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«Nous devons porter l'Afrique vers l'avant»
Le président Bouteflika à l'ouverture du 2ème festival culturel Africain
Publié dans Le Midi Libre le 07 - 07 - 2009

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a affirmé dimanche que le 2ème Festival culturel panafricain est avant tout «la traduction de la volonté politique de porter l'Afrique vers l'avant».
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a affirmé dimanche que le 2ème Festival culturel panafricain est avant tout «la traduction de la volonté politique de porter l'Afrique vers l'avant».
Par Sihem Henine
Dans un discours, lu en son nom par son représentant personnel, M. Abdelaziz Belkhadem, à l‘ouverture officielle de cette manifestation culturelle qu‘abrite l‘Algérie jusqu‘au 20 juillet en cours, le chef de l‘Etat a mis en exergue les vertus du continent longtemps marginalisé, qu‘est l‘Afrique.
Pour lui, justement : «L‘Afrique a trop longtemps couru le risque de s‘abîmer dans une image qui lui est étrangère». Un leurre qu‘elle a été «impuissante à corriger».
«Spolié de son existence propre, notre continent n‘attendait que l‘instant de naître et de renaître sous toutes ses facettes, dont la profusion et le foisonnement soulignent la richesse», explique-t-il.
Toutefois, poursuit le président Bouteflika, «le colonisateur, en quête de justifications pour son entreprise spoliatrice, lui a dénié toute historicité», a-t-il noté, en rappelant au passage que «ce même colonisateur a plongé, dans l‘uniformité, les hommes et les paysages, balayant d‘un seul trait des cultures, et des civilisations millénaires».
Plus loin, le président de la République a tenu à mettre en évidence que «ce festival n‘est pas seulement un événement festif de première grandeur mais également la traduction de cette volonté politique de porter, dans une dynamique ambitieuse, notre continent vers l‘avant». Et ce, «en faisant d‘Alger le carrefour de toute la beauté et de toutes les richesses du continent». A travers ce rendez-vous culturel, le «continent va rappeler au monde, par le verbe, le chant, l‘image et le pinceau, les indicibles souffrances endurées par les peuples d‘Afrique, la douleur du déracinement, de l‘exil forcé, de l‘humiliation et des injustices». «C‘est aussi l‘occasion propice de mettre le doigt sur le fait que l‘indépendance, arrachée au prix fort, n‘a pas permis de réaliser toutes les espérances et que d‘autres guerres doivent être menées contre la faim, l‘ignorance, la maladie, la pauvreté, l‘exclusion et les inégalités qui constituent le terreau fertile et le combustible de la violence et du terrorisme», a affirmé le chef de l‘Etat. Le festival est également l‘occasion, conclut-il, d‘exhiber «des antidotes contre la violence en prouvant que les peuples africains ont des racines profondément ancrées dans l‘histoire de l‘humanité».
Un méga-concert ouvre officiellement le panaf
Il était une fois… le continent noir
Par Kahina Hammoudi
Les couleurs de l‘Afrique étaient au rendez-vous, avant-hier, à la Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf lors d‘une soirée exceptionnelle donnant le coup d‘envoi du 2e Festival culturel panafricain d‘Alger.
Plusieurs personnalités politiques étaient présentes à cette cérémonie d‘ouverture dont le ministre d‘Etat, représentant personnel du président de la République, Abdelaziz Belkhadem, le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, d‘autres membres du gouvernement, le président de la commission de l‘Union africaine (UA), Jean Ping, ainsi que des représentants du corps diplomatique accrédités à Alger. Cette soirée officielle, qui a été reproduite pour le grand public hier, a été marquée par un grand niveau artistique. Le spectacle réalisé par le célèbre Kamel Ouali, Français d‘origine algérienne a étonné l‘assistance tant par sa richesse humaine que par les palettes artistiques. Durant toute la soirée le bonheur se lisait sur le visage des participants. Pour la première fois la Coupole a vibré sous les rythmes de son continent. Un cosmopolitisme jamais vu depuis la première édition du Festival en 1969. Plusieurs artistes ont pris part à l‘organisation de cette soirée en nous dévoilant à travers divers tableaux l‘histoire de l‘Afrique. Ainsi nous avons traversé, grâce à eux, les différentes étapes historiques de notre continent, un long et périlleux chemin qui nous a mené heureusement sur les voie de la liberté et de l‘indépendance.
Le premier tableau proposé nous était familier : la carte de l‘Afrique. Tel que cela se fait dans chaque foyer africain, un vieux conteur (représentant nos ancêtres) accompagné d‘un jeune garçon (le présent et l‘avenir de l‘Afrique) nous prennent par la main, nous narrent et introduisent l‘histoire du plus vieux continent du monde. Cette manière de raconter nous l‘avons tous vécu à travers la voix de la grand-mère ou du grand-père. Un des aspects culturels de tous les pays africain.
Ce tableau a été suivi par un autre aussi émouvant : Des cavaliers en costumes algériens représentant le combat des peuples africains pour arracher leur liberté et affirmer à l‘échelle mondiale leur droit à l‘indépendance. En simultané à ce tableau, plusieurs chorégraphies étaient présentées autour de toute la salle : les artistes avec des tamtams faisaient vibrer la coupole et les cœurs des spectateurs. Un spectacle qui nous a rapprochés de l‘Afrique et de nos frères africains.
La seconde partie de la soirée a été marquée par un spectacle reflétant les différentes agressions des pays étrangers : un colonialiste ravageur qui a touché les peuples de l‘Afrique depuis des siècles.
Cette partie a été la plus touchante, car elle traduit la souffrance des esclaves arrachés à leurs famille et patrie, pour être mis aux services de l‘hommes blanc.
La dernière partie de l‘ouverture officielle a été consacrée à la diva de la chanson arabe, Warda El Djaziria, qui a interprété, majestueusement, un hymne à l‘amour et à la paix. Une chanson qui résume à elle seule l‘objectif de ce 2e Festival panafricain d‘Alger.
