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Le soldat Khelil en péril
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 21 - 01 - 2010


Le Quotidien d'Oran 21 janvier 2010
Sonatrach est dans la tourmente. Manipulation ? Peut-être. Mais le scandale, lui, est bien réel.
Tayeb Louh peut avoir raison. La succession de grèves, à Rouiba, à El-Hadjar, et ailleurs, peut parfaitement être le résultat de manipulations politiques et de jeux d'appareils. L'agitation qui secoue d'autres villes et hameaux du pays, y compris à Bouhdoud, lieu dit des contreforts du Zaccar, dans la wilaya de Aïn-Defla, peut elle aussi être le résultat de luttes de clans au sein du pouvoir. Dans la même logique, la grève qui secoue El-Hadjar peut être contre-productive, comme l'affirment de hauts responsables algériens. Car au moment où se joue une bataille décisive pour gérer l'excédent de production d'acier, bataille qui déterminera qui survivra dans le monde de la sidérurgie de demain, il peut être malvenu d'ajouter des difficultés à une entreprise déjà déstabilisée par des accidents de parcours. Quant à M. Chakib Khelil, ministre de l'Energie, il a parfaitement raison : les personnes inculpées dans l'affaire Sonatrach doivent bénéficier de la présomption d'innocence. Pour l'heure, ces dirigeants sont des prévenus, et ils ont la possibilité de prouver leur innocence, d'être blanchis de reprendre honorablement leur activité. De même, le ministre de l'Energie a raison quand il affirme que cette nouvelle affaire de corruption peut nuire à Sonatrach, porter atteinte à son image et à sa crédibilité. La première entreprise du pays, qui a assuré les deux tiers du PIB en 2008 et 98 pour cent exportations, risque d'être déstabilisée à un moment où se dessinent les grands enjeux de demain dans le domaine des hydrocarbures.
Un autre haut responsable, au fait de l'affaire Sonatrach, affirme, de son côté que derrière cette affaire de corruption, c'est en fait M. Chakib Khelil qui est visé. Dans une sombre affaire de lutte d'influence, de clans et de groupes, les uns motivés par l'argent, d'autres par le pouvoir, mais tous agissant dans l'ombre, on se trouverait dans une bataille à multiples facettes, qui se cristalliserait autour de la personne de M. Khelil. C'est sa tête qui serait donc demandée, tout le reste n'étant qu'un décor destiné à organiser la mise à mort d'un homme venu dans le sillage de M. Bouteflika, un homme qui lui doit tout, et dont le départ signifierait une défaite pour le chef de l'état.
Tout ceci a été dit à propos de la montée de la tension perceptible dans le pays depuis quelques semaines. Tout ceci peut être vrai. Les ministres peuvent avoir raison, y compris quand ils disent des choses qui apparaissent totalement farfelues. Comme par exemple M. Khelil, quand il dit ne pas être au courant de ce qui s'est passé à Sonatrach.
Mais même si tout ceci était vrai, cela n'altère en rien cette autre réalité : l'affaire Sonatrach est une catastrophe nationale. Elle a atteint un degré d'extrême gravité, et constitue une menace pour la sécurité du pays. Tout comme elle révèle les dysfonctionnements criminels d'une institution dont dépend la survie économique du pays.
Voilà en effet une entreprise dirigée dans l'opacité la plus totale, et dont quatre principaux dirigeants sur cinq sont impliqués dans des affaires, disons de pots-de-vin, pour simplifier. C'est l'entreprise algérienne la plus connue dans le monde, la plus riche, celle dont l'évolution influe sur le marché du pétrole et sur les bourses du monde entier. Voilà donc que cette entreprise fait l'objet d'une enquête menée par les services spéciaux du pays, enquête qui aboutit à la mise en accusation d'un certain nombre de personnes, dont les principaux dirigeants, mais le ministre de l'Energie affirme qu'il n'est au courant de rien, alors qu'il contrôle le secteur depuis près d'une décennie!
M. Khelil était pris entre deux choix. Il pouvait être accusé d'incompétence, s'il s'avérait qu'il n'avait pas eu vent des malversations présumées dont seraient coupables des responsables de Sonatrach. Il pouvait aussi être accusé de malhonnêteté, s'il était prouvé qu'il savait ce qui se passait, d'autant plus que lui-même avait, d'une manière ou d'une autre, choisi l'encadrement de l'entreprise.
Au final, il a choisi l'accusation d'incompétence, ce qui constitue, à ses yeux, un moindre mal. Ceci n'est pas anodin.
Le ministre des Affaires Etrangères, Mourad Medelci, avait lui aussi, en d'autres temps, plaidé l'incompétence, en reconnaissant qu'il n'avait pas fait preuve d'intelligence dans l'affaire Khalifa. Une incompétence qui avait coûté à l'Algérie deux à cinq milliards de dollars.
Celle de M. Khelil coûte aujourd'hui à l'Algérie la réputation de la principale entreprise du pays, dont le sérieux et la crédibilité sont gravement mises en cause. De là à dire que peu de gens vont se mobiliser pour sauver le soldat Khelil, il y a un pas que la plupart des analystes franchissent aisément. Même si d'autres cas sont là pour illustrer la capacité du système algérien à gérer ce type de situation : les accusations contre le secrétaire général du ministère des Travaux Publics n'ont pas suffi pour inquiéter son ministre. Tout ceci pose pourtant le problème de manière biaisée. Car aujourd'hui, il ne s'agit pas seulement de se demander s'il faut sacrifier le soldat ou non. Il s'agit de savoir s'il faut sauver ce système qui a généré un scandale dans chaque ministère.


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