d'éthique et de déontologie    Coupe d'Algérie de Cyclisme sur route à Oran/course en ligne : victoire de Abdallah Benyoucef et Ziani Amine    Une trentaine d'entreprises algériennes participent au "Select Investment Summit 2025" aux Etats-Unis    Prix des Nations unies-Nelson Mandela: le parti espagnol Sumar exprime son opposition à la candidature marocaine    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie auprès de Chypre    Ghaza: le bilan de l'agression sioniste s'alourdit à 52.810 martyrs et 119.473 blessés    Foot/ Qualifs/CHAN-2025 (barrages/retour) : Algérie-Gambie (3-0): Déclarations des sélectionneurs    Relizane : 254 témoignages vivants sur la Guerre de libération collectés    Des averses orageuses, vendredi et samedi, sur plusieurs wilayas du pays    10 blessés dans une collision entre un bus de transport de voyageurs et un camion    Adoption d'une approche réaliste pour concrétiser un véritable modèle    Le port de couteau, une menace publique !    L'Algérie A' dispose de la Gambie (3-0) et valide son ticket pour le CHAN 2025    Destruction totale de Ghaza    «La coopération Sud-Sud, axe central de la politique étrangère algérienne»    Une pratique démocratique à l'abri de toute forme de dérive    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les "Etonnants voyageurs", entre politique et fiction
Festival littéraire itinérant
Publié dans Le Midi Libre le 10 - 03 - 2014

Après un quart de siècle d'existence, les"Etonnants voyageurs" n'ont pas encore usé leurs semelles de vent.
Après un quart de siècle d'existence, les"Etonnants voyageurs" n'ont pas encore usé leurs semelles de vent.
Cette fois, c'est entre Rabat et Salé (Maroc), sur les rives du Bouregreg, face à l'Atlantique mais pas trop loin de la Méditerranée, que le Festival littéraire itinérant a fait escale, s'immobilisant depuis le 6 mars denier et qui a pris fin hier, pour une série de rencontres et de débats. Rassembler quelque 90 auteurs en tous genres – romanciers, dramaturges, poètes, conteurs, chanteurs, etc. – n'est jamais, nulle part, une mince affaire.
Parce que leur parole est, la plupart du temps, libre. Mieux : elle échappe à tout contrôle. C'est donc à juste titre que Mohammed Amine Sbihi, le ministre de la Culture du Royaume a, lors du lancement officiel de la manifestation à la Bibliothèque nationale du Maroc, célébré ce qu'il considère comme "un lieu de liberté et de partage". De toute manière, il serait fort déraisonnable de croire qu'un écrivain comme l'Algérien Boualem Sansal ou qu'une blogueuse comme la Tunisienne Lina Ben Mhenni puisse, ou veuille, s'autocensurer. Et quand on donne un micro à un écrivain, il faut s'attendre à tout.
Bien sûr, le sujet est la littérature. Mais en fait non, le sujet c'est l'humanité, le monde comme il va et comme il ne va pas. Ainsi, lors d'un des tous premiers débats du Festival consacré au livre Histoires minuscules des révolutions arabes (Chèvrefeuille Etoilé, 2012), les auditeurs présents ont pu se faire une idée du caractère éminemment politique de la fiction.
"Je continue de penser, même si le mot fait peur, que l'écrivain a un rôle moral à jouer", s'est exclamée l'auteur et avocate algérienne Wassyla Tamzali. "Il faut savoir de quel côté vous êtes !" Inachevées, encore en cours, porteuses de changements radicaux, les "révolutions arabes" constitueront sans nul doute l'un des principaux fils directeurs de cette édition marocaine d'"Etonnants voyageurs".
Pour Wassyla Tamzali, qui a rassemblé dès 2011 plus d'une quarantaine d'histoires consacrées aux printemps arabes, la fiction reste le plus sûr moyen de parler de politique sans risquer d'être dépassé par les événements. "Les textes d'analyse de l'époque nous tombent des mains aujourd'hui, dit-elle. La fiction reste essentielle pour saisir l'intime." Un point de vue défendu de la même manière par l'écrivain marocain Tahar Ben Jelloun :
"Stendhal écrivait, "Tous les arts sont fondés sur un certain degré de fausseté" et je pense que c'est justement ce degré de fausseté qui permet d'atteindre la vérité. Que ceux que les citations d'auteurs et les dissertations style "sujet du bac" ennuient se rassurent : les débats peuvent réserver bien d'autres surprises. Il y a bien sûr l'incontournable intervenant qui pose des questions que personne ne comprend, l'étudiante qui demande, ingénue, "pourriez-vous m'expliquer le concept du débat", et enfin, il y a l'auteur qui mord. Enfin, au figuré".