La diva a été suivie par deux autres stars internationales, Youssou N‘dour et Césaria Evora. Pour conclure, cette soirée a été une véritable réussite.
Le spectacle a non seulement réuni les différents peuples du continent mais également a attire l‘attention des autres pays. Ainsi, le Festival panafricain a non seulement acquis une notoriété continentale mais également mondiale.
Le cinéma Africain à l‘honneur
de nombreuses projections prévues
Le cinéma africain s‘affiche fièrement pendant 15 jours à Alger et ses environs à l‘occasion de la 2ème édition du Festival panafricain Alger 2009. Pour le mettre à la une, plusieurs manifestations sont programmées pendant toute
la durée du festival.
Par Chafika Kahlal
Le cinéma fait aussi le prestige de l‘Afrique. Le festival lui, apporte son aide, réfléchit sur sa condition et lui laisse un superbe champ d‘expression pendant la durée de l‘évènement. Parmi les invités du festival, des personnalités du cinéma africain et mondial et certains réalisateurs, dont les films sont programmés durant la manifestation. Entre autres rendez-vous que vient de donner le 2ème Panaf Alger 2009 en matière de cinéma, une aide à la coproduction du 2ème festival culturel panafricain comprend : quatre aides à la production de 10.000.000 DA (100.000 euros) pour des longs-métrages et 4 aides à la production de 2.500.000 DA (25.000 euros) pour des courts-métrages. «Ils seront distribués à des projets africains par un jury composé de professionnels du continent», a annoncé M. Tajarout, un responsable au département du cinéma au panaf lors d‘une conférence de presse qu‘il a animé, hier. Pendant le festival on assistera à la projection d‘un long métrage collectif composé de 10 courts métrages de 4 à 15 minutes, chacun, réalisés par de célèbres réalisateurs africains dont des algériens comme Exhibition de Rachid Bouchareb, Errance du tunisien Nouri Bouzid, A pegada de todos os tompos de Flora Gomes de la république de Guinée Bissau. Il y a également nous aussi avons marché sur la lune de Balufu Bakupa Kaynda du RDC, coquillage (O‘buzio) de Sol Kavalho du Mozambique, Telégraph to the sky du sud-africain Teddy Mattera, «Bom dia africa (Bonjour d‘Afrique)» de Zeze Gamboa de l‘Angola, one more vote for B. Obama de Mama Keita de la Guinée, une femme fâchée de Abderahmane Sissako coproduction malio-mauritanienne et le dernier court métrage 2000 générations d‘Afrique de Gaston Kaboré du Burkina Faso. Un film entièrement consacré à ce 2ème Festival culturel panafricain sera produit par S.Brahimi et réalisé par Chergui Kharroubi, installé en Belgique. Ce film parlera du Festival panafricain 2009 tout en rappellant les meilleurs moments de celui du panaf 1969. Une coproduction avec l‘Afrique du Sud de deux longs métrages, destinés à être projetés en salle. Les deux films sont réalisés par deux cinéastes africains de renom, Souleiman Ramadan (Afrique du Sud) et Lamine Merbah (Algérie). La durée de chaque film sera comprise entre 70 et 90 minutes. Quatre long métrages entreront dans le concours pour le meilleur à la fin de cette manifestation; il s‘agit de : l‘Afrique des ténèbres à la lumière de Lamine Merbah, L‘Algérie et les mouvements de libération africains de Ramdane Sulemene, la longue marche vers le Nepad de Abdenour Zahzah et le dernier est celui de Boualem Aissaoui il était une première fois le panaf. Les résultats du concours seront annoncés en début de l‘année 2010 a affirmé M. Tajarout. Une exposition consacrée au 1er festival culturel Panafricain d‘Alger de 1969 est prévue à la Bibliothèque nationale d‘El Hamma. Le long métrage de William Klein racontant ce festival, dans une version entièrement rénovée sera projeté. Pour cet exceptionnel ouvrage, un hommage sera rendu au réalisateur. Le festival réserve un vibrant hommage aux pionniers du cinéma africain, notamment, à Mohamed Lakhdar Hamina, Mamadou Djim Kola, Arthur Sibita, Mustapha Alassane, Oumarou Ganda, Youcef Chahine et Mohamed Bouamari ainsi qu‘une rétrospective des étalons d‘or de Yannenga (1969 à ce jour) la plus haute distinction du Fespaco au Burkina Faso. Et enfin un hommage à plusieurs réalisateurs africains de la diaspora tels que Felix De Rooy, Raoul Peck, Sarah Maldoror, Euzhan Palcy, Guy Deslauriers, Reece Auguiste , Menelik Shabazz. Mais également un hommage à des réalisateurs afro-américains : Charles Burnet, Melvin Van Peebles, Spike Lee et Ingrid Sinclair. Nous avons par ailleurs, appris qu‘ une publication d‘un annuaire de 200 pages en arabe, français et anglais sur les réalisations africaines est attendue à l‘occasion de ce rendez-vous continental. Sa rédaction a été confiée au professeur anglais Roy Armes.
Sans oublier, bien sûr, les cinéphiles et le public en général qui auront l‘occasion, pendant toute la durée du festival, d‘assister aux projections de films qui sont prévues dans toutes les salles ainsi que sur de nombreuses places publiques.
Moussa Haroune, directeur général-adjoint au ministère de la culture du Tchad au Midi Libre
«Notre cinéma est submergé par l‘occident»
En marge de la conférence de presse tenue à Alger, pour donner le programme cinématographique durant le festival panafricain, nous avons rencontré Moussa Haroune, directeur général adjoint au ministère de la Culture de la Jeunesse et des Sports à la République du Tchad et membre de la délégation tchadienne présidé par le ministre tchadien.
