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La théorie révolutionnaire, c'est avant tout l'analyse concrète d'une situation concrète.
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 28 - 08 - 2011

La question qu'il faut trancher par rapport à la situation en Libye est celle de l'identification du processus qui s'y déroule depuis 6 mois : s'agit-il d'un mouvement populaire authentique ou d'une opération initiée et menée par les Occidentaux? Selon moi, l'engagement de forces populaires de toutes les régions de la Libye dans le mouvement insurrectionnel montre clairement sa nature révolutionnaire et légitime. Son objectif est également clair et légitime : débarrasser le pays d'un régime tyrannique, corrompu (non, Kadhfai n'est pas à plaindre!). Il est vrai que l'intervention de l'OTAN a créé une situation difficile à gérer pour le CNT, mais, pour eux, il n'y avait pas d'autre alternative : c'était les frappes aériennes ou un massacre et la fin du mouvement et de tout espoir de changement pour longtemps. C'était rater un rendez-vous capital avec l'histoire.
Il y a ensuite la question des alliances futures. Il est clair que le CNT préférera s'allier avec ceux qui l'ont aidé plutôt qu'avec la Chine, la Russie ou Chavez. C'est la logique même qui le veut. Cette position n'est cependant pas obligatoirement synonyme de trahison. Le CNT suit en cela l'exemple d'un grand pays musulman gouverné par un parti «islamiste» : la Turquie. Un autre pays musulman aussi respectable, la Malaisie, a toujours collaboré avec l'Occident. N'oublions pas que les Libyens sont en train de mener une révolution démocratique avec comme objectif final la construction d'un Etat de droit dans le cadre des principes islamiques. Ce n'est pas une révolution socialiste ou anti-impérialiste. L'Etat de droit que veulent construire les insurgés est-il un progrès ou une régression par rapport au régime de Kadhafi? Voilà la question capitale.
Abd El Jalil est-il un nouveau Karzaï? Affirmer cela, c'est aller un peu vite en besogne. Il n'y a pas eu de mouvement populaire en faveur de la démocratie en Afghanistan. C'est Bush qui a décidé de frapper Al-Qaîda. De même, en Irak, les Occidentaux ne sont pas intervenus en 91 pour empêcher Saddam de massacrer les populations du Sud qui s'étaient soulevées. Bush a décidé de chasser Saddam afin de lutter contre Al-Qaîda, comme en Afghanistan. La guerre en Irak et en Afghanistan ont été décidées par Bush et son camp après les attentats du 11 septembre 2001. Sommes-nous toujours dans la même logique en Libye ? Cela ne me semble pas évident, puisque par ailleurs, Abd El Jalil est soupçonné d'être un «islamiste» dur et que des voix se sont élevées un peu partout pour dire que c'est Al-Qaîda qui est derrière le mouvement insurrectionnel en Libye. Si on entre dans des scénarios «conspirationnistes», alors tout mouvement devient suspect et on se condamne à l'immobilisme.
Pour ce qui est de la théorie révolutionnaire selon Lénine, je crois qu'elle se résume à deux éléments principaux:
- définir clairement l'objectif stratégique à long terme (pour lui, c'était la société communiste sans classes)
- identifier les moyens pour l'atteindre, ainsi que les étapes intermédiaires et sur ce point Lénine qui privilégiait la voie révolutionnaire (dans son cas c'était la grève générale insurrectioonelle ; en Chine et Cuba, ce fut la guerre populaire) s'opposa au social-démocrate allemand Kautsky, qui était partisan d'une stratégie électoraliste de conquête du pouvoir par le prolétariat.
Rappelons quand même que la théorie révolutionnaire n'est pas une panacée et la méthode préconisée par Lénine s'est avérée mauvaise, sur le long terme, puisque au lieu de la dictature du prolétariat prévue, il y eut la dictature du parti communiste et de la classe bureaucratique.
Pour revenir à la situation dans le monde arabe et dans notre pays, l'objectif stratégique est clair : c'est l'Etat de droit. Comment y arriver? C'est là que les choix peuvent devenir hasardeux, car le combat politique est toujours un pari sur l'avenir et on n'est jamais sûr de gagner. A la lumière de l'expérience des autres pays qui nous ont précédés depuis le début de l'année, on peut dire que c'est toujours la pression de la rue qui permet au mouvement pour le changement d'avancer, car les régimes corrompus en place ne peuvent pas se réformer par eux-mêmes. Le déroulement du processus ne dépend pas uniquement du peuple, malheureusement, car il y a aussi le pouvoir en place, d'une part, et les puissances occidentales, de l'autre. Nous avons vu que c'est la réaction du pouvoir face au mouvement populaire qui conditionne celle des Occidentaux. En Libye et en Syrie, l'armée s'est engagée dans une opération de guerre contre les populations qui se sont soulevées pacifiquement, au début. C'est là qu'il y a un risque de dérapage. Il y a malheureusement de fortes similitudes entre le régime algérien et les régimes syrien et libyen. Les généraux algériens ont déjà montré en 92 jusqu'où ils pouvaient aller afin de conserver le pouvoir. Tout mouvement pacifique pour le changement doit donc tenir compte de ce facteur très important, à savoir la position de l'armée par rapport au mouvement.
Pour ce qui est de l'environnement international, je pense qu'il y a lieu de faire preuve de pragmatisme et d'identifier les alliés par rapport à la situation concrète, non en fonction des positions idéologiques affichées par les uns et les autres. L'Iran, par exemple, (à travers sa chaîne satellitaire Al Alam) a pris position en faveur des insurgés libyens mais il a condamné le mouvement populaire en Syrie. Chavez, quant à lui, a soutenu Kadhafi jusqu'au bout, au nom de ses principes anti-impérialistes. Demain, si la majorité du peuple algérien arrivait à briser le mur de la peur et sortait en masse dans toutes les villes et villages de notre pays pour demander le départ du régime tyrannique, corrompu et corrupteur, et si les Occidentaux, révisant leurs plans, décidaient de le lâcher, il y a fort à parier que les clans au pouvoir et les larges cercles de baltajia qu'il entretient crieront à la trahison et à la main de l'étranger. Chavez trouvera peut-être là, encore une fois, l'occasion de lancer des attaques contre l'impérialisme US sur le dos du peuple algérien. Seulement, nous savons tous ce que valent ces gens-là et ce que vaut leur nationalisme.
La théorie révolutionnaire, c'est avant tout l'analyse concrète d'une situation concrète.
Amicalement
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