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Algérie- Maroc : conjuguer le Hirak au pluriel maghrébin
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 28 - 02 - 2020


Raouf Farrah
https://www.radiom.info/
Algérie- Maroc : conjuguer le Hirak au pluriel maghrébin
Jeudi 20 février 2020, des milliers de Marocains ont manifesté à Casablanca contre les inégalités sociales et les politiques anti-démocratiques en vigueur au pays, mais aussi pour exiger la libération des centaines de détenus politiques, notamment les activistes rifains et sahraouis. La marche était aussi l'occasion de commémorer l'anniversaire du mouvement politique M20-février, né en 2011, dans le sillage des révoltes dites du « printemps arabes », grâce auquel le peuple marocain a arraché des réformes limitées.
Ce premier rassemblement a été organisé par le Front social marocain (FSM); une force nouvellement constituée, composée du Syndicat de la confédération démocratique du travail, de l'Association marocaine des droits humains et des partis de la Fédération de la gauche démocratique. La FSM ne compte pas s'arrêter là; il envisage d'organiser de nouvelles manifestations afin de défendre les revendications sociales et démocratiques des Marocains.
La marche du 20 février à Casablanca n'a pas fait la Une des médias algériens. Pourtant, le bouillonnement social chez les voisins de l'Ouest n'est pas sans lien avec le Hirak. La révolution pacifique et la mobilisation exceptionnelle du peuple algérien sont suivies de près au royaume. Il suffit d'en parler avec les Marocains pour comprendre que le Hirak algérien est une source de fierté, d'admiration et d'inspiration au sein de la société, surtout parmi les classes populaires.
La conscience maghrébine assumée
Jeudi dernier, plusieurs manifestants avaient brandi dans le ciel de « Casa » des drapeaux algériens. Ce geste politique ne doit pas être interprété comme une simple affirmation de solidarité, mais plutôt l'expression d'une conscience maghrébine « assumée » qui bouillonne dans les rues, les stades, les chansons de rap et sur les réseaux sociaux, et par laquelle les peuples revendiquent des Etats de droit comme horizon d'émancipation collective.
L'Histoire nous a enseignés que les peuples maghrébins se sont unis dans un passé récent pour combattre l'oppression colonial et défendre la liberté, la justice et la dignité. À chaque révolte, à chaque soulèvement, leurs exigences civiques et politiques se sont fait échos.
Les peuples algériens et marocains sont en avance sur leurs gouvernants; une médiocratie politique qui à force de puiser dans le registre de la division et de la « haine » de l'autre s'auto-disqualifie, contribuant par effet inverse à repolitiser la question maghrébine.
Pour cela, il suffit juste d'écouter les chants des supporteurs du Raja Casablanca ou du Mouloudia d'Alger pour saisir la profondeur de cette conviction. Les stades sont devenus au fil des années des tribunes politiques où des millions de jeunes expriment leur ras-le-bol contre la « hogra », mais aussi les lieux de reconquête de la maghrébinité. Les tifos (banderoles) du Mouloudia d'Alger ou les chansons des supporters du Raja – comme celle « Fi Bladi Dalmouni » sur les détenus du Hirak du Rif- sont des témoignages éclatants du niveau de conscience politique des supporteurs de football.
Au Maroc, la socialisation politique des jeunes et l'accumulation de savoir-faire en ce qui a trait aux actions collectives ont connu de vrais bonds en avant durant la période allant du Mouvement du 20 Février jusqu'au Hirak du Rif. En Algérie, la société a entamé depuis le soulèvement populaire du 22 février un cycle de repolitisation accélérée en rupture avec les anciens modes de contestations. Les jeunes algériens, surtout les étudiants et les supporters, sont au diapason des luttes démocratiques.
«Zefzafi» : le maghrébin du Rif
Face à cela, les deux régimes – « makhzénien » sous différentes formes- ont répondu par la violence, le mépris et le déni le plus abject. Au Maroc, le mouvement du Rif en 2017 a violemment réprimé, dévoilant au monde le visage le plus hideux d'un régime qui ne tolère aucune critique. Une quarantaine de jeunes leaders du Hirak rifain croupissent dans les geôles du régime, cumulant plus de 200 ans d'emprisonnement. À lui seul, Nacer Zefzafi, leader du mouvement, a été condamné à une peine de vingt ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l'Etat ».
Les jeunes activistes maghrébins comme Zefzafi incarne aujourd'hui la conscience « assumée » de la lutte pour un Maghreb démocratique. La lettre adressée par Zefzafi depuis sa cellule pour saluer la bravoure du peuple algérien en est un exemple éloquent : « Vous (le peuple algérien) gagnerez tôt ou tard contre la cinquième alliance dirigée par un président à moitié mort et contre tout oppresseur et tyran qui réclame votre règne par la force. Assurez-vous que votre makhzen suivra la même méthode que le nôtre, avec des enlèvements, des arrestations, des assassinats et des fabrications de charges ». Un écrit prémonitoire sur la suite du Hirak.
Dans ce texte, Zefzafi avait aussi appelé à l'union entre les peuples marocains et algériens : « Sachez, descendants du grand Abdelkader, que malgré la séparation imposée par une politique de frontières, nous restons un peuple et une nation unis, partageons les mêmes préoccupations et difficultés et n'aspirons qu'aux intérêts de nos peuples, de nos pays et de leurs terres natales pour lesquelles nos ancêtres se sont battus ».
Soixante ans après les indépendances, la renaissance du Maghreb, un idéal qui avait été porté dès la constitution de l'Etoile nord-africaine, n'est pas un projet impossible. Sa réalisation est tributaire de l'émergence de régimes démocratiques représentatifs de la volonté populaire…C'est pourquoi il est fondamental de continuer à conjuguer le hirak au pluriel maghrébin.


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