Haroune a fait part au Midi libre du «submergement du cinéma africain par l‘Occident» en affirmant que «le cinéma africain est encore très loin d‘atteindre ses buts tant que nous restons couverts par les occidentaux qui ne nous donnent que ce qui est nocif à nos sociétés ». L‘image de l‘Afrique a été souvent conditionnée par le regard ethnocentrique des Occidentaux, comme ayant subi l‘esclavagisme durant plusieurs siècles. «Le cinéma africain ne pourra se relever qu‘en prenant sa culture, ses traditions, coutumes avec toutes ces spécificités en considération dans sa production cinématographique», affirme-t-il.
Le cinéaste nous a également évoqué des déficits que rencontre le cinéma africain notamment en équipements qui deviennent un grand obstacle pour les jeunes Africains qui ont beaucoup à donner au cinéma africain. «Nos réalisateurs travaillent toujours avec la vidéo qui diminue la qualité du produit, sans parler du grand manque de formation dans le cinéma», explique-t-il. En abordant le sujet du deuxième festival panafricain, M. Haroune s‘est montré très satisfait de l‘accueil algérien.
«Nous sommes éblouis par cet accueil, nous n‘avons jamais su ou imaginé que l‘Algérie pourrait mettre toute sa culture à la disposition de tout notre continent». Pour les coproductions algéro- tchadiennes, le directeur général s‘est dit «trop fier d‘apprendre que plusieurs coproductions sont programmées dans un proche avenir».
Lucy au Musée National du Bardo
Un voyage de 3 millions d‘années en arrière
Aujourd‘hui, dans le cadre du 2e Festival culturel panafricain d‘Alger, le plus célèbre fossile anthropopithèque sera exposé au Musée national du Bardo, et ce, jusqu‘au 20 août 2009.
Par Said Zentar
«Nous avons aménagé une salle spécialement pour accueillir Lucy», déclare Mme Azoug Fatima, directrice du musée, qui a tenu à nous préciser que «l‘exposition, s‘étalera au-delà du Festival panafricain et durera jusqu‘au 20 août de l‘année en cours, afin de permettre à un plus grand nombre de visiteurs d‘en profiter».
Lucy, surnommée ainsi par ses découvreurs qui se sont inspirés de la chanson des Beatles «Lucy in the Sky with diamonds» que les chercheurs écoutaient le soir lorsqu‘ils répertoriaient les ossements découverts. Elle est également surnommée «Birkinesh, Dinkenesh ou Dinqnesh», qui signifie «tu es merveilleuse» en amharique.
Depuis sont exhumation en 1974 par une équipe de chercheurs français, éthiopiens, et américains, sous la coordination de Donald Johnson et Maurice Toyé, dans les collines de l‘Afar en Ethiopie, Lucy est considérée comme l‘ancêtre de l‘humanité, datant de plus de 3 millions d‘années. Lucy, de sexe féminin, âgée entre 15 et 20 ans, selon les estimations des chercheurs, est représentée par un squelette fossile complet à 40%. «C‘est ce qui fait la particularité du squelette de Lucy. Jamais un squelette aussi vieux et complet n‘a été découvert à nos jours», nous fait savoir Mme Azoug qui nous a fait voyager 3 million d‘années en arrière : «Les chercheurs pensent que Lucy est morte noyée, c‘est ce qui expliquerait le fait que son squelette n‘a pas subi d‘agressions d‘animaux sauvages et les ossements n‘ont pas été éparpillés», a-t-elle précisé.
Sur un autre volet, la directrice du musée du Bardo s‘étalera longuement sur la valeur scientifique et culturelle et tout l‘intérêt que représente le squelette. «Le squelette de Lucy est une des preuves les plus édifiantes de l‘existence de l‘humanité dans le continent africain» et d‘ajouter que «Lucy est à l‘origine de la lignée humaine, appartenant à l‘espèce Australopithècus Afarensis». S‘exprimant sur tout le profit à tirer de la présence du plus vieux squelette dans notre pays, Mme Azoug nous confirma que «c‘est une occasion exceptionnelle qui s‘offre au grand public de découvrir de visu le squelette du plus vieux fossile du monde, et également une opportunité pour nos chercheurs d‘étudier de près le squelette» avant de conclure : «Certes nous avons été pris de vitesse, et nous n‘avons pas pu organiser de colloques ou de séminaires, car ce n‘est que le 27 juin que madame la ministre avait décidé d‘offrir ce très beau cadeau aux Algériens, mais nous promettons que toute la documentation nécessaire sera mise à la disposition des visiteurs qui doivent en profiter au maximum, car n‘oublions pas que le squelette doit être restitué à sont pays d‘origine ».
Concert de Zahounia pour le Panafricain
La diva du Rai provoque la liesse
Par Nadir Hammou
Elle a, certes disparu de la scène pendant un moment mais son public lui est plus que jamais fidèle. Elle a certes pris des rides mais pas ses chansons. La diva assure toujours comme une véritable bête de scène. A Alger, la nuit du samedi 4 au dimanche 5-juillet appartenait à chabba Zahouania et surtout à ses fans. Cette année, les festivités du 5 Juillet coïncidaient avec le coup d‘envoi du deuxième festival culturel panafricain. Après la grande parade qui a installé l‘esprit de fête dans les rues de la capitale l‘esplanade de Riadh El Feth accueillait la première scène du Panaf. La voix incontournable de Mohamed Lamari, le rappeur Ali Dado et la grande dame du rai Zahounia.
