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Réflexion sur les enseignements de l'historique Congrès de la Soummam
ANNIVERSAIRE DE LA REVOLUTION ALGERIENNE
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 11 - 2018

Faisant partie de la génération de la Révolution, chaque fois que l'on commémore la date du déclenchement de notre glorieuse Révolution ou tout autre date ayant marqué de façon indélébile l'une des étapes importantes de la marche de cette Révolution, notamment le fameux Congrès de la Soummam, le 20 août 1956, je ressens un pressant devoir de mémoire qui consiste à rappeler, tout au moins à ceux qui ne veulent pas ou qui ne savent pas oublier, certains faits saillants qui soulignent et expliquent que ce congrès précisément constitue incontestablement une étape réellement cruciale, vitale, dans la marche de notre longue lutte de libération, en ce sens qu'il a pu réunir, pour le première fois, dans des circonstances tout à fait exceptionnelles, la plupart des chefs de la Révolution de l'intérieur, dans l'une des zones de combat les plus chaudes à l'époque, pour débattre pendant une semaine ou plus (du 13 au 20 août) de la marche et de l'avenir de la lutte armée déclenchée 22 mois auparavant (le 1er novembre 1954).
Les organisateurs de cette réunion avaient en réalité lancé puis relevé un défi majeur face aux forces de l'armée française qui avaient déjà placé sous surveillance tout le territoire algérien à travers un quadrillage hermétique ne souffrant aucune défaillance, au point où personne ne pouvait bouger ou se déplacer d'un point à l'autre, d'une ville à l'autre, d'un village à l'autre, d'un douar à l'autre, sans autorisation écrite des autorités coloniales.
Pour que les jeunes générations auxquelles s'adresse particulièrement ce propos puissent bien comprendre le qualificatif de «défi majeur» utilisé ci-dessus, il me semble absolument nécessaire de revenir sur le contexte général dans lequel s'était déroulée cette rencontre au caractère véritablement historique.
Le Congrès de la Soummam s'était en effet tenu, comme tout le monde le sait, dans la maison forestière du village d'Ifri, actuelle commune d'Ouzellaguène (wilaya de Béjaïa), avec la participation de : Abane Ramdane, comme coordinateur, représentant le FLN, secrétaire du congrès (considéré comme étant la cheville ouvrière et l'architecte des travaux) ; Larbi Ben M'hidi, représentant la zone V, président du Congrès (autorité historique et intellectuelle incontestable) ; Krim Belkacem (zone III) ; Amar Ouamrane (zone IV) ; Youcef Zighoud (zone II) ; Lakhdar Bentobal, adjoint de Zighoud. En plus de 10 autres officiers de l'ALN qui étaient présents sans assister directement aux assises.
La rencontre devait se tenir au début de l'année 1955, tel que prévu par les Hommes du 1er novembre 1954, mais les circonstances extrêmement difficiles qu'a connues la marche de la Révolution n'ont pas permis de l'organiser avant le 20 août 1956. Certaines sources disent que Zighoud Youcef aurait proposé de tenir la rencontre souhaitée dans sa zone du Nord-Constantinois. Puis Krim Belkacem ayant pris l'engagement d'assurer au congrès et aux congressistes la logistique et la sécurité nécessaires, il a pu se tenir à la date suscitée dans la mythique vallée de la Soummam qui était à l'époque sous le commandement de Si Amirouche, futur colonel, chef de la Wilaya III. Ce dernier avait lui-même affirmé à Krim sa capacité et celle de ses hommes de sécuriser tout le secteur où se tiendra le congrès. Toutefois, la question qu'on est tous en droit de nous poser aujourd'hui, 62 ans après cet événement historique d'une portée exceptionnelle, est celle de savoir pourquoi le choix de la zone 3 (Kabylie) pour abriter une rencontre d'une telle dimension aux risques incalculables.
