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Dialogue dans l'au-delà: Quand les âmes de Boudiaf et le général Aboulker se rencontrent
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 22 - 07 - 2011


mardi 19 juillet 2011
Tous deux sont morts. En attendant le jour du Jugement dernier, l'âme de Mohamed Boudiaf et celle du général Aboulker se croisent et entament cette discussion :
Boudiaf : Comme on se retrouve !!! Apparemment, il n'y a pas que le monde d'en bas qui est petit….
Aboulker : Je suis très content de te retrouver ici car je tenais à te rencontrer avant le Jugement dernier, pour demander ton pardon.
Boudiaf : Et pourquoi as-tu besoin de mon pardon, ya si Laârbi ?
Aboulker : J'ai cosigné l'ordre de t'éliminer et je veux me laver de ce crime avant le jugement dernier.
Boudiaf : Ah bon ? Et vous étiez nombreux à avoir décidé ma mort ?
Aboulker : Nous étions quatre ou cinq généraux et…
Boudiaf : tu veux dire quatre ou cinq DAF (déserteurs de l'armée française)
Aboulker : C'est exactement ça, mais il y avait également des civils qui ont approuvé ta condamnation.
Boudiaf : Ah bon !!! Laisse-moi deviner… Ne me dis pas que Ali Karoun était dans le coup !!!
Aboulker : Nous l'avons mis au courant à l'instar de Si Faracha, Réda Boulahnak et d'autres parrains de la Mafia et des pontes de l'import-export à l'image de Mohamed Mogadam.Certains ont adhéré à la conspiration et d'autres ont eu peur de s'y opposer.
Boudiaf : Mais pourquoi avez-vous décidé de m'éliminer alors que, six mois auparavant, vous étiez venus au Maroc me supplier de prendre le pouvoir ?
Aboulker : A l'époque, si tu te rappelles bien, nous avions fait un triple coup d'Etat : le premier en renversant Chadli, car, contrairement à ce que beaucoup croient, Bendjedid n'a pas démissionné. Le général Bouakkaza a mis son pistolet sur la tempe du président en le traitant de tous les noms d'oiseaux. Le deuxième coup de force fut exécuté le lendemain, contre Abdelaziz Belkhadem, qui était, à l'époque, président du Parlement. Pour nous, il n'était pas question que ce barbu assure l'intérim. Nous lui avions fait signer de force sa démission antidatée. Et enfin le troisième, c'était l'interruption du processus électoral.
Boudiaf : Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c'est pourtant ta bande qui avait organisé le déroulement de ce fameux scrutin, non ?
Aboulker : Mieux encore, c'est nous-mêmes qui avions créé le FIS. Nous l'avons encouragé et manipulé contre un clan du pouvoir. Ensuite il a changé et il fallait s'en débarrasser.
Boudiaf : Tu m'as cité des noms de quelques civils complices de mon assassinat, qu'en est-il des militaires ?
Aboulker : Je peux te citer Khaled Bouakkaza, Smaïl Boughermoul, Mohamed Boukercha, Mohamed Bouras et Kamel Boughabra.
Boudiaf : Vous savez, j'ai une certaine admiration pour vous, car vous avez réussi à me liquider après seulement six mois alors que la France, qui était la plus grande puissance mondiale de l'époque, n'a pas pu m'atteindre alors qu'elle me traquait pendant plus de 20 ans.
Aboulker : Détrompe-toi car c'était sous l'instigation de la France que nous avions décidé ton élimination. Ce n'est pas seulement parce que tu menaçais notre pouvoir et notre empire financier, mais aussi parce que tu menaçais les intérêts de la France en Algérie.
Boudiaf : Eh bien, figure-toi que je le savais car, effectivement, lorsque je suis rentré au pays, j'ai découvert que l'Algérie était gérée par une mafia de généraux à la solde de la DST. Là j'ai compris que la France était encore présente en Algérie. J'ai alors décidé de poursuivre la révolution du 1er-Novembre 54 jusqu'à l'indépendance totale du pays.
Aboulker : Oui, la DST nous a informés que les officiers honnêtes que tu as désignés secrètement pour enquêter sur les affaires de corruption s'apprêtaient à te fournir un rapport qui nous mettait directement en cause. Nous avons alors décidé de liquider tous ces enquêteurs, nous les avons tués l'un après l'autre.
Boudiaf : Je présume que le fait d'avoir limogé le général Lamari fut la goutte qui a fait déborder le vase, n'est-ce pas ?
Aboulker : Oui, d'autant plus que nous étions aussi au courant que tu t'apprêtais à nous envoyer tous à la retraite. Et c'est à partir de là que nous avions décidé, après consultations des Français, de t'éliminer…
Boudiaf : C'est Mitterrand qui a donné sa caution ?