A minuit, commençaient les traditionnelles activités prévues chaque année pour la fête nationale. Les coups de canons de la Marine nationale résonnaient à partir du port d‘Alger et faisait vibrer toute la ville. Quelques minutes après, le ciel de la ville brillait de milles feux. C‘était des feux d‘artifices qui brûlaient le ciel algérois à partir des hauteurs du Palais de la culture et cela durant près d‘une demi-heure. A ce moment, les Algérois de tous âges sont sortis dans les rues et se sont dirige vers les alentours de Ryadh El Feth d‘où l‘on pouvait profiter au mieux du spectacle. Au même moment, sur l‘esplanade de l‘OREF on appelait la diva sur scène et sa voix unique et incomparable a fait l‘effet d‘une sirène. En moins d‘un quart d‘heure l‘esplanade se remplissait à vue d‘œil. Zahouania entamait ses anciennes chansons qui ont fait son succès. Le public reprend en chœur, un public qui a pris de l‘âge avec la grande dame du rai et fait découvrir cette voix aux plus jeunes.
Sur scène, on découvre une véritable artiste, mélancolique, et heureuse de retrouver son public qui adhère parfaitement à sa musique et adore sa voix hors du commun. Une voix nasillarde, ébréchée, puissante et douce à la fois ; bref il faut l‘écouter pour apprécier. On découvre une chanteuse pleine de talent et d‘humilité contrairement à tout ce qu‘on peut entendre sur elle. Sur scène elle se lâche, elle fait son show, elle comble son auditoire, et ne cache rien de ses émotions. Une femme écorchée et fière, une sensibilité à fleur de peau, et qui aime chanter avec ses tripes. Conjuguez tout ça et le résultat est plus que convainquant.
Au fil du Panaf…
La soirée du 5 juillet 2009 était très chargée en matière d‘activité, la ville d‘Alger a connu en effet un bouillonnement incomparable. Tous les lieux conventionnels ayant l‘habitude d‘abriter des spectacles, étaient mobilisés, on pouvait trouver des danseurs, des attroupements et de la musique partout même à ou on s‘y attendait le moins.
Le Swaziland à Bab El Oued
Les premiers à être montés sur scène nous viennent du Swaziland. Un état de l‘extrême sud du continent, qui émerge à l‘intérieur des frontières sud-africaines. Leur spectacle est impressionnant et reflète fidéement les racines tribales, directement venues de la savane de ces danseurs riches en couleurs. Après, quoi c‘était au tour du digne symbole du Malawi de monter sur scène; Le Ben Michael Mankhamba‘s bande qui nous venait de cet état d‘Afrique australe. Sa musique très ressemblante aux œuvres du Malien Habib Koité, est autant imbibée de sonorités africaines pures que de sensibilité. Le tout présenté dans un emballage un peu occidental; guitares, basses et batteries à l‘appui. Après l‘Afrique profonde, place à l‘Algérie et à la nostalgie avec le Guitare Hero national Lotfi Attar et sa formation qui a enchanté le quartier populaire de Bab El Oued avec du raï recherché et agrémenté d‘un jeu de guitare propre au leader qui n‘est plus à présenter.
Scène soul et hip hop à la Grande-Poste
Simultanément à quelques encablures d‘El Kettani, sur la place de la Grande-Poste se tenait un concert donné par la troupe tambourinaire Akayazwe venue du Burundi. Un autre état de la région des grands lacs de l‘Afrique de l‘Est. Le spectacle était essentiellement basé sur la chorégraphie simple et agréable et les percussions traditionnelles de la région.
Après quoi se sont succédé sur scène Amine Henine l‘étoile montante de la soul algérienne, Ali Dado qui donnait son deuxième show en deux jours, et enfin Big Ali l‘enfant du Queen‘s qui a baigné dans la culture hip hop depuis sa plus tendre enfance. MC, D-J, rappeur, et auteur compositeur il représentait hier la communauté afro-américaine.
Safi Boutella de retour
En fin de soirée peu après 23h l‘esplanade de Riadh el Feth accueillait l‘enfant terrible de la musique synthétisé des années 90, et le maître des grandes cérémonies et spectacles de grande envergure, Safi Boutella. Le père du raï actuel a interprété avec ses musiciens son grand succès signé avec le king Khaled Kutché, ainsi que certains titres sortis tout droit de son album solo Medjnoun et du grand show Zerbout qui a marqué les esprits en 2007 après le décès du père de l‘artiste. On regrette toutefois que le talent de Safi soit confiné sur une simple scène et axé sur la musique seulement car pour étaler son talent Safi doit toujours prendre en main la production de grands shows sons et lumière avec musiques et chorégraphies. Avec une simple scène et un petit groupe de musiciens on sentait Safi comme étouffé. Safi a cédé la scène aux environs de minuit à la nouvelle formation du groupe gnawi Diwan Dzair qui donnait son premier grand concert après le décès du grand Maalem Ben Aissa Bahaez, et la reprise de la troupe par son frère Houari, le groupe donne à présent dans une fusion très approximative de gnawi rock et s‘éloigne de plus en plus de l‘essence de la musique la plus africaine du Maghreb. Le résultat laisse vraiment à désirer et on en vient à s‘interroger sur l‘utilité de la présence d‘un maalem au gumbri et de karkabou. A noter aussi le passage sur l‘esplanade d‘Abdou Driassa qui a repris les grands succès de son père et de la nouvelle coqueluche de la chanson rai Kader Japonais qui a tenu son auditoire jusqu‘à 1h30 du matin.
La fiesta urbaine
Le festival, voulu populaire par ses organisateurs, prenait tout son sens avec des petits spectacles musicaux donnés par plusieurs troupes folkloriques sur des places communales comme ce fut le cas sur la petite placette de l‘APC de Kouba où s‘était produite une troupe de percussions venue du Niger et qui a attiré un monde fou bien encadré par les forces de l‘ordre largement déployés sur tous les sites accueillant les festivités. En parallèle la petite tache sur ce tableau, quasi parfait, l‘Institut national supérieur de musique qui lui aussi était de la fête pour cette soirée et dont la direction a jugé utile de réserver l‘accès exclusivement aux familles privant ainsi plusieurs dizaines de festivaliers de passage par ce quartier très fréquenté qu‘est la place des Martyrs. Mis à part cette anomalie le festival a désormais pris place à Alger, et les Algérois se ruent déjà sur toutes les places animées et sont à la recherche de tous les programmes d‘animations prévus pour ne rien rater de ce festival d‘envergure.
