Le raï est un genre musical de l'Ouest algérien, mais la chanson oranaise (el-wahrani), c'est différent. C'est certainement pour mieux marquer cette distinction (une richesse) que les organisateurs de la 10e édition du Festival de la chanson oranaise ont réservé le concours exclusivement au genre wahrani et que la raï n'est pas concerné. Les participants à une rencontre consacrée au bilan et à l'évaluation de la 10e édition du Festival la chanson oranaise au siège de la radio El-Bahia d'Oran sont arrivées à la conclusion que cette édition 2017 a été une réussite sur tous les plans. Le festival a été une réussite totale, malgré le peu de temps dont avaient disposé les organisateurs, attirant un nombreux public durant les quatre jours de cette édition où de belles voix ont été découvertes chez les jeunes candidats au concours, s'est-on félicité. «La relève est donc assurée», a déclaré le poète et président du jury du festival, Toumouh Abdallah. «nous avons commencé à cueillir les fruits du festival, car 70% des artistes ayant participé à cette édition sont le produit du festival depuis sa création. Nous sommes confiants, d'autant que l'objectif principal du festival est d'assurer la pérennité de la chanson oranaise», a-t-il ajouté. M. Toumouh a aussi salué les efforts déployés pendant 15 jours seulement par la Direction de la culture de la wilaya d'Oran afin d'assurer la tenue de cette édition du festival, qui risquait d'être reportée, voire annulée. «Oran a perdu de nombreux artistes cette année dont le regretté Blaoui Houari. Il était impératif que le festival ait lieu afin de leur rendre hommage», a-t-il fait remarquer. la commissaire du festival, Khalida Benbali, a estimé, de son côté, que l'acquis le plus important du festival a été la présence et la disponibilité des artistes durant les 4 jours que cette édition a duré. En outre, ce sont presque tous des produits des éditions précédentes du festival et les autres sont des habitués. «Le festival a été une réussite et la soirée de clôture a été l'apothéose», a-t-elle déclaré tout en ajoutant que «le public était merveilleux et connaisseur». Au cours de cette même rencontre à Oran, le directeur de la culture de la wilaya d'Oran, Kouider Bouziane, a rappelé : «le festival est ouvert à tous les jeunes Algériens et pas seulement aux jeunes Oranais». «Les Algériens de toutes les régions du pays, voire de l'étranger, peuvent participer au festival. La seule condition est d'interpréter des chansons du genre oranais. C'est du genre dont il est question non de la région», a-t-il expliqué. «L'objectif est la préservation du patrimoine culturel immatériel d'Oran, et le festival est garant de la pérennité de ce genre noble, très ancré chez le public oranais et le public algérien de manière générale», a indiqué, pour sa part, Bey Bekkaï, musicien et chef d'orchestre du festival. «les organisateurs nous ont beaucoup encouragés et nous ont traités comme des professionnels», a déclaré le lauréat du concours de cette édition, le jeune Khatir Kessaïri, qui avait remporté la première place avec sa reprise de Ya waâdi d'Ahmed Wahby. «Bekkaï n'a ménagé aucun effort pour nous aider durant les répétitions qui ont eu lieu quotidiennement pendant deux semaines. Les musiciens et les autres chanteurs du festival nous ont prodigué de précieux conseils», a ajouté la lauréat de cette 10e édition.