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Tunisie : Les réseaux néocoloniaux s'excitent et désinforment.
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 07 - 04 - 2012


La Tunisie des Lumières se bat
LE MONDE | 06.04.2012 à 14h17 • Mis à jour le 07.04.2012 à 11h48
Sous Zine El-Abidine Ben Ali, on risquait gros si l'on critiquait le pouvoir temporel. Sous Moncef Marzoufi et le parti islamiste Ennahda, on risque gros si l'on critique la religion et si l'on tient tête à l'obscurantisme. La responsabilité de l'actuel gouvernement est évidente, mais sournoise.
Elle consiste à laisser les salafistes les plus excités terroriser les démocrates laïques puis à les renvoyer dos à dos en feignant de ne pas prendre parti. Ce qui revient, en réalité, à soutenir les plus violents. Comme ceux qui menacent Nadia El Fani pour son film Laïcité Inch'Allah ou ceux qui terrorisent le campus de la Manouba et son héroïque doyen. Se figure-t-on le courage qu'il faut à cet homme lettré et pacifique pour tenir tête à ces enragés, prêts à le séquestrer pour exercer leur chantage ?
Un jour, ils demandent une salle de prière, l'autre de laisser les étudiantes assister aux cours en niqab, puis finissent par vouloir faire flotter le drapeau noir des salafistes sur le toit de la faculté. Comme en Algérie à la pire époque, des étudiants résistent. Une jeune syndicaliste tunisienne est même devenue une icône nationale en décrochant le drapeau des salafistes pour restaurer celui de la Tunisie. Elle s'est fait copieusement tabasser par les intégristes.
Que fait la police ? Encore largement bénaliste, elle laisse la situation pourrir. Dans l'espoir que la nostalgie de l'ordre ancien reviendra ? Illusion funeste. C'est un autre ordre ancien qui perdure. Celui des juges. En l'absence d'une nouvelle Constitution pour les cadrer, les plus obscurantistes profitent de cette transition chaotique pour mettre en prison toute personne jugée blasphématrice ou apostate. En témoigne le sort de deux jeunes internautes tunisiens, Ghazi Béji et Jabeur Mejri, condamnés pour atteinte à « l'ordre public » et à la « morale ». Ils ont été condamnés à sept ans de prison ferme. L'un a fui vers la Grèce, l'autre s'apprête à purger sa peine. Ses amis parlent de torture. Leur crime ? Avoir diffusé sur les réseaux sociaux un roman satirique sur la vie du prophète Mahomet. La sentence, très décalée et sévère, a mis en émoi la blogosphère tunisienne et marocaine. Pas le gouvernement tunisien. Or c'est là, dans cette passivité complice, que réside le danger.
OBSURANTISME DES JUGES
A Paris, on s'est félicité un peu vite de voir le parti islamiste Ennahda renoncer à inscrire la loi islamique dans la Constitution en cours d'écriture. Celui que des journalistes français s'obstinent à présenter comme un « islamiste modéré » est en réalité simplement stratège. Il a compris qu'il pouvait tout à fait garder l'article premier proclamant l'islam comme religion de la Tunisie, tel qu'il existait sous Habib Bourguiba et Ben Ali, et le tirer vers une interprétation plus théocratique grâce au rapport de force sur le terrain.
En jouant de l'extrémisme des salafistes et de l'obscurantisme des juges, une vague formulation suffit pour faire reculer la sécularisation, la liberté de conscience et d'opinion pour tous. Autrement dit, à tuer le printemps démocratique. Il n'y a vraiment pas de quoi se réjouir. Et toutes les raisons de soutenir les Tunisiens qui se battent, avec un courage inouï, pour une autre interprétation de la future Constitution et la liberté de tous.
Précision : A la suite d'une erreur de correction et contrairement au texte initial envoyé par Caroline Fourest, une mauvaise reformulation a pu laisser penser que Moncef Marzouki était à la tête du parti Ennhada et non du Congrès pour la République. Nous l'avons rectifiée. Toutes nos excuses à nos lecteurs et à notre chroniqueuse.
Caroline Fourest


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