N. H.
Par Sihem Henine
Dans un discours, lu en son nom par son représentant personnel, M. Abdelaziz Belkhadem, à l‘ouverture officielle de cette manifestation culturelle qu‘abrite l‘Algérie jusqu‘au 20 juillet en cours, le chef de l‘Etat a mis en exergue les vertus du continent longtemps marginalisé, qu‘est l‘Afrique.
Pour lui, justement : «L‘Afrique a trop longtemps couru le risque de s‘abîmer dans une image qui lui est étrangère». Un leurre qu‘elle a été «impuissante à corriger».
«Spolié de son existence propre, notre continent n‘attendait que l‘instant de naître et de renaître sous toutes ses facettes, dont la profusion et le foisonnement soulignent la richesse», explique-t-il.
Toutefois, poursuit le président Bouteflika, «le colonisateur, en quête de justifications pour son entreprise spoliatrice, lui a dénié toute historicité», a-t-il noté, en rappelant au passage que «ce même colonisateur a plongé, dans l‘uniformité, les hommes et les paysages, balayant d‘un seul trait des cultures, et des civilisations millénaires».
Plus loin, le président de la République a tenu à mettre en évidence que «ce festival n‘est pas seulement un événement festif de première grandeur mais également la traduction de cette volonté politique de porter, dans une dynamique ambitieuse, notre continent vers l‘avant». Et ce, «en faisant d‘Alger le carrefour de toute la beauté et de toutes les richesses du continent». A travers ce rendez-vous culturel, le «continent va rappeler au monde, par le verbe, le chant, l‘image et le pinceau, les indicibles souffrances endurées par les peuples d‘Afrique, la douleur du déracinement, de l‘exil forcé, de l‘humiliation et des injustices». «C‘est aussi l‘occasion propice de mettre le doigt sur le fait que l‘indépendance, arrachée au prix fort, n‘a pas permis de réaliser toutes les espérances et que d‘autres guerres doivent être menées contre la faim, l‘ignorance, la maladie, la pauvreté, l‘exclusion et les inégalités qui constituent le terreau fertile et le combustible de la violence et du terrorisme», a affirmé le chef de l‘Etat. Le festival est également l‘occasion, conclut-il, d‘exhiber «des antidotes contre la violence en prouvant que les peuples africains ont des racines profondément ancrées dans l‘histoire de l‘humanité».
Un méga-concert ouvre officiellement le panaf
Il était une fois… le continent noir
Par Kahina Hammoudi
Les couleurs de l‘Afrique étaient au rendez-vous, avant-hier, à la Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf lors d‘une soirée exceptionnelle donnant le coup d‘envoi du 2e Festival culturel panafricain d‘Alger.
Plusieurs personnalités politiques étaient présentes à cette cérémonie d‘ouverture dont le ministre d‘Etat, représentant personnel du président de la République, Abdelaziz Belkhadem, le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, d‘autres membres du gouvernement, le président de la commission de l‘Union africaine (UA), Jean Ping, ainsi que des représentants du corps diplomatique accrédités à Alger. Cette soirée officielle, qui a été reproduite pour le grand public hier, a été marquée par un grand niveau artistique. Le spectacle réalisé par le célèbre Kamel Ouali, Français d‘origine algérienne a étonné l‘assistance tant par sa richesse humaine que par les palettes artistiques. Durant toute la soirée le bonheur se lisait sur le visage des participants. Pour la première fois la Coupole a vibré sous les rythmes de son continent. Un cosmopolitisme jamais vu depuis la première édition du Festival en 1969. Plusieurs artistes ont pris part à l‘organisation de cette soirée en nous dévoilant à travers divers tableaux l‘histoire de l‘Afrique. Ainsi nous avons traversé, grâce à eux, les différentes étapes historiques de notre continent, un long et périlleux chemin qui nous a mené heureusement sur les voie de la liberté et de l‘indépendance.
Le premier tableau proposé nous était familier : la carte de l‘Afrique. Tel que cela se fait dans chaque foyer africain, un vieux conteur (représentant nos ancêtres) accompagné d‘un jeune garçon (le présent et l‘avenir de l‘Afrique) nous prennent par la main, nous narrent et introduisent l‘histoire du plus vieux continent du monde. Cette manière de raconter nous l‘avons tous vécu à travers la voix de la grand-mère ou du grand-père. Un des aspects culturels de tous les pays africain.
Ce tableau a été suivi par un autre aussi émouvant : Des cavaliers en costumes algériens représentant le combat des peuples africains pour arracher leur liberté et affirmer à l‘échelle mondiale leur droit à l‘indépendance. En simultané à ce tableau, plusieurs chorégraphies étaient présentées autour de toute la salle : les artistes avec des tamtams faisaient vibrer la coupole et les cœurs des spectateurs. Un spectacle qui nous a rapprochés de l‘Afrique et de nos frères africains.
La seconde partie de la soirée a été marquée par un spectacle reflétant les différentes agressions des pays étrangers : un colonialiste ravageur qui a touché les peuples de l‘Afrique depuis des siècles.
Cette partie a été la plus touchante, car elle traduit la souffrance des esclaves arrachés à leurs famille et patrie, pour être mis aux services de l‘hommes blanc.
La dernière partie de l‘ouverture officielle a été consacrée à la diva de la chanson arabe, Warda El Djaziria, qui a interprété, majestueusement, un hymne à l‘amour et à la paix. Une chanson qui résume à elle seule l‘objectif de ce 2e Festival panafricain d‘Alger.
La diva a été suivie par deux autres stars internationales, Youssou N‘dour et Césaria Evora. Pour conclure, cette soirée a été une véritable réussite.