Il me semble que pour étayer les facteurs qui ont déterminé le choix de la vallée de la Soummam pour la tenue de ce regroupement, il faut rappeler d'emblée ce que tout le monde sait en principe, que les maquis de la Kabylie sont les premiers à se constituer dès 1947, 2 ans après les massacres du 8 mai 1945 et 7 ans avant le 1er novembre 1954 (7+7 = 14), sous le commandement de deux héros de la Révolution, en l'occurrence le Lion des djebels, Krim Belkacem, et le futur Colonel Ouamrane, auxquels se sont joints des hommes qui ont été le fer de lance de la lutte armée dans cette région montagneuse à partir du 1er novembre. D'ailleurs, dans le rapport verbal qu'il avait présenté au début des travaux du congrès, Krim Belkacem, en sa qualité de chef de la zone III et hôte de la réunion, avait indiqué en résumé que sa zone qui comprenait la haute, la basse et la petite Kabylie était divisée en trois petites zones, elles-mêmes divisées en dix régions subdivisées en trente secteurs. Au départ, en 1954, elle disposait déjà de 450 moudjahidine et avait en caisse un million de francs. A la date du 20 août 1956, elle avait atteint le nombre de 87 044 militants du FLN, 7 470 moussebiline, 3 100 maquisards et avait en caisse 445 millions de francs. En matière d'armement, la Wilaya III avait alors : 404 fusils de guerre, 106 mitraillettes tous calibres, 8 fusils mitrailleurs, 4 FM/Bart, 4 FM 24/29, 4 425 fusils de chasse. Elle dépassait ainsi de loin toutes les autres zones, y compris celle des Aurès qui était aussi à l'avant-garde de la lutte armée.
Dans son rapport suscité, Krim Belkacem précisait également que l'état d'esprit de la population et des combattants était très bon et que tous les militants réclamaient des armes. Etant devenue en moins de deux années du début de la Révolution l'un des secteurs les plus inexpugnables de l'ALN, cette zone a même été amenée à porter secours à d'autres zones en leur fournissant une aide financière et des unités entières de combattants. Par conséquent, l'armée française avait décidé de concentrer toute sa force de frappe et ses moyens psychologiques et machiavéliques pour vaincre l'ALN et venir à bout de la lutte armée dès son déclenchement, dans les deux zones de Kabylie et des Aurès où Mostefa Ben Boulaïd, l'un des pères de la Révolution, et ses compagnons tenaient aussi la dragée haute à l'armée française. En 1956, les effectifs engagés par la France coloniale pour mettre hors d'état de nuire ceux qu'elle appelait avec haine et mépris les «rebelles», «hors-la-loi», «fellagas», «chacals», «assassins», «tueurs», «fellous», «semeurs de troubles», etc, avait atteint déjà ou dépassé 300 000 hommes toutes catégories confondues (armée de terre, de l'air, marine, police, gendarmerie, supplétifs de tous bords, colons armés jusqu'aux dents, en plus de tous les «indicateurs, collaborateurs et harkis» qu'elle a pu corrompre ou soudoyer en utilisant les moyens les plus vils. Mais la vigilance, le courage et la témérité des moudjahidine ainsi que le génie de leurs chefs ont réussi à mettre en échec toutes les manœuvres ennemies destinées à détruire ces deux bastions imprenables de la Révolution qu'étaient devenus la Kabylie et les Aurès.
Pour réunir le Congrès de la Soummam, les responsables de la zone III, en tant qu'hôtes de la rencontre, avaient pris l'engagement solennel d'en assurer la sécurité et la logistique. A cet effet, ils avaient pu mobiliser près de mille cinq cent maquisards de la Kabylie dont le nombre total était estimé à l'époque à trois mille cent comme indiqué plus haut, en plus des énormes moyens matériels nécessaires pour un rassemblement d'une telle ampleur. Le grand problème qui se posait était comment préserver le secret de cette réunion et empêcher l'information d'arriver aux forces de l'ennemi qui était aux aguets du fait que les documents élaborés à l'avance avaient été saisis par l'armée française suite à la «traîtrise» de la fameuse mule qui les transportait et qui se rendait avec le groupe de moudjahidine chargés de la convoyer vers la Kalaâ des Béni-Abbas, lieu qui devait initialement abriter les travaux. Ce groupe était tombé dans une embuscade du côté d'Allaghan et la mule en question étant sortie indemne de l'accrochage s'était rendue directement à la caserne militaire pour «offrir» un cadeau inattendu aux officiers français. Il y avait tous les documents relatifs à la réunion projetée ainsi qu'une somme de 500 000 francs. Il ne manquait que le lieu de la rencontre. En pensant en premier lieu à la Kalaâ des Béni-Abbas, les organisateurs avaient tenu compte de son caractère de forteresse stratégique bien connue, d'une part, et d'autre part, de la symbolique historique qu'elle représentait afin de rendre en quelque sorte hommage à El Mokrani et Boumezrag qui y sont originaires, ainsi qu'à Cheikh Ahaddad pour avoir organisé l'insurrection de 1871 contre l'envahisseur français.
ç'aurait été également une manière de démontrer que le flambeau de la lutte du peuple algérien ne fait que se transmettre de génération en génération (de 1830 à 1871 et enfin à 1954).
