Alger ! Arrestation de l'homme qui mordait les passants, rue Pasteur. Rageant ! La réforme de la santé ne l'a pas prévu. Elle aurait dû le faire ! Dans les CHU et différentes structures de soins, installer un pavillon des urgences pour secourir les... services des urgences ! Ne riez pas, vous risqueriez de vous décrocher les zygomatiques, de vous voir évacués vers les urgences de l'hôpital de votre circonscription, et d'y vivre une... agression, un raid commando de dealers, une descente de parents ou amis ou voisins ou juste de lascars pas très contents des prestations médicales et d'y subir alors, en plus du décrochage de zygomatiques initial, des déboîtements d'épaules, des fractures des membres inférieurs, ou autres rencontres contondantes ! Je ne parle même pas des soignants eux-mêmes qui ne savent plus quand prend fin une garde. Peut-être aux aurores, lorsqu'ils se pincent, se tâtent et constatent qu'ils sont encore en vie. Alléluia ! Quand des hôpitaux sont attaqués, saccagés et que les blouses blanches y sont blessées, parfois gravement, très gravement, l'autre jour à Bordj-Bou-Arreridj, ces dernières heures à Annaba, le malaise ne relève plus de la «simple» urgence à réformer, mais déjà à penser la psychanalyse d'ensemble. Cet immense divan qui nous fait tant défaut, et sans lequel nous ne savons même plus réfréner nos pulsions criminelles. Il est devenu «nour'mal» de balafrer une toubib, de taillader un infirmier ou de s'essuyer les bottes sur un agent de sécurité. La violence est là ! Elle s'est invitée dans le Lieu Saint de la guérison, du secours et du «mieux-aller». Lorsque la violence pond ses œufs dans ce nid, en cet ancien sanctuaire, en plus de l'annexe des urgences au pavillon des urgences originelles, il va falloir penser à l'aile psy supplémentaire, accolée au service central de psychiatrie. Et baptiser sans honte cet endroit «Zenket Leh'bal» ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.