Le spectacle a non seulement réuni les différents peuples du continent mais également a attire l‘attention des autres pays. Ainsi, le Festival panafricain a non seulement acquis une notoriété continentale mais également mondiale.
Le cinéma Africain à l‘honneur
de nombreuses projections prévues
Le cinéma africain s‘affiche fièrement pendant 15 jours à Alger et ses environs à l‘occasion de la 2ème édition du Festival panafricain Alger 2009. Pour le mettre à la une, plusieurs manifestations sont programmées pendant toute
la durée du festival.
Par Chafika Kahlal
Le cinéma fait aussi le prestige de l‘Afrique. Le festival lui, apporte son aide, réfléchit sur sa condition et lui laisse un superbe champ d‘expression pendant la durée de l‘évènement. Parmi les invités du festival, des personnalités du cinéma africain et mondial et certains réalisateurs, dont les films sont programmés durant la manifestation. Entre autres rendez-vous que vient de donner le 2ème Panaf Alger 2009 en matière de cinéma, une aide à la coproduction du 2ème festival culturel panafricain comprend : quatre aides à la production de 10.000.000 DA (100.000 euros) pour des longs-métrages et 4 aides à la production de 2.500.000 DA (25.000 euros) pour des courts-métrages. «Ils seront distribués à des projets africains par un jury composé de professionnels du continent», a annoncé M. Tajarout, un responsable au département du cinéma au panaf lors d‘une conférence de presse qu‘il a animé, hier. Pendant le festival on assistera à la projection d‘un long métrage collectif composé de 10 courts métrages de 4 à 15 minutes, chacun, réalisés par de célèbres réalisateurs africains dont des algériens comme Exhibition de Rachid Bouchareb, Errance du tunisien Nouri Bouzid, A pegada de todos os tompos de Flora Gomes de la république de Guinée Bissau. Il y a également nous aussi avons marché sur la lune de Balufu Bakupa Kaynda du RDC, coquillage (O‘buzio) de Sol Kavalho du Mozambique, Telégraph to the sky du sud-africain Teddy Mattera, «Bom dia africa (Bonjour d‘Afrique)» de Zeze Gamboa de l‘Angola, one more vote for B. Obama de Mama Keita de la Guinée, une femme fâchée de Abderahmane Sissako coproduction malio-mauritanienne et le dernier court métrage 2000 générations d‘Afrique de Gaston Kaboré du Burkina Faso. Un film entièrement consacré à ce 2ème Festival culturel panafricain sera produit par S.Brahimi et réalisé par Chergui Kharroubi, installé en Belgique. Ce film parlera du Festival panafricain 2009 tout en rappellant les meilleurs moments de celui du panaf 1969. Une coproduction avec l‘Afrique du Sud de deux longs métrages, destinés à être projetés en salle. Les deux films sont réalisés par deux cinéastes africains de renom, Souleiman Ramadan (Afrique du Sud) et Lamine Merbah (Algérie). La durée de chaque film sera comprise entre 70 et 90 minutes. Quatre long métrages entreront dans le concours pour le meilleur à la fin de cette manifestation; il s‘agit de : l‘Afrique des ténèbres à la lumière de Lamine Merbah, L‘Algérie et les mouvements de libération africains de Ramdane Sulemene, la longue marche vers le Nepad de Abdenour Zahzah et le dernier est celui de Boualem Aissaoui il était une première fois le panaf. Les résultats du concours seront annoncés en début de l‘année 2010 a affirmé M. Tajarout. Une exposition consacrée au 1er festival culturel Panafricain d‘Alger de 1969 est prévue à la Bibliothèque nationale d‘El Hamma. Le long métrage de William Klein racontant ce festival, dans une version entièrement rénovée sera projeté. Pour cet exceptionnel ouvrage, un hommage sera rendu au réalisateur. Le festival réserve un vibrant hommage aux pionniers du cinéma africain, notamment, à Mohamed Lakhdar Hamina, Mamadou Djim Kola, Arthur Sibita, Mustapha Alassane, Oumarou Ganda, Youcef Chahine et Mohamed Bouamari ainsi qu‘une rétrospective des étalons d‘or de Yannenga (1969 à ce jour) la plus haute distinction du Fespaco au Burkina Faso. Et enfin un hommage à plusieurs réalisateurs africains de la diaspora tels que Felix De Rooy, Raoul Peck, Sarah Maldoror, Euzhan Palcy, Guy Deslauriers, Reece Auguiste , Menelik Shabazz. Mais également un hommage à des réalisateurs afro-américains : Charles Burnet, Melvin Van Peebles, Spike Lee et Ingrid Sinclair. Nous avons par ailleurs, appris qu‘ une publication d‘un annuaire de 200 pages en arabe, français et anglais sur les réalisations africaines est attendue à l‘occasion de ce rendez-vous continental. Sa rédaction a été confiée au professeur anglais Roy Armes.
Sans oublier, bien sûr, les cinéphiles et le public en général qui auront l‘occasion, pendant toute la durée du festival, d‘assister aux projections de films qui sont prévues dans toutes les salles ainsi que sur de nombreuses places publiques.
Moussa Haroune, directeur général-adjoint au ministère de la culture du Tchad au Midi Libre
«Notre cinéma est submergé par l‘occident»
En marge de la conférence de presse tenue à Alger, pour donner le programme cinématographique durant le festival panafricain, nous avons rencontré Moussa Haroune, directeur général adjoint au ministère de la Culture de la Jeunesse et des Sports à la République du Tchad et membre de la délégation tchadienne présidé par le ministre tchadien.
