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De Jan Palach à Mohamed Bouazizi, le crépuscule des Dieux.
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 22 - 03 - 2011

Par Iskander DEBACHE. Paris le 22 Mars 2011.
Il est un syndrome intellectuel bien connu par les sociologues et accessoirement des journalistes qu'on appelle: Le Roi est nu, inspiré d‘une histoire pour enfants écrite par Hans Christian Andersen: Les Habits neufs de l‘empereur.
On parle d'un conte réaliste enrobé de magie poétique à la fois simple et divertissant se déroulant dans un monde imaginaire, sur le pouvoir de la manipulation. Une histoire qui se situe dans un monde humain bien qu'il ne soit ni ordinaire, ni identifiable et si connu que la phrase «le roi est nu», qui n'est pas dans la version originale du conte, s'est infiltrée dans la culture populaire pour signifier une sorte de vérité que l'on n'ose pas nommer mais tellement d'actualité qu'on a pour coutume de la désigner sous le vocable de «Politiquement correct ».
Dans le conte d'Andersen, une petite fille s'est exclamée envers et contre la vérité officielle: - Mais le Roi est nu! S'exposant ainsi au terrible courroux du Roi.
Ce qui transposé dans la réalité, montre qu'un système aussi despotique soit il, ne sanctionne que lorsqu'il est pris à partie. Il se défend lui-même et c'est là qu'il devient dangereux dès lors que quelqu'un oserait clamer la nudité du roi sauf qu'il s'agit en l'occurrence d'une vérité spontanée émanant d'une bouche innocente ce qui la rend inattaquable déclenchant ainsi une réaction en chaine au point d'illustrer une juste prise de conscience populaire face à l'état de décrépitude avancé d'un système jusque là, roulé dans la farine d'une vérité officielle enrobée dans du politiquement correct.
En Tunisie, la vérité est sortie de la colère d'un jeune chômeur diplômé soumis par la force aux excès de policiers trop zélés. Mohamed Bouazizi le Jan Palach Maghrébin n'a pas vécu assez longtemps pour avoir une idée du Tsunami populaire pan-Arabe que son geste de colère a déclenché.
Le prophète (Qsssl) avait pour coutume de dire: – Ma yenfââ Ghir essah, soit en Français: Seule compte la vérité! Dans le sens où cette dernière est la seule garantie pour la stabilité d'une nation par opposition à la fragilité d'un système qui puise ses ressources dans la mystification et la manipulation de l'inconscient collectif ce pour quoi il arrive que ce dernier ne résiste pas devant une vérité toute crue énonçant une réalité à la fois naïve et dévastatrice par son évidence.
A ce propos, la douche froide dans le Monde Arabe a été brutale au point de mettre les populations face à une donne insoutenable où elles se sont retrouvées confrontées à la triste réalité d'un choix binaire entre une soumission humiliante dans un ordre établi expurgé de tout projet de société et la folie meurtrière de petits potentats imbus de leurs intérêts personnels à court terme et même pire que cela, il éprouvaient également la désagréable sensation d'être pris à la gorge par le sentiment d'être piégé dans la pérennité de ce même et sempiternel système grâce à la transmission héréditaire du pouvoir en vogue dans les monarchies pseudo-républicaines.
Sauf que cette fois, ils ont pris conscience d'une autre réalité à savoir que nul n'a les moyens de subjuguer un peuple pour l'éternité et ce jour là, le pathétique départ de Ben Ali a achevé de les convaincre que leurs malheurs ne devaient rien à la fatalité.
Les Arabes sont qu'on le veuille ou non, une civilisation multimillénaire, les seuls qui à la suite de l'Empire Romain qu'ils ont du reste progressivement chassés de leurs anciennes colonies, ont occupé le pourtour de la Méditerranée dans le sens de Mare Nostrum cher à Jules César sans parler de l'apport civilisationnel évident dont ils ont imprégné d'Est en Ouest l'ensemble du bassin Méditerranéen ce qui signifie en clair qu'ils ont déjà accompli leur révolution culturelle dès le début du Moyen âge ce pour quoi les valeurs humaines de représentativité portées haut et fort par leurs philosophes ne leur sont pas étrangères et à ce titre justement, ils maîtrisent donc parfaitement l'importance de l'homme ou plus exactement de l'individu comme valeur unitaire voire basique et donc comme facteur sociologique essentiel dans la construction d'une société humaine résultant par la somme de toutes les individualités.
