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Un sévère requisitoire
«Bamako» de Abderrahmane Sissako projeté à la Cinémathèque Algérienne et au cinéma Thakafa
Publié dans Le Midi Libre le 31 - 12 - 2007

Le film s'attaque à la thématique de la dépendance actuelle du Mali face à la Banque mondiale, au FMI et aux multinationales.
Le film s'attaque à la thématique de la dépendance actuelle du Mali face à la Banque mondiale, au FMI et aux multinationales.
«Bamako», le dernier film du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako est original, dur et d'une grande valeur artistique. Presque entièrement tourné dans la cour d'une maison de Bamako où le réalisateur a passé son enfance, le film s'attaque à la thématique de la dépendance actuelle du Mali face à la Banque mondiale, au FMI et aux multinationales. De cette dépendance et de ses relais internes, découle, selon le réalisateur, l'extrême misère du pays. Le film décortique les données selon lesquelle, le Mali se place à la 174e place sur les 177 états recensés par l'ONU concernant l'indicateur de développement humain (IDH). Le réalisateur organise et filme le procès des institutions incriminées au cœur d'une de ces cours appelées haouch en Algérie. Une vingtaine de familles y vivent autour d'un puits. Jour après jour, la cour de justice improvisée tient ses audiences au milieu du va-et-vient des voisins qui vaquent tranquillement à leurs occupations. A côté des acteurs, de vrais hommes de loi, dont les avocats français William Bourdon, spécialisé «dans la défense des droits de l'Homme, des victimes de la mondialisation et des crimes contre l'humanité» et Roland Rappaport, développent leur propre approche de la situation du continent. La romancière Aminata Traoré, ex-ministre de la Culture, y fait une intervention magistrale à la barre des témoins. Un vieux du village auquel on a refusé la parole se met à chanter sans interruption. Pendant ces palabres sans fin, la vie des petites gens continue avec la même âpreté. Les femmes, dont les travailleuses d'une teinturerie, travaillent très dur. Les jeunes glandent assis contre un mur. Par moment, lorsque les débats qu'ils suivent de l'extérieur à partir d'un haut-parleur les ennuie, ils le débranchent. C'est qu'ils sont revenus de tout, y compris d'une tentative d'évasion du pays en traversant le Sahara algérien pour se rendre en Espagne via le Maroc. Un périple épuisant où la plupart de ceux qui se sont risqués ont laissé leur peau.
Une belle et jeune voisine, Mélé, va tous les jours faire son tour de chant dans un bar, alors que son mari, chômeur, reste à la maison avec leur petite fille. Pendant ce temps, un jeune homme malade agonise lentement dans la pénombre d'une pièce misérable. Devant la télé, les voisins sont subjugués par une parodie de western spaghetti où les cow-boys sont joués par Sissako lui-même, le co-producteur du film, Danny Glover et des amis du réalisateur. Très gai, un cortège nuptial fait une incursion colorée sur les lieux du procès improvisé. La tendresse du regard de Sissako, ses prises de vue magnifique et son humour omniprésent n'empêchent pas ce film d'être aussi oppressant que la réalité qu'il dénonce. Surtout, quand, à la fin, le mari de la belle chanteuse est assassiné par balle. Après les obsèques traditionnelles organisées dans la cour, la jeune veuve retourne chanter dans son bar. En pleurant. D'une durée d'une heure 58 minutes et distribué par Les films du Losange, cette œuvre a été présentée en sélection officielle, hors compétition au festival de Cannes 2006. Elle a obtenu le prix spécial du jury des 21es journées cinématographiques de Carthage 2006.
«Bamako», le dernier film du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako est original, dur et d'une grande valeur artistique. Presque entièrement tourné dans la cour d'une maison de Bamako où le réalisateur a passé son enfance, le film s'attaque à la thématique de la dépendance actuelle du Mali face à la Banque mondiale, au FMI et aux multinationales. De cette dépendance et de ses relais internes, découle, selon le réalisateur, l'extrême misère du pays. Le film décortique les données selon lesquelle, le Mali se place à la 174e place sur les 177 états recensés par l'ONU concernant l'indicateur de développement humain (IDH). Le réalisateur organise et filme le procès des institutions incriminées au cœur d'une de ces cours appelées haouch en Algérie. Une vingtaine de familles y vivent autour d'un puits. Jour après jour, la cour de justice improvisée tient ses audiences au milieu du va-et-vient des voisins qui vaquent tranquillement à leurs occupations. A côté des acteurs, de vrais hommes de loi, dont les avocats français William Bourdon, spécialisé «dans la défense des droits de l'Homme, des victimes de la mondialisation et des crimes contre l'humanité» et Roland Rappaport, développent leur propre approche de la situation du continent. La romancière Aminata Traoré, ex-ministre de la Culture, y fait une intervention magistrale à la barre des témoins. Un vieux du village auquel on a refusé la parole se met à chanter sans interruption. Pendant ces palabres sans fin, la vie des petites gens continue avec la même âpreté. Les femmes, dont les travailleuses d'une teinturerie, travaillent très dur. Les jeunes glandent assis contre un mur. Par moment, lorsque les débats qu'ils suivent de l'extérieur à partir d'un haut-parleur les ennuie, ils le débranchent. C'est qu'ils sont revenus de tout, y compris d'une tentative d'évasion du pays en traversant le Sahara algérien pour se rendre en Espagne via le Maroc. Un périple épuisant où la plupart de ceux qui se sont risqués ont laissé leur peau.
Une belle et jeune voisine, Mélé, va tous les jours faire son tour de chant dans un bar, alors que son mari, chômeur, reste à la maison avec leur petite fille. Pendant ce temps, un jeune homme malade agonise lentement dans la pénombre d'une pièce misérable. Devant la télé, les voisins sont subjugués par une parodie de western spaghetti où les cow-boys sont joués par Sissako lui-même, le co-producteur du film, Danny Glover et des amis du réalisateur. Très gai, un cortège nuptial fait une incursion colorée sur les lieux du procès improvisé. La tendresse du regard de Sissako, ses prises de vue magnifique et son humour omniprésent n'empêchent pas ce film d'être aussi oppressant que la réalité qu'il dénonce. Surtout, quand, à la fin, le mari de la belle chanteuse est assassiné par balle. Après les obsèques traditionnelles organisées dans la cour, la jeune veuve retourne chanter dans son bar. En pleurant. D'une durée d'une heure 58 minutes et distribué par Les films du Losange, cette œuvre a été présentée en sélection officielle, hors compétition au festival de Cannes 2006. Elle a obtenu le prix spécial du jury des 21es journées cinématographiques de Carthage 2006.


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