Les habitants de la capitale des Aurès ont partagé des moments d'extase, samedi soir, lorsque les joutes des baroudeurs du groupe Fantasia ont ponctué les danses et des chants ancestraux des Rahabas du groupe Tobna. Les habitants de la capitale des Aurès ont partagé des moments d'extase, samedi soir, lorsque les joutes des baroudeurs du groupe Fantasia ont ponctué les danses et des chants ancestraux des Rahabas du groupe Tobna. «Pour nous, Chaouis, c'est plus beau que la musique de Mozart et de Beethoven. Cela nous vient de si loin… » a déclaré un spectateur contacté à l'issue de la manifestation artistique. «Le baroud court dans mon sang » a ajouté M. Mohamed Amaghchouche, un des fondateurs de l'association « El-Jamîya el-auressia li el-fantazia, el-khiyala oua el-baroud » créée en 2002. A en juger par l'atmosphère de jubilation qui régnait, samedi soir, dans le quartier des Allées Ben Boulaïd, face à la maison de la Culture de Batna, l'ivresse de la poudre était largement partagée par une assistance où les familles étaient nombreuses. A noter, la présence d'artistes natifs de la région, notamment celle de M. Hocine Houara, artiste peintre et l'un des pionniers du développement des arts plastiques à Batna ainsi que M. Messaoud Nedjahi écrivain, chanteur et compositeur arrangeur, connu pour sa contribution fondatrice dans la chanson chaouïe engagée. Comme le veut la coutume, après les quelques instants de concertation à voix basse, les danseurs ont pris leur envol sur la piste entraînant dans leur sillage nombre d'adolescents et d'enfants. Les pas et les figures d'une légèreté extraordinaire alternaient et se combinaient alors que les chanteurs lançaient leurs quatrains d'une voix haut perchée puissamment accompagnée du rythme impair des bendaïrs. Chèches, lithams, gandouras et serouals immaculés, le costume traditionnel chaoui des rahabas offrait un harmonieux contraste avec les tuniques noires brodées de blanc et les tissages de laines multicolores des baroudeurs. « Ghers el-mel, ghers imerkeb d'aberkan /Douma yehla : Il est prospère, il possède un noir destrier/ Mon frère à moi est séduisant. Ya tir awatir/Awel nnek d'adli/ Mathelid cha d'ouma/ Sel f' lella mani thella : Oiseau, ô oiseau, tu n'as pas de parole/ Mais si tu es vraiment mon frère/ Salue ma bien-aimée où qu'elle soit.» Sous une suite de youyous et de cris de joie, la tendre poésie s'est emparée des spectateurs, estompant les contours de la cité sous le clair de lune. L'excitation est montée de plusieurs crans lorsqu'à leur tour les baroudeurs ont envéhi la piste. Avec une organisation impeccable, ils ont régalé l'assistance d'une chorégraphie de leur cru. « Ouarda, Falloudja , Khyata… » Les figures créées et joliment baptisées par Mohamed Amaghchouche ont enchanté les spectateurs. Abdelouahab, son fils de 10 ans a ouvert le feu avec une grande maîtrise de son arme artisanale, ornée de dorures. Jonglant avec leurs «armes », les baroudeurs ont fait parler la poudre de plus en plus fort, jusqu'au feu d'artifice final qui a mêlé les youyous des femmes et les crescendos répétitifs des Rahabas aux cris de liesse des spectateurs.«Barkacha imattawen/ Oumen D'aguellidh : Cesse de pleurer/ Ton frère est un grand seigneur. D l'hel ag Baâden/ Si Hiwighanimine : C'est le chemin qui est devenu si long jusqu'à Ighanimine » Ce quatrain plein d'amertume fait allusion aux interdits de l'armée française par lesquels une distance de 200 m devenait impossible à franchir. » Ainsi au lendemain de la clôture du festival de Timgad, les Batnéens ont, durant quelques instants jugé trop bref, renoué avec les délices de leur traditions chorégraphique, musicale et poétique. Comme l'association Fantasia, l'association Tobna rassemble des passionnés d'art ancestral. Existant depuis