Au début et au cours du XX° Siècle, La Nahda anticoloniale du Monde Arabe n'a rien de particulier dans le sens où elle n'a cultivé qu'un élan vers la progression naturelle des sociétés et à ce titre, l'histoire fourmille de ces insurrections populaires parties d'un bon sentiment mais hélas parties en eau de boudin par le seul fait d'avoir négligé l'élément humain. Le meilleur exemple nous est donné par la révolution Française qui s'est dévoyée sous la terreur pour ensuite dériver vers le consulat puis l'Empire.
Même la révolution Chrétienne pourtant porteuse du principe de la résurrection selon lequel: – Dieu s'est fait homme pour que l'homme soit Dieu (Saint Athanase – Crédo de Nicée) consacrant ainsi l'homme comme valeur incontournable dans une société humaine, a failli perdre son âme sous l'inquisition.
Le Monde Arabe et en l'occurrence l'Algérie où dès la lutte de libération, le vers s'est logé dans le fruit, n'a pas échappé à la règle j'en veux pour preuve les violations successives et répétées aux droits humains ont provoqué un vide idéologique et donc institutionnel lequel a participé d'une dérive qui a ouvert la voie à l'intronisation de plus petits communs multiples du niveau de Khaled Nezzar, Larbi Belkheir et autres tgénéral Toufik au lieu et place de véritables penseurs à la tête d‘un pays comme l‘Algérie.
C'est donc tout naturellement qu'immédiatement après la chute de Ben Ali, le maintien au pouvoir personnel d'un Bouteflika, d'un Hosni Moubarek, Gueddafi, Bachar El Assad et autre Ali Abdallah Saleh au Yémen est tout à coup apparu comme une insulte à la face et à l'intelligence des populations Arabes.
Cette fois, il ne s'agit plus de manipulations de masses dociles et serviles mais bel et bien d'une lame de fond implacable et destructrice émanant d'une Conscience collective à l'option délibérément choisie même si dans le cas spécifique de l'Algérie, la démocratie et la liberté d'expression comme fondements de valeurs universelles bien comprises de civilisation semblent du moins en apparence frayer à un niveau encore trop subjectif pour prétendre rivaliser avec les prix de l'huile et du sucre.
Mais il ne s'agit Dieu merci, que d'apparences: Jusqu'à quand Bouteflika et le D.R.S. pourront-ils encore jouer avec la crédulité des Algériens?
En apparence, ces derniers ont autre chose à faire que de marcher chaque Samedi pour exiger un changement démocratique mais ce qui est à la fois moins apparent quoique d'une clarté limpide c'est l'évidente effervescence d'une société confrontée à la négation du droit.
Il n'est pas un jour sans que des organisations professionnelles et pas des moindres comme les enseignants des cycles primaire et secondaire confondus, des Médecins, des techniciens de la santé et même des chômeurs ne manifestent pour exiger le respect de leur statut ou une solution à leurs problèmes.
Or, Il n'est pas un jour sans que des villages quand il ne s'agit pas de quartiers voire de villes entières ne se soulèvent par des émeutes. à chaque fois, l'objet de leur courroux se porte sur les symboles de l'état et ce n'est pas pour rien que chaque jour des édifices publics sont fermés et leurs personnels évacués Manu-militari quand ils ne sont pas tout simplement incendiés.
Un jour, la conjugaison de toutes ces effervescences rendra inéluctable l'option vers le changement démocratique en Algérie. Bouteflika aura encore beau jeu de baisser les prix de denrées alimentaires ou en usant d'autres artifices, il ne fera que tenter d'éteindre un incendie au multiples foyers à l'aide d'un verre d'eau. Ce jour là, les trente Mille Policiers d'Alger, ne lui serviront plus à rien.


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