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Les maladies du Monde Arabe
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 22 - 10 - 2011

Alors que le troisième millénaire est bien entamé, notre région connaît depuis quelques mois un accès de fièvre, conséquence des maladies qui la tuent à petit feu depuis plusieurs décennies. Bien sûr, ces maladies ont des antécédents lointains – remontant à plusieurs siècles – mais l'euphorie des indépendances et des «révolutions socialistes» de type nassérien des années 50-60 nous avait fait croire à une guérison définitive. Hélas, ce ne fut qu'une rémission momentanée.
Nos maladies ont connu depuis la fin des années 70 une aggravation subite, à tel point que la situation était devenue désespérée. Fort heureusement, un nouveau remède apparu récemment nous redonne l'espoir d'une guérison qui relève quasiment du miracle.
La première maladie qui nous ronge et que tout un chacun connaît pour en avoir subi au moins une fois dans sa vie les conséquences néfastes est la maladie du «koursi». Bien que nos constitutions portent en toutes lettres la mention «République», il se trouve toujours un «juriste» zélé pour nous prouver que sous nos cieux la présidence à vie n'est pas une bid3a, mais un bienfait, lorsqu'un za3im aussi intelligent et aussi dévoué que Bourguiba, Kadhafi ou Moubârak daigne nous faire bénéficier de ses lumières. Ceux parmi nos chefs d'Etats «républicains» qui n'ont pas usé de ce procédé ignominieux ont été sauvés du péché par la maladie ou l'assassinat (Boumédiène, Sadate), le coup d'Etat (Ben Bella, Chadli), la guerre (Saddam), la pression du clan qui l'a désigné (Zéroual), etc. Toutes sortes de raisons, en somme, sauf le désir de rendre le pouvoir de décision au peuple.
Cette maladie, à laquelle nos frères et sœurs vivant en monarchie sont habitués depuis des siècles, est difficile à supporter pour nous autres Algériennes et Algériens qui avions naïvement cru à l'indépendance et ses multiples bienfaits, dont la démocratie n'était pas le moindre. Quelle cruelle désillusion lorsque nous apprenons de surcroît que nos indétrônables zou3ama n'ont tous qu'une seule idée en tête : transmettre la «République» en héritage à leur descendance ou leur fratrie. La maladie du «koursi» est très dangereuse car son évolution maligne est imperceptible, comme dans le cancer. Lorsqu'on prend conscience du mal, il est déjà trop tard. Les premiers symptômes ne sont en général pas très douloureux, mais le tableau clinique ne fait que s'assombrir au fil des ans et le corps s'affaiblit de plus en plus jusqu'à ne plus pouvoir lutter contre le mal qui le ronge.
Croyez-moi, la maladie du «koursi» est terrible…
Non moins dévastatrice est la maladie du «discours creux». Elle est apparue dans toute son étendue depuis que tous nos foyers sont équipés d'antennes paraboliques et que nous pouvons capter une multitude de chaînes de télévision du Monde Arabe. C'est absolument fascinant! Vous avez beau zapper de l'une à l'autre sans fin – du Maroc au Bahrein et du Liban au Soudan – , si vous ne tombez pas sur un feuilleton égyptien, turc, mexicain ou coréen, c'est un flot de paroles qui se déverse de votre téléviseur. «Allah ibârek!», me direz-vous. Oui, mais…Paroles, paroles, paroles. Derrières ces flots ininterrompus de discours laïques et religieux qui font et refont le monde, le sermonnent, le menacent et le vitupèrent, qu'y-a-t-il de concret? RIEN. Il y a des tubes digestifs, des téléphones portables – pour parler encore et encore – et des chômeurs qui tiennent les murs et remplissent les cafés «morts» et les mosquées. Il y a des mafias qui pillent les richesses naturelles. Il y a des armées prêtes à tirer à vue sur tout civil qui ose brandir le poing en criant »Dégage!» et des polices politiques qui quadrillent le pays et les institutions. Il n'y a ni production matérielle ou intellectuelle, ni vertu, ni civisme, ni la moindre petite parcelle de bonne volonté et d'esprit d'initiative. Le vide cosmique meublé de flots de paroles.
La maladie du «koursi» et la maladie du «discours creux» sont indissolublement liées à tel point qu'il est très difficile de savoir aujourd'hui laquelle a engendré l'autre. Le discours creux – qu'il soit laïc ou religieux – présente toujours au bon peuple une image valorisante de lui-même. Ce dernier est l'héritier d'indomptables guerriers et le dépositaire de la Vérité. Le corollaire en est l'attitude qui consiste à croire que «c'est facile», comme disait Bennabi. Tout est facile et nous sommes capables de faire tout ce que les Occidentaux font et même mieux. Ces débauchés et ces pervers, obsédés par l'argent et le sexe, ne nous arrivent pas à la cheville…
La maladie du «koursi» et la maladie du «discours creux» nous rongent et nous détruisent à petits feux depuis si longtemps que nous en sommes venus à croire qu'il n'existe pas de remède pour nous en délivrer et que notre destinée est de nous en accommoder et de prendre notre mal en patience jusqu'à ce que Dieu ait pitié de nous. Mais un miracle est arrivé et il semble bien que nos voisins de l'est aient enfin trouvé un bon remède contre la maladie du «koursi» : il s'agit d'occuper la rue en permanence et de crier «Dégage!». Ça a l'air de marcher. Quant à la maladie du «discours creux», nous espérons bien qu'une fois le «koursi» muni d'un siège éjectable actionné par le peuple, nous finirons bien par croire en un avenir meilleur et nous mettre enfin au travail, ce qui nous guérira définitivement et pour de bon de la maladie du «discours creux».
PS : Ce texte n'était peut-être qu'un discours creux en fin de compte! Maudite maladie!
Lectures: 5


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