les années 1970 sous l'appellation d'El-Bedaouiya, l'association a changé de nom en 1987. Contactés par nos soins avant le spectacle, M. Hafsaoui Sebti et M. Mezhoud Ayache ont avoué leur bonheur d'en faire partie. «Pour nous, Chaouis, c'est plus beau que la musique de Mozart et de Beethoven. Cela nous vient de si loin… » a déclaré un spectateur contacté à l'issue de la manifestation artistique. «Le baroud court dans mon sang » a ajouté M. Mohamed Amaghchouche, un des fondateurs de l'association « El-Jamîya el-auressia li el-fantazia, el-khiyala oua el-baroud » créée en 2002. A en juger par l'atmosphère de jubilation qui régnait, samedi soir, dans le quartier des Allées Ben Boulaïd, face à la maison de la Culture de Batna, l'ivresse de la poudre était largement partagée par une assistance où les familles étaient nombreuses. A noter, la présence d'artistes natifs de la région, notamment celle de M. Hocine Houara, artiste peintre et l'un des pionniers du développement des arts plastiques à Batna ainsi que M. Messaoud Nedjahi écrivain, chanteur et compositeur arrangeur, connu pour sa contribution fondatrice dans la chanson chaouïe engagée. Comme le veut la coutume, après les quelques instants de concertation à voix basse, les danseurs ont pris leur envol sur la piste entraînant dans leur sillage nombre d'adolescents et d'enfants. Les pas et les figures d'une légèreté extraordinaire alternaient et se combinaient alors que les chanteurs lançaient leurs quatrains d'une voix haut perchée puissamment accompagnée du rythme impair des bendaïrs. Chèches, lithams, gandouras et serouals immaculés, le costume traditionnel chaoui des rahabas offrait un harmonieux contraste avec les tuniques noires brodées de blanc et les tissages de laines multicolores des baroudeurs. « Ghers el-mel, ghers imerkeb d'aberkan /Douma yehla : Il est prospère, il possède un noir destrier/ Mon frère à moi est séduisant. Ya tir awatir/Awel nnek d'adli/ Mathelid cha d'ouma/ Sel f' lella mani thella : Oiseau, ô oiseau, tu n'as pas de parole/ Mais si tu es vraiment mon frère/ Salue ma bien-aimée où qu'elle soit.» Sous une suite de youyous et de cris de joie, la tendre poésie s'est emparée des spectateurs, estompant les contours de la cité sous le clair de lune. L'excitation est montée de plusieurs crans lorsqu'à leur tour les baroudeurs ont envéhi la piste. Avec une organisation impeccable, ils ont régalé l'assistance d'une chorégraphie de leur cru. « Ouarda, Falloudja , Khyata… » Les figures créées et joliment baptisées par Mohamed Amaghchouche ont enchanté les spectateurs. Abdelouahab, son fils de 10 ans a ouvert le feu avec une grande maîtrise de son arme artisanale, ornée de dorures. Jonglant avec leurs «armes », les baroudeurs ont fait parler la poudre de plus en plus fort, jusqu'au feu d'artifice final qui a mêlé les youyous des femmes et les crescendos répétitifs des Rahabas aux cris de liesse des spectateurs.«Barkacha imattawen/ Oumen D'aguellidh : Cesse de pleurer/ Ton frère est un grand seigneur. D l'hel ag Baâden/ Si Hiwighanimine : C'est le chemin qui est devenu si long jusqu'à Ighanimine » Ce quatrain plein d'amertume fait allusion aux interdits de l'armée française par lesquels une distance de 200 m devenait impossible à franchir. » Ainsi au lendemain de la clôture du festival de Timgad, les Batnéens ont, durant quelques instants jugé trop bref, renoué avec les délices de leur traditions chorégraphique, musicale et poétique. Comme l'association Fantasia, l'association Tobna rassemble des passionnés d'art ancestral. Existant depuis les années 1970 sous l'appellation d'El-Bedaouiya, l'association a changé de nom en 1987. Contactés par nos soins avant le spectacle, M. Hafsaoui Sebti et M. Mezhoud Ayache ont avoué leur bonheur d'en faire partie.