Quant au douar d'Ouzellaguène où s'est tenu en définitive le congrès, il faut dire qu'il offrait effectivement des avantages de sécurité certains en ce sens qu'il se situait enclavé entre les Aït Waghlis à l'est et les Chellata à l'ouest et adossé à un flanc de montagne inaccessible à l'ennemi. Il dispose en plus d'une dense oliveraie et d'une multitude de villages essaimés sur tout son territoire. De plus, il n'était pas trop loin de la mythique forêt de l'Akfadou où Si Amirouche avait installé son fameux PC.
Les chefs de l'ALN savaient aussi que la population des villages composant ce douar était foncièrement acquise à la cause nationale et fidèle au FLN. La preuve est qu'il n'y eu point de harkis ou de goumiers tout au moins jusqu'à cette date. En dépit des exactions quotidiennes, des représailles, des massacres et humiliations inhumaines, cette population n'a jamais montré de signes de faiblesse ou de découragement dans son soutien indéfectible à la lutte armée. L'armée française n'a même pas pu y implanter jusqu'alors un poste militaire, en dehors de celui d'Ighzer Amokrane. Elle se contentait d'organiser des patrouilles pour surveiller les alentours ou d'utiliser l'artillerie et l'aviation pour bombarder sans discernement et sans relâche tout ce qui bougeait, y compris les troupeaux et les bergers.
C'est cette population qui s'est soudée corps et âme avec son Armée de libération nationale pour assurer au Congrès de la Soummam le succès qu'on lui connaît.
La sécurité du Congrès de la Soummam avait été confiée à Si Amirouche et ses assistants Hamaï Kaci, Mira Abderrahmane et Fedal Ahmed, dit Si Hamimi, honorés et passionnés de remplir une mission aussi importante et cruciale pour l'avenir de la Révolution et de son triomphe. A la tête de près de mille cinq cent moudjahidine bien armés et équipés, mais surtout très conscients de la responsabilité qui leur incombait dans ces circonstances tout à fait exceptionnelles, ces officiers intrépides se sont investis totalement pour être dignes de la confiance placée en eux par le haut commandement de l'ALN. Malgré la présence inhabituelle de tant de maquisards dans un espace aussi réduit, la mobilisation quasi générale de la population locale (hommes, femmes et adolescents), pour assurer, en plus de la sécurité, la nourriture de tout ce monde-là, le secret des lieux avait été bien gardé et le congrès s'est déroulé dans de très bonnes conditions de sécurité et de logistique, à la satisfaction générale.
Une médaille particulière doit être décernée à toutes les femmes du douar Ath Waghlis qui ont battu à cette occasion tous les records connus jusque-là dans la préparation des galettes, du couscous et de tout ce qui s'ensuit comme plats et mets traditionnels bien connus en Petite-Kabylie.
Pour les organisateurs du Congrès de la Soummam, assurer la nourriture de près de deux milles personnes dans ces zones de montagne en pleine guerre, avec les moyens du bord, était effectivement une question qui se posait en terme de défi de taille qu'il fallait relever coûte que coûte, d'autant que depuis l'histoire de la mule «traîtresse» d'Allaghan, qui a mis la puce à l'oreille de l'armée française qu'une importante réunion des cadres de l'ALN allait se tenir incessamment, le commandement de cette armée était affolé et avait pris toutes les dispositions possibles et imaginaires pour connaître le lieu de ladite réunion afin de décimer d'un coup de maître la direction de la Révolution.
Il paraît que Abane Ramdane aurait déclaré après le succès du congrès
ceci : «Il fallait être fou pour organiser un tel congrès en ces lieux.»
Conscient qu'il était des dangers mortels pour la Révolution si le lieu avait été découvert à temps et investi par les forces ennemies. Il faut souligner à l'intention de ceux qui écriront l'histoire demain, que la rencontre de la Soummam a été le premier et le dernier congrès des responsables du FLN à se tenir à l'intérieur du territoire national durant la Révolution. Toutes les autres réunions ultérieures des chefs de la Révolution (CCE-CNRA-GPRA) ont eu lieu soit au Caire, soit à Tunis ou à Tripoli, en raison de l'impossibilité de les tenir en Algérie.