Aboulker : Nous les DAF et les descendants de la promotion Lacoste, nous ne traitons pas avec les présidents français, mais avec la DST, la DGSE et les hommes influents tels que Pasqua, Jean-Charles Marchiani, etc.
Boudiaf : Et vous travailliez pour la France depuis l'Indépendance ?
Aboulker : C'est un peu ça, à l'issue des négociations d'Evian, la France a réussi une grande opération d'infiltration dans les rangs de l'ALN et du FLN. Les DAF ont réussi à se hisser dans la haute hiérarchie militaire, et les gens de la promotion Lacoste et les «Marsiens» ont pu accaparer les postes administratifs les plus importants. L'union de ces deux groupes a permis le renforcement de l'influence française en Algérie, d'une part, et d'éliminer tous les nationalistes patriotes, de l'autre.
Boudiaf : En tuant Krim Belkacem, Khider, Medeghri, Khemisti, Chaâbani et beaucoup d'autres ?
Aboulker : Il n'y a pas que cela… Nous avons aussi écarté du pouvoir tous les vrais révolutionnaires, en commençant par toi, ensuite Aït Ahmed, Colonel Oulhadj, Benkhedda, Dahlab, Mehri, Yazid et beaucoup d'autres. Nous avons aussi emprisonné ou mis en résidence surveillée les gens du savoir, des Ouléma comme cheikh Bachir Ibrahimi. On a même exilé Moufdi Zakaria, le créateur de notre hymne national. Pour vous dire que nous avions pour mission d'éliminer tous les nationalistes qui refusaient toute influence française dans les affaires du pays.
Boudiaf : Le colonel Chabou… c'est vous aussi ?
Aboulker : Oui, ce dernier n'est pas mort dans un accident d'hélicoptère, comme rapporté officiellement. Nous avions décidé de l'abattre parce qu'il a découvert que, même après l'indépendance, nous autorisions les militaires français à utiliser le Sud pour des essais d'armes nucléaires, biologiques et chimiques.
Boudiaf : Franchement, vous avez dépassé les limites !
Aboulker : On ne faisait que protéger les intérêts de la France en Algérie. Par exemple, lorsque Mohamed Seddik Benyahia voulait consolider les liens de l'Algérie avec les USA au détriment de la France, nous l'avons éliminé. C'était le même cas avec Messaoud Zeggar et beaucoup d'autres qui militaient pour un partenariat avec les Américains. Et c'est pour cette raison aussi que nous avons liquidé le FIS, car, pour être franc avec toi, on s'en moquait éperdument que le peuple soit géré par cette bande d'extrémistes. Nous avons créé et entretenu ce parti pour deux raisons : 1- Pour effrayer le peuple et l'occuper.
2- Pour qu'il nous aide à nous débarrasser du clan anti-français qui commençait à régner au sommet de l'Etat.
Mais les données ont changé, notamment après que la tendance Djazara a pris en mains les destinées du FIS. C'est ainsi qu'après le congrès de Batna et l'intronisation de Hachani et des Djazaristes, le FIS devenait une véritable menace pour la France et pour nous, ses serviteurs. Voilà pourquoi nous avons liquidé ce parti en faisant croire au peuple qu'on l'avait fait pour le protéger.
Boudiaf : Je savais que vous avez bloqué toutes mes initiatives, mais aller jusqu'à me tuer…
Aboulker : Pas seulement ça, dans un premier temps, nous avons tout fait pour essayer de te discréditer auprès du peuple et des pays étrangers. Je te cite par exemple les tracts placardés dans les mosquées t'accusant d'être un franc-maçon, c'est nous. C'est aussi nous qui avons lancé la rumeur selon laquelle tu t'apprêtais à lâcher la cause sahraouie. Au fait, à propos des camps d'internement de Reggane, Oued Namous et Aïn M'guel, que les gens t'ont injustement imputés, figure-toi que c'est de notre initiative, Bouakkaza et moi. Nous en avions signé les décrets.
Boudiaf : Revenons à mon exécution. Raconte-moi les détails du plan qui a été élaboré…
Aboulker : Tu vois là-bas… à gauche, le type qui est assis à côté de Bokassa, c'est le général Smaîl Boughermoul, va lui demander, il te donnera tous les détails. Alors, tu m'accordes ton pardon ?
Boudiaf : Oui, bien sûr, moi je te pardonne de m'avoir assassiné, mais je ne te pardonnerai jamais ce que tu as fait subir à ce pauvre peuple…
A suivre…
Lectures: 20


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