Boudjemaa préside la cérémonie d'installation de la commission chargée de la révision du Code de procédure civile et administrative    Signature d'un mémorandum d'entente entre l'ENSUP-énergies renouvelables et la société chinoise LONGI en matière de recherche et de développement    Ghaza: le bilan de l'agression génocidaire sioniste s'alourdit à 51.439 martyrs et 117.416 blessés    Projection à Alger du film documentaire "La Saoura, un trésor naturel et culturel"    Averses orageuses, vendredi et samedi, sur plusieurs wilayas du pays    Abdelhamid Bourayou, un parcours au service du patrimoine amazigh    Rebiga préside la réunion de la Commission nationale de préparation des cérémonies commémoratives des journées et des fêtes nationales    Exposition à Alger en hommage au militant anticolonialiste yougoslave et ami de l'Algérie, Zdravko Pecar    Le président de la République achève sa visite à Béchar : des projets stratégiques reflétant la volonté de l'Etat de réaliser un développement intégré dans le Sud    Coupe d'Algérie de basket-ball: victoire du NB Staouéli devant le CRB Dar Beida (83-60)    Ligue 1 Mobilis (24e J) : le PAC et l'ESS se neutralisent (0-0)    Le président de la République lance le complexe sportif de Béchar    Le président de la République rencontre les représentants de la société civile de la wilaya de Béchar    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie en République de Guinée    Belhadj prend part à Istanbul à la célébration du 63e anniversaire de la création de la Cour constitutionnelle turque    Camps d'été: les inscriptions électroniques se poursuivront jusqu'au 3 mai    Attaf reçu à Helsinki par le président de la République de Finlande    Grande campagne de nettoyage durant ce week-end    Ghaza: le bilan de l'agression génocidaire sioniste s'élève à 51.355 martyrs et 117.248 blessés    Quand les abus menacent la paix mondiale !    La famine se propage..    «Les relations qui ont connu un développement notable doivent évoluer vers une nouvelle étape»    Ooredoo brille lors de la 2e journée de l'ICT Africa Summit 2025    Naissance d'un club sportif du nom du chahid Pr Djilali-Liabes    Des armes de guerre du Sahel et des drogues du Maroc saisies par l'ANP    Manuel de survie pour un régime en sursis    Guerre ouverte contre la violence !    «Ziani va nous rejoindre à la DTN»    Condoléances du président de la République à la famille de la défunte    Une vision prospective claire, selon les experts    L'arbitre de la rencontre USMK-PAC au box des accusés !    Les tombeaux royaux de Numidie proposés au classement ''dès l'année prochaine''    Convergences transcendentalement divergentes entre l'art et la religion    Un programme sportif suspendu    «Construire un front médiatique uni pour défendre l'Algérie»    Hamlaoui présente trois projets d'aide pour les femmes du mouvement associatif    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'énigmatique retour de Boudiaf et son assassinat.
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 01 - 07 - 2018

Sincèrement, pour beaucoup de compatriotes, le retour de Mohamed Boudiaf reste une énigme.
En 86, il écrivait de Kenitra à son ancien compagnon de lutte, Tella Amor : « Comme je te l'ai dit, le pouvoir a essayé de me persuader de rentrer, ce que j'ai refusé catégoriquement comme j'ai refusé de m'allier avec des personnes qui ont participé activement dans un passé récent à l'instauration du système que nous connaissons et qui n'a pas fini de ruiner notre pays. »
Si Abdenour Ali Yahia me racontait qu'en 91, il est allé le voir au Maroc en compagnie du Dr Khatib Youcef, pour le persuader de rentrer au pays et de participer avec les anciens de la Révolution (Ait Ahmed, Mehri, Benkhedda, entre autres) à la résolution de la grave crise qui couvait. C'est un refus catégorique qu'ils reçurent comme réponse.
Une semaine avant le Coup d'Etat de janvier 92, il déclarait de Kenitra où il demeurait : « Comment l'armée peut-elle se permettre d'arrêter le processus électoral ? Elle a accepté de faire des élections. Le FIS l'a emporté démocratiquement. Il faut le laisser diriger ». (Jeudi d'Algérie du 09 janvier 1992). Quelques jours plus tard, il rentrait en Algérie, à l'appel des janviéristes. En acceptant d'être porté au pouvoir par les ex-sous-officiers « déserteurs » de l'armée coloniale, voulait-il prendre sa revanche sur le Destin ou avait-il été poussé et trompé par ses « amis » et sa très proche famille ? Dans sa naïveté il pensait sauver l'Algérie. En réalité et inconsciemment il venait sauver un régime.
Je crois que les services de l'action psychologique ont amplement mystifié le phénomène Boudiaf, après avoir effacé de la mémoire des Algériens son nom et ce, durant 30 ans.
Il est de notre devoir de dire certaines vérités et sans complaisance, sur cette figure historique de la guerre de libération nationale.
Il a été membre des 22 militants qui avaient décidé du déclenchement de la lutte armée, puis du groupe des 9 (Didouche, Ben Mhidi, Bitat, Krim, Boudiaf, Ben Boulaïd, Aït Ahmed, Khider et Ben Bella). En aucun cas il n'a été le père de la Révolution comme le prétendent certains. Il a été un des membres de la direction collégiale et rien d'autre. En octobre 56, il connaitra les geôles coloniales tout comme Aït Ahmed, Khider et Ben Bella, et ce, jusqu'au 19 mars 1962.
Au lendemain de l'indépendance, il s'opposera tout comme Aït Ahmed et Krim au pouvoir despotique de Ben Bella.
En septembre 62 il crée le Parti de la Révolution Socialiste (PRS), une formation de tendance marxiste-léniniste sans assise populaire, animée par des étudiants gauchistes dont l'écrasante majorité résidait en France. Il connaîtra l'arrestation puis la déportation dans le sud par la police de Ben Bella. En 1979, et au lendemain de la mort de Mohamed Boukharouba, se termina l'opposition de Boudiaf au régime illégitime. Il dissout son parti et se consacre à sa briqueterie de Kenitra (Maroc), contrairement à Hocine Aït Ahmed qui continuera son inlassable combat politique, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays.
Usant et abusant de la naïveté politique de Boudiaf, les janviéristes lui feront endosser toutes les dérives répressives qui suivirent le Coup d'Etat (Etat d'urgence, arrestations massives, tortures, déportations dans le Sud, dissolution du FIS) et la création d'institutions fantoches telles que le HCE (Haut Comité d'Etat) et le Conseil Consultatif National (CCN). Lui-même, déconnecté des réalités nationales, il s'entoura de ses anciens amis du PRS, des gauchistes et opportunistes que constituait la « bande des Quatre » dont l'un d'eux était un agent attitré des « Services », déjà du temps de la sinistre sécurité militaire.
En aucun cas, il n'écoutera ses anciens compagnons de lutte (Aït Ahmed, Benkhedda, Mehri, Lahouel Hocine, Ahmed Bouda, Kiouane) qui sont allés le voir pour attirer son attention sur le piège mortel dans lequel l'avaient attiré les aventuriers militaires et politiques.
Inconnu de la jeunesse algérienne, sans assise populaire et ramené par les blindés putschistes, il ne pouvait en aucun cas changer la situation politique du pays, en pleine tourmente.
Utilisé le temps d'une mission, il sera lâchement exécuté par la frange dure de ceux-là mêmes qui l'ont ramené, pour justifier la politique suicidaire du « tout-sécuritaire ». Mais en réalité il a été victime de sa naïveté politique criarde.
Que Dieu Ait son âme et lui accorde sa Sainte Miséricorde.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.