Avant d'évoquer les résultats proprement dits du Congrès de la Soummam, il me semble important de rappeler que pour les responsables devant participer à la rencontre, il n'était pas question, comme pourraient le penser certains, d'emprunter la route (véhicule, train ou bus) pour se rendre au lieu prévu. La délégation partie d'Alger, au début du mois de juillet 1956, comprenait notamment Abane Ramdane, Ben M'hidi Larbi, Ouamrane Amar, Sadek Dehilès et Ali Mellah. Elle avait pris la route des maquis escortée par une protection d'une quarantaine d'hommes et au cours du trajet, elle avait été accrochée à plusieurs reprises par les unités de l'armée française. La première fois, le 3 juillet sur les monts de Z'bar-Bar (Palestro) où Abane et Ben M'hidi avait fait le baptême du feu, la deuxième, le 7 juillet, près de Bouira où Ouamrane avait été blessé au mollet gauche. La délégation de la zone 2 (Nord-Constantinois), composée de Ziroud Youcef, Benaouda Mostefa, Bentobal Lakhdar, Boussouf Abdelhafid, accompagnée d'une forte escorte, avait également livré plusieurs batailles en cours de route à travers monts et vallées entre la région de Skikda et la vallée de la Soummam. Nous insistons ici qu'il ne s'agit pas du tout d'images cinématographiques produites par l'imagination d'un éminent scénariste.
En plus de la réussite de son organisation au plan sécuritaire et logistique, le Congrès de la Soummam a abouti à l'adoption d'une véritable charte appelée «Plate-forme de la Soummam» qui est le premier document doctrinal après la brève déclaration du 1er novembre 1954. Cette plate-forme fixe de façon précise les fondements et les objectifs de la Révolution algérienne, les voies et les moyens devant mener à l'indépendance, la désignation des organes de la Révolution (CNRA+CCE), la transformation des zones en wilayate, le règlement intérieur de l'ALN, etc. Dans une conférence donnée au Maroc le 5 février 1960, Lakhdar Bentobal, qui était alors ministre de l'Intérieur du GPRA, avait dit au sujet de ce congrès : «Après le 20 août 1956, la Révolution avait été dotée d'une plate-forme, d'une ligne de conduite et de principes bien établis qui ont permis l'unification dans tous les domaines, et ce, pour la première fois depuis le début de notre Révolution, alors qu'auparavant, chaque wilaya vivait renfermée sur elle-même, volait de ses propres ailes.» Au sujet de cette plate-forme, il nous appartient de noter que la rédaction de son avant-projet avait été confiée bien avant le congrès à un groupe de trois militants chevronnés qui sont : Mohamed Lebjaoui, Amar Ouzegane et Abderrazak Chentouf qui ont travaillé sous la supervision de Abane Ramdane et de Larbi Ben M'hidi. La réussite du congrès de la Soummam a été un véritable défi lancé à l'armée française par des hommes dont les seules armes étaient : leur foi en Dieu, leur amour de la patrie, leur détermination indéfectible à arracher l'indépendance de leur pays, leur courage, leur discipline, leur abnégation, leur esprit d'endurance et de sacrifice, sans plus ni moins. Gloire éternelle à nos chouhada.
A. K.
Hommage à deux grands chefs inoubliables
Deux grands chefs moudjahidine, d'illustre réputation, ont su se couvrir de gloire par leur passé révolutionnaire.
- Issu d'une famille de révolutionnaires, le capitaine Slahdji Bouzid alias Zakaria, né le 10 septembre 1930 à Larbaâ Nath Irathen, a rejoint tôt le maquis dans la Wilaya III en 1954, dès le déclenchement de la Révolution.
Après quelques années au maquis, il se retrouve dans une section de commandos de choc du Malg, opérant en Europe.
Discret et prudent, il était connu pour sa perspicacité et son esprit clairvoyant. Il a toujours adopté une discipline de fer, sans aucune relâche.
Il est décédé le dimanche 19 novembre à Alger et enterré à Larbaâ Nath Irathen le mardi 21 novembre 2017.
Les habitants du village présents à son enterrement ont donné à ses funérailles un aspect de jour de fête.
- Le commandant Chagra Abdelkader Driss, alias Meftah, est né le vendredi 29 mars 1940 à El-Harrach, Alger, et décédé le vendredi 6 mai 2016 au moment de l'appel à la prière d'el djoumouaâ (signe augural de félicité).
Ex-officier du Malg, il possédait des qualités exceptionnelles. Doué d'un esprit d'analyse très aigu, il savait manier la plume, les idées et les hommes.
Ces deux grands Hommes, avec H majuscule, ont toujours suscité un grand respect et une considération chevaleresque. Ils méritent un vibrant hommage.
Allah yarhamhoum wa yarham la communauté mahométane tout entière, ainsi que tous les croyants en Dieu l'Unique, l'Eternel.
Z. M. Mahfoud, ami des défunts


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