Ainsi Wassyla Tamzali ne s'est pas gênée pour montrer les crocs à l'administration de son pays. "Je suis une déçue des utopies qui avaient court dans les années 1960 et 1970, a-t-elle déclaré. En Algérie, avec le FLN, le mot 'peuple' a plombé nos vies. Nous n'avions pas le droit d'être des individus, et encore moins 'une' individu. Avec le printemps arabe, nous avons assisté pour la première fois à un surgissement d'individus. Les Tunisiens nous ont montré le chemin.
Cette fois, c'est entre Rabat et Salé (Maroc), sur les rives du Bouregreg, face à l'Atlantique mais pas trop loin de la Méditerranée, que le Festival littéraire itinérant a fait escale, s'immobilisant depuis le 6 mars denier et qui a pris fin hier, pour une série de rencontres et de débats. Rassembler quelque 90 auteurs en tous genres – romanciers, dramaturges, poètes, conteurs, chanteurs, etc. – n'est jamais, nulle part, une mince affaire.
Parce que leur parole est, la plupart du temps, libre. Mieux : elle échappe à tout contrôle. C'est donc à juste titre que Mohammed Amine Sbihi, le ministre de la Culture du Royaume a, lors du lancement officiel de la manifestation à la Bibliothèque nationale du Maroc, célébré ce qu'il considère comme "un lieu de liberté et de partage". De toute manière, il serait fort déraisonnable de croire qu'un écrivain comme l'Algérien Boualem Sansal ou qu'une blogueuse comme la Tunisienne Lina Ben Mhenni puisse, ou veuille, s'autocensurer. Et quand on donne un micro à un écrivain, il faut s'attendre à tout.
Bien sûr, le sujet est la littérature. Mais en fait non, le sujet c'est l'humanité, le monde comme il va et comme il ne va pas. Ainsi, lors d'un des tous premiers débats du Festival consacré au livre Histoires minuscules des révolutions arabes (Chèvrefeuille Etoilé, 2012), les auditeurs présents ont pu se faire une idée du caractère éminemment politique de la fiction.
"Je continue de penser, même si le mot fait peur, que l'écrivain a un rôle moral à jouer", s'est exclamée l'auteur et avocate algérienne Wassyla Tamzali. "Il faut savoir de quel côté vous êtes !" Inachevées, encore en cours, porteuses de changements radicaux, les "révolutions arabes" constitueront sans nul doute l'un des principaux fils directeurs de cette édition marocaine d'"Etonnants voyageurs".
Pour Wassyla Tamzali, qui a rassemblé dès 2011 plus d'une quarantaine d'histoires consacrées aux printemps arabes, la fiction reste le plus sûr moyen de parler de politique sans risquer d'être dépassé par les événements. "Les textes d'analyse de l'époque nous tombent des mains aujourd'hui, dit-elle. La fiction reste essentielle pour saisir l'intime." Un point de vue défendu de la même manière par l'écrivain marocain Tahar Ben Jelloun :
"Stendhal écrivait, "Tous les arts sont fondés sur un certain degré de fausseté" et je pense que c'est justement ce degré de fausseté qui permet d'atteindre la vérité. Que ceux que les citations d'auteurs et les dissertations style "sujet du bac" ennuient se rassurent : les débats peuvent réserver bien d'autres surprises. Il y a bien sûr l'incontournable intervenant qui pose des questions que personne ne comprend, l'étudiante qui demande, ingénue, "pourriez-vous m'expliquer le concept du débat", et enfin, il y a l'auteur qui mord. Enfin, au figuré".
Ainsi Wassyla Tamzali ne s'est pas gênée pour montrer les crocs à l'administration de son pays. "Je suis une déçue des utopies qui avaient court dans les années 1960 et 1970, a-t-elle déclaré. En Algérie, avec le FLN, le mot 'peuple' a plombé nos vies. Nous n'avions pas le droit d'être des individus, et encore moins 'une' individu. Avec le printemps arabe, nous avons assisté pour la première fois à un surgissement d'individus. Les Tunisiens nous ont montré le chemin.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.