Haroune a fait part au Midi libre du «submergement du cinéma africain par l‘Occident» en affirmant que «le cinéma africain est encore très loin d‘atteindre ses buts tant que nous restons couverts par les occidentaux qui ne nous donnent que ce qui est nocif à nos sociétés ». L‘image de l‘Afrique a été souvent conditionnée par le regard ethnocentrique des Occidentaux, comme ayant subi l‘esclavagisme durant plusieurs siècles. «Le cinéma africain ne pourra se relever qu‘en prenant sa culture, ses traditions, coutumes avec toutes ces spécificités en considération dans sa production cinématographique», affirme-t-il.
Le cinéaste nous a également évoqué des déficits que rencontre le cinéma africain notamment en équipements qui deviennent un grand obstacle pour les jeunes Africains qui ont beaucoup à donner au cinéma africain. «Nos réalisateurs travaillent toujours avec la vidéo qui diminue la qualité du produit, sans parler du grand manque de formation dans le cinéma», explique-t-il. En abordant le sujet du deuxième festival panafricain, M. Haroune s‘est montré très satisfait de l‘accueil algérien.
«Nous sommes éblouis par cet accueil, nous n‘avons jamais su ou imaginé que l‘Algérie pourrait mettre toute sa culture à la disposition de tout notre continent». Pour les coproductions algéro- tchadiennes, le directeur général s‘est dit «trop fier d‘apprendre que plusieurs coproductions sont programmées dans un proche avenir».
Lucy au Musée National du Bardo
Un voyage de 3 millions d‘années en arrière
Aujourd‘hui, dans le cadre du 2e Festival culturel panafricain d‘Alger, le plus célèbre fossile anthropopithèque sera exposé au Musée national du Bardo, et ce, jusqu‘au 20 août 2009.
Par Said Zentar
«Nous avons aménagé une salle spécialement pour accueillir Lucy», déclare Mme Azoug Fatima, directrice du musée, qui a tenu à nous préciser que «l‘exposition, s‘étalera au-delà du Festival panafricain et durera jusqu‘au 20 août de l‘année en cours, afin de permettre à un plus grand nombre de visiteurs d‘en profiter».
Lucy, surnommée ainsi par ses découvreurs qui se sont inspirés de la chanson des Beatles «Lucy in the Sky with diamonds» que les chercheurs écoutaient le soir lorsqu‘ils répertoriaient les ossements découverts. Elle est également surnommée «Birkinesh, Dinkenesh ou Dinqnesh», qui signifie «tu es merveilleuse» en amharique.
Depuis sont exhumation en 1974 par une équipe de chercheurs français, éthiopiens, et américains, sous la coordination de Donald Johnson et Maurice Toyé, dans les collines de l‘Afar en Ethiopie, Lucy est considérée comme l‘ancêtre de l‘humanité, datant de plus de 3 millions d‘années. Lucy, de sexe féminin, âgée entre 15 et 20 ans, selon les estimations des chercheurs, est représentée par un squelette fossile complet à 40%. «C‘est ce qui fait la particularité du squelette de Lucy. Jamais un squelette aussi vieux et complet n‘a été découvert à nos jours», nous fait savoir Mme Azoug qui nous a fait voyager 3 million d‘années en arrière : «Les chercheurs pensent que Lucy est morte noyée, c‘est ce qui expliquerait le fait que son squelette n‘a pas subi d‘agressions d‘animaux sauvages et les ossements n‘ont pas été éparpillés», a-t-elle précisé.
Sur un autre volet, la directrice du musée du Bardo s‘étalera longuement sur la valeur scientifique et culturelle et tout l‘intérêt que représente le squelette. «Le squelette de Lucy est une des preuves les plus édifiantes de l‘existence de l‘humanité dans le continent africain» et d‘ajouter que «Lucy est à l‘origine de la lignée humaine, appartenant à l‘espèce Australopithècus Afarensis». S‘exprimant sur tout le profit à tirer de la présence du plus vieux squelette dans notre pays, Mme Azoug nous confirma que «c‘est une occasion exceptionnelle qui s‘offre au grand public de découvrir de visu le squelette du plus vieux fossile du monde, et également une opportunité pour nos chercheurs d‘étudier de près le squelette» avant de conclure : «Certes nous avons été pris de vitesse, et nous n‘avons pas pu organiser de colloques ou de séminaires, car ce n‘est que le 27 juin que madame la ministre avait décidé d‘offrir ce très beau cadeau aux Algériens, mais nous promettons que toute la documentation nécessaire sera mise à la disposition des visiteurs qui doivent en profiter au maximum, car n‘oublions pas que le squelette doit être restitué à sont pays d‘origine ».
Concert de Zahounia pour le Panafricain
La diva du Rai provoque la liesse
Par Nadir Hammou
Elle a, certes disparu de la scène pendant un moment mais son public lui est plus que jamais fidèle. Elle a certes pris des rides mais pas ses chansons. La diva assure toujours comme une véritable bête de scène. A Alger, la nuit du samedi 4 au dimanche 5-juillet appartenait à chabba Zahouania et surtout à ses fans. Cette année, les festivités du 5 Juillet coïncidaient avec le coup d‘envoi du deuxième festival culturel panafricain. Après la grande parade qui a installé l‘esprit de fête dans les rues de la capitale l‘esplanade de Riadh El Feth accueillait la première scène du Panaf. La voix incontournable de Mohamed Lamari, le rappeur Ali Dado et la grande dame du rai Zahounia.
A minuit, commençaient les traditionnelles activités prévues chaque année pour la fête nationale. Les coups de canons de la Marine nationale résonnaient à partir du port d‘Alger et faisait vibrer toute la ville. Quelques minutes après, le ciel de la ville brillait de milles feux. C‘était des feux d‘artifices qui brûlaient le ciel algérois à partir des hauteurs du Palais de la culture et cela durant près d‘une demi-heure. A ce moment, les Algérois de tous âges sont sortis dans les rues et se sont dirige vers les alentours de Ryadh El Feth d‘où l‘on pouvait profiter au mieux du spectacle. Au même moment, sur l‘esplanade de l‘OREF on appelait la diva sur scène et sa voix unique et incomparable a fait l‘effet d‘une sirène. En moins d‘un quart d‘heure l‘esplanade se remplissait à vue d‘œil. Zahouania entamait ses anciennes chansons qui ont fait son succès. Le public reprend en chœur, un public qui a pris de l‘âge avec la grande dame du rai et fait découvrir cette voix aux plus jeunes.
