Cette année, le thon à fait trop tôt son apparition sur la côte mostaganémoise. D'habitude dès qu'on entame le début du mois de juin, c'est l'espoir d'apparition du thon rouge au large du littoral. C'est une aubaine pour ces nombreux pêcheurs occasionnels qui, après avoir accroché des sardines sur de gros hameçons, tentent de capturer de gros spécimens de thon. La saison a donc bien commencé pour cette pêche de thon rouge, surtout que les pêcheurs occasionnels avec des moyens dérisoires se mettent de la partie avec de petites embarcations pour occuper tous les secteurs qui vont de la baie d'Arzew jusqu'à El Bahara (122 km de côte) dans l'espoir d'attraper ce poisson qui peut rapporter gros, car son poids peut atteindre jusqu'à 4 quintaux, voire plus. En fait, en ces journées propices, les pêcheurs suivent la migration des thonines en direction de la mer Méditerranée. Originaire de l'Atlantique, ce poisson se nourrit actuellement d'alevins présents en force dans le golfe d'Arzew. On trouve le thon plutôt au large, mais aussi tout près de la côte. C'est un poisson qui vit en banc, son arrivée est donc généralement massive. Ammi Ali, un retraité dans le secteur de la pêche professionnelle, nous dira que «pour pêcher le thon, il faut sortir au milieu de la nuit et jeter l'ancre au milieu des galions et au moment où les équipages procèdent aux manœuvres pour retirer les filets. Alors, la suite n'est qu'un jeu d'enfant, les pêcheurs les piègent avec des hameçons spéciaux et, comme appât, de grosses pièces de poissons bleus, c'est une technique qui reste très courante ». Un autre pêcheur aussi retraité nous raconta qu'au vu de l'abondance d'alevins dans la région, il est possible que les thonidés et l'albacore seront toujours disponibles jusqu'à la fin de la période de l'été. Voilà une embellie qui fera beaucoup de bien, surtout aux pêcheurs occasionnels pour joindre les deux bouts. Cette année, le kilo de thon est écoulé comme des fruits de saison, un peu partout, sur les trottoirs, plages, places et axes principaux sans compter la poissonnerie de la ville au prix de 800 DA/kg voire moins et selon l'abondance des captures. Une belle pièce de thon reviendrait donc à plus de 30 millions de centimes nets, au grand bonheur du pêcheur où de la bonne affaire du vendeur. A. Bensadok