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Le doute plane sur la résolution du Conseil de sécurité
Sahara Occidental
Publié dans Le Soir d'Algérie le 03 - 11 - 2018

L'ambiguïté de la dernière résolution sur le Sahara Occidental adoptée par le Conseil de sécurité a donné lieu à différentes interprétations et jeté le trouble sur le jeu auquel s'adonnent depuis un moment les Américains.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Paradoxalement, le fait intervient au moment où les Nations-Unies, censées faire preuve d'une impartialité sans tâche dans le règlement d'un conflit aussi sensible, insistent depuis un moment sur la nécessité de passer à la vitesse supérieure pour débloquer ce dossier qui s'enlise. Vus de l'extérieur, les efforts fournis par le secrétaire général de l'ONU et son représentant spécial pour le Sahara Occidental ont tout pour convaincre l'opinion internationale du bien-fondé des démarches entreprises dans ce sens. Délégué par Antonio Guterres, le SG des Nations-Unies, Horst Kohler a mené jusqu'ici des tournées régionales et des discussions poussées avec les concernés pour aboutir à des résultats concrets censés satisfaire toutes les parties impliquées. L'une de ces recommandations a donné un nouvel espoir de voir la machine se dérouiller. Elle consiste à relancer les négociations, sans condition, entre le Front Polisario et le Maroc. Depuis de très longues années, ce dernier s'était retiré de la table des discussions et trouvé tous les prétextes possibles pour tenter d'imposer une solution autre que celle contenue dans le plan de règlement onusien, à savoir l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui. Bizarrement, il a cependant répondu favorablement à la demande de l'envoyé spécial du SG de l'ONU cette fois-ci. L'accord a été donné dans un contexte très spécial, celui où la monarchie s'est déchaînée pour obtenir du Conseil de sécurité l'implication de l'Algérie en tant que partie essentielle dans les discussions. Le roi avait même adressé à Antonio Guterres une lettre virulente pour l'inciter à obliger les autorités algériennes à se plier à cette demande. Il y a quelques semaines, la même intention avait été reformulée, en des termes très peu diplomatiques par l'ambassadeur marocain auprès des Nations-Unies. L'Algérie a, quant à elle, réitéré son refus de se voir octroyer le rôle d'acteur essentiel dans les négociations qui reprendront début décembre à Genève, et s'en tient à son rôle de pays observateur tout comme la Mauritanie du reste. Mercredi 31 octobre. Le Conseil de sécurité adopte la fameuse résolution qui prolonge d'une année la mission de la Minurso (Mission des Nations-Unies pour le référendum au Sahara Occidental). Elle soutient également les négociations auxquelles devront prendre part le Maroc, le Front Polisario, l'Algérie et la Mauritanie et les appelle à travailler «dans un esprit de compromis tout au long de la durée du processus de manière à ce qu'il aboutisse».
Un coup d'épée dans l'eau ?
Dès l'adoption du texte, le Maroc pavoise, interprétant le fait comme une victoire de sa diplomatie parvenue à faire de l'Algérie un acteur principal des discussions programmées. Les déclarations des autorités marocaines se multiplient durant plusieurs jours. Elles semblent accréditer la thèse selon laquelle l'accord donné par les Marocains s'est effectué sur la base d'une contrepartie «solide». Nouvelle fanfaronnade destinée à duper son opinion interne désabusée par une longue série d'échecs ?
L'Algérie évite, comme à son habitude, de se prêter à la polémique et affiche une position très diplomatique. Dans un communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères, elle «prend acte» de la résolution qui consacre le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et affirme «demeurer convaincue qu'une négociation directe, franche et loyale entre le Maroc et le Front Polisario est de nature à conduire à une solution définitive de la question du Sahara Occidental conformément à la légalité internationale et à la pratique des Nations-Unies en matière de décolonisation». En peu de mots, bien choisis, Alger ferme la porte à toutes les intentions et s'en tient à son rôle de pays observateur dans des discussions qui concernent avant tout les deux protagonistes. Mais l'ambiguïté qui caractérise l'affaire pousse Moscou à réagir. Comme l'Ethiopie et la Bolivie, la Russie figure parmi les Etats qui se sont abstenus de voter pour la résolution en question.
La Russie monte au créneau
Le représentant permanent de la Russie auprès des Nations-Unies en a donné les raisons. Dans une déclaration à la presse, il affirme que la résolution «est une tentative de plus d'ancrer une certaine ambiguïté par rapport aux critères déjà mentionnés. Nous considérons une telle approche comme étant inacceptable». Selon le journal en ligne Sputnik, «les critères déjà adoptés par le Conseil de sécurité prennent en compte les intérêts des parties concernées qui se basent sur le principe fondamental de l'acceptabilité réciproque d'une décision éventuelle et qui sous-entend l'autodétermination du peuple sahraoui dans le cadre des procédures correspondant aux principes et procédures contenus dans la charte des Nations-Unies». Puis il assène : «Les tentatives visant à remettre en cause les bases du règlement au Sahara Occidental constituent la principale raison pour laquelle nous avons refusé de soutenir le projet américain. Cependant, nous avons décidé de ne pas le bloquer compte tenu de l'importance du mandat en question pour assurer la stabilité dans la région (…) Nous soutenons et appuyons la Minurso, y compris à l'aide d'observateurs militaires russes qui en font partie. Mais voter pour cette résolution aurait signifié pour nous de renoncer à notre position de principe en faveur du système de règlement existant.» La déclaration, elle, ne souffre aucune ambiguïté, en revanche. Le rôle des Américains dans le processus de règlement du dossier du Sahara Occidental prête aujourd'hui à confusion. Au cours de l'été dernier, le secrétaire général de la Maison Blanche, alors en tournée au Maghreb, avait tenu des propos qui jetaient le flou de la même manière. De passage au Maroc, ce dernier avait soutenu que la troisième voie prônée par les autorités de ce pays (une autonomie sahraouie sous gouvernorat marocain) était une option très sérieuse et méritait qu'on s'y arrête. En agissant pour faire accepter l'adoption de la dernière résolution, le fait est à présent confirmé. L'un des acteurs principaux de cette démarche n'est autre que Jared Kuschner. De nationalité israélienne, il est à la fois l'époux de la fille du Président Trump et joue le rôle de son plus fidèle et plus écouté conseillé. C'est auprès de lui que les monarchies du Golfe et principalement l'Arabie Saoudite ont entamé une opération de lobying très poussée en faveur de leur ami Mohammed VI. Trop heureux du rapprochement entre le prince héritier saoudien, Mohamed Bensalmane, et Israël, Jared Kushner n'a fait que se livrer à un échange de bons procédés avec ses amis du Golfe. Il ignore malheureusement les conséquences d'un tel acte sur la stabilité d'une région aussi sensible que celle où se situe le Sahara Occidental.
A. C.


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