Sur scène, on découvre une véritable artiste, mélancolique, et heureuse de retrouver son public qui adhère parfaitement à sa musique et adore sa voix hors du commun. Une voix nasillarde, ébréchée, puissante et douce à la fois ; bref il faut l‘écouter pour apprécier. On découvre une chanteuse pleine de talent et d‘humilité contrairement à tout ce qu‘on peut entendre sur elle. Sur scène elle se lâche, elle fait son show, elle comble son auditoire, et ne cache rien de ses émotions. Une femme écorchée et fière, une sensibilité à fleur de peau, et qui aime chanter avec ses tripes. Conjuguez tout ça et le résultat est plus que convainquant.
Au fil du Panaf…
La soirée du 5 juillet 2009 était très chargée en matière d‘activité, la ville d‘Alger a connu en effet un bouillonnement incomparable. Tous les lieux conventionnels ayant l‘habitude d‘abriter des spectacles, étaient mobilisés, on pouvait trouver des danseurs, des attroupements et de la musique partout même à ou on s‘y attendait le moins.
Le Swaziland à Bab El Oued
Les premiers à être montés sur scène nous viennent du Swaziland. Un état de l‘extrême sud du continent, qui émerge à l‘intérieur des frontières sud-africaines. Leur spectacle est impressionnant et reflète fidéement les racines tribales, directement venues de la savane de ces danseurs riches en couleurs. Après, quoi c‘était au tour du digne symbole du Malawi de monter sur scène; Le Ben Michael Mankhamba‘s bande qui nous venait de cet état d‘Afrique australe. Sa musique très ressemblante aux œuvres du Malien Habib Koité, est autant imbibée de sonorités africaines pures que de sensibilité. Le tout présenté dans un emballage un peu occidental; guitares, basses et batteries à l‘appui. Après l‘Afrique profonde, place à l‘Algérie et à la nostalgie avec le Guitare Hero national Lotfi Attar et sa formation qui a enchanté le quartier populaire de Bab El Oued avec du raï recherché et agrémenté d‘un jeu de guitare propre au leader qui n‘est plus à présenter.
Scène soul et hip hop à la Grande-Poste
Simultanément à quelques encablures d‘El Kettani, sur la place de la Grande-Poste se tenait un concert donné par la troupe tambourinaire Akayazwe venue du Burundi. Un autre état de la région des grands lacs de l‘Afrique de l‘Est. Le spectacle était essentiellement basé sur la chorégraphie simple et agréable et les percussions traditionnelles de la région.
Après quoi se sont succédé sur scène Amine Henine l‘étoile montante de la soul algérienne, Ali Dado qui donnait son deuxième show en deux jours, et enfin Big Ali l‘enfant du Queen‘s qui a baigné dans la culture hip hop depuis sa plus tendre enfance. MC, D-J, rappeur, et auteur compositeur il représentait hier la communauté afro-américaine.
Safi Boutella de retour
En fin de soirée peu après 23h l‘esplanade de Riadh el Feth accueillait l‘enfant terrible de la musique synthétisé des années 90, et le maître des grandes cérémonies et spectacles de grande envergure, Safi Boutella. Le père du raï actuel a interprété avec ses musiciens son grand succès signé avec le king Khaled Kutché, ainsi que certains titres sortis tout droit de son album solo Medjnoun et du grand show Zerbout qui a marqué les esprits en 2007 après le décès du père de l‘artiste. On regrette toutefois que le talent de Safi soit confiné sur une simple scène et axé sur la musique seulement car pour étaler son talent Safi doit toujours prendre en main la production de grands shows sons et lumière avec musiques et chorégraphies. Avec une simple scène et un petit groupe de musiciens on sentait Safi comme étouffé. Safi a cédé la scène aux environs de minuit à la nouvelle formation du groupe gnawi Diwan Dzair qui donnait son premier grand concert après le décès du grand Maalem Ben Aissa Bahaez, et la reprise de la troupe par son frère Houari, le groupe donne à présent dans une fusion très approximative de gnawi rock et s‘éloigne de plus en plus de l‘essence de la musique la plus africaine du Maghreb. Le résultat laisse vraiment à désirer et on en vient à s‘interroger sur l‘utilité de la présence d‘un maalem au gumbri et de karkabou. A noter aussi le passage sur l‘esplanade d‘Abdou Driassa qui a repris les grands succès de son père et de la nouvelle coqueluche de la chanson rai Kader Japonais qui a tenu son auditoire jusqu‘à 1h30 du matin.
La fiesta urbaine
Le festival, voulu populaire par ses organisateurs, prenait tout son sens avec des petits spectacles musicaux donnés par plusieurs troupes folkloriques sur des places communales comme ce fut le cas sur la petite placette de l‘APC de Kouba où s‘était produite une troupe de percussions venue du Niger et qui a attiré un monde fou bien encadré par les forces de l‘ordre largement déployés sur tous les sites accueillant les festivités. En parallèle la petite tache sur ce tableau, quasi parfait, l‘Institut national supérieur de musique qui lui aussi était de la fête pour cette soirée et dont la direction a jugé utile de réserver l‘accès exclusivement aux familles privant ainsi plusieurs dizaines de festivaliers de passage par ce quartier très fréquenté qu‘est la place des Martyrs. Mis à part cette anomalie le festival a désormais pris place à Alger, et les Algérois se ruent déjà sur toutes les places animées et sont à la recherche de tous les programmes d‘animations prévus pour ne rien rater de ce festival d‘envergure.
N. H.


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