Les autorités militaires algériennes ont annoncé, hier, avoir procédé, une nouvelle fois, à la saisie d'une très grosse quantité de cocaïne, 300, 712 kg, récupérée en mer. Une nouvelle enquête a été ouverte. Pour l'heure, les interrogations semblent, cependant, plus nombreuses que les réponses. Une certitude, le ministère de la Défense a tenu à confirmer, sans tarder, les informations ayant filtré la veille au sujet de cette découverte. Un communiqué assez détaillé a été publié pour ce faire. Les 300 kilos et 712 grammes étaient enfouis dans 11 sacs hermétiquement fermés flottant au large des côtes de Skikda. Des photos de ces sacs à dos ont même été publiées par le MDN lequel révèle, par ailleurs, que cette découverte est l'œuvre d'un détachement d'un commando de la marine appartenant à la façade maritime Est. Le ministère de la Défense ne confirme, cependant, pas un détail annoncé la veille dans les informations ayant filtré et ayant trait à la présence de l'emblème russe sur ces sacs. Les pistes retenues ne mènent pourtant pas vers la Russie, il s'agirait d'une diversion destinée à brouiller les pistes mais qui jette tout de même le trouble sur les réelles intentions d'une telle opération à l'heure où Alger et Moscou entretiennent des «relations d'excellence». Pour l'heure, peu d'informations sont disponibles sur l'affaire en elle-même. Les enquêteurs n'ignorent pas que le largage de ballots de drogue en haute mer est un procédé classique utilisé dans les territoires soumis à d'importants contrôles des forces de l'ordre, comme c'est le cas en Algérie surtout depuis la saisie des 700 kilos de cocaïne au port d'Oran. Trouvant des difficultés à infiltrer ces nouvelles quantités de drogue dure, les auteurs de l'opération n'ont eu d'autre choix que de jeter la marchandise en mer afin que des complices puissent la récupérer par la suite. Dans le cas présent, cette opération a échoué. La manière dont a été rédigé le communiqué du MDN laisse supposer que la découverte ne s'est pas faite incidemment puisqu'elle a nécessité l'envoi d'une patrouille de commandos de la marine. Ont-ils été informés de la présence de ces sacs par des pêcheurs, commandants de bord de navire, comme cela s'est fait à plusieurs reprises ? Dans le cas présent, le doute est permis en raison de l'annulation de tous les départs en mer tout au long de ces derniers jours en raison du mauvais temps qui sévit. Depuis la découverte des 700 kilos de cocaïne, l'Algérie est sur le qui- vive et reste attentive à tous les développements internationaux en rapport aux dossiers de la drogue. De hauts responsables ne cachent pas qu'une nouvelle tentative après celle d'Oran était sans doute à prévoir compte tenu de la sensibilité de la situation prévalant dans la région. Pour eux, cette nouvelle saisie confirme que l'Algérie est face à la mafia de la cocaïne et prouve qu'un solide réseau n'a toujours pas été démantelé. Elle est aussi la preuve que la première affaire, les 700 kilos de cocaïne, n'a pas encore révélé tous ses dessous. Le dossier est toujours entre les mains de la justice qui poursuit régulièrement les auditions du principal accusé, Kamel «El Bouchi». Très peu d'informations ayant trait aux résultats ou aveux obtenus sont disponibles. Cette nouvelle découverte vient, quant à elle, compliquer la situation. Elle semble même brouiller de manière totale toutes les pistes privilégiées jusqu'à présent. Abla Chérif