Les étudiants de l'Université Abderrahmane-Mira ne sont pas près de baisser les bras devant ce qu'ils qualifient de «coup de force du clan de Bouteflika pour imposer sa reconduction pour un cinquième mandat à la tête du pays». Hier dans la matinée, la communauté estudiantine est sortie dans la rue pour éructer sa colère et réitérer l'exigence «du départ immédiat de Bouteflika et du système politique en place», a-t-on clamé. «Le peuple exige son départ et celui de tout le système politique qui a maintenu durant 20 ans et ayant gangrené le pays par la corruption et voilà qu'il demande une prolongation du mandat, cela s'appelle du mépris envers le peuple», tempête un étudiant s'adressant à des journalistes présents pour couvrir la manifestation. Ils étaient encore plusieurs milliers d'étudiants des deux campus d'Aboudaou et Targa-Ouzamour à prendre part à cette nouvelle marche contre le cinquième mandat qui s'est entamée du campus universitaire vers le siège de la Wilaya. Les étudiants qui ont parcouru le trajet de la manifestation n'ont pas cessé de scander des slogans hostiles au pouvoir «système dégage», «non au cinquième mandat» , «pouvoir assassin» «ulac smah ulac», ont été autant de slogans repris par les manifestants et portés aussi sur des banderoles exigeant par la même occasion la dissolution des deux Chambres parlementaires, le départ du gouvernement et l'élaboration d'une nouvelle Constitution émanant d'une Assemblée constituante représentative». Lors de la même manifestation estudiantine, un mot d'ordre à une grève générale a été lancé pour le 10 mars pour «faire partir ce pouvoir». Les étudiants de l'Université Abderrahmane-Mira ont entamé depuis lundi un mouvement de grève pour dénoncer ce qu'ils qualifient de coup de force de la candidature de Bouteflika. Toujours dans la matinée de ce mardi, des centaines de lycéens n'ont pas arrêté de faire des va-et-vient entre leurs établissements et le siège de la Wilaya de Béjaïa en scandant aussi des mots d'ordre réclamant le départ du système et de Bouteflika. Il faut signaler que dans le cadre de la même contestation contre le pouvoir, les avocats de Béjaïa ont décidé, avant-hier, de geler leurs activités au niveau de toutes les institutions juridiques, et ce, pour la journée d'aujourd'hui mercredi. «Nous informons tous les avocats que, suite à la réunion du Conseil de l'Ordre régional des avocats de Béjaïa, le 4 mars 2018, il a été décidé du gel de l'activité judiciaire, le 6 mars 2019, au niveau de la Cour, de tous les tribunaux y compris le tribunal administratif et les établissements pénitentiaires (…)», indique l'Ordre des avocats de Béjaïa dans une note adressée à tous ses membres, en les invitant au respect de cette décision. A. Kersani