Le 13e vendredi du mouvement populaire du 22 février n'a pas failli à la tradition qui veut qu'à chaque marche, de nouveaux slogans teintés de dérision pour nombre d'entre eux voient le jour, au diapason des développements intervenus en cours de semaine. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Certes, les millions de manifestants qui, encore une fois, et pour la seconde fois durant le mois de Ramadhan courant, ont bravé le jeûne et la chaleur suffocante ayant prévalu, pour battre le pavé, ont maintenu bien de traditionnels mots d'ordre, mais ils leur ont greffé certains slogans tous nouveaux. Aux traditionnels «Gaïd Salah dégage», «Bédoui dégage», «Bensalah dégage, Bouchareb dégage», pas d'élections présidentielles organisées par la bande», ou encore «Etat civil, non militaire», il a été enregistré cette fois-ci quelques nouveautés en matière de mots d'ordre. «Ceux qui veulent une révolution pacifique impossible veulent une révolution violente inévitable», pouvons-nous lire, en effet, sur une grande banderole portée par un groupe de jeunes, non loin du siège du bureau régional du RCD, sis en haut de la rue Didouche-Mourad, en plein cœur de la capitale. Là où des débats ont été engagés quelque temps avant la marche hebdomadaire avec les interventions spontanées de nombreux citoyens. Sur une autre pancarte portée par un vieux accompagné par son épouse, on peut également lire «La bande ne peut pas organiser des élections libres» alors que sur une autre, «Notre objectif, une transition démocratique sans vos figures» était porté en gros caractères rouges. Une vieille femme, assise à même le trottoir à hauteur de la place Maurice-Audin reprenait à haute voix le slogan «Ni Etat militaire, ni bande mercenaire» porté sur une pancarte qu'elle brandit. Des jeunes à la tête d'un grand carré de manifestants portaient une grande banderole sur laquelle ils avertissent contre toute tentative de contournement des revendications du mouvement populaire. Et la dernière mesure du gouvernement tant honni, portant autorisation d'importation de véhicules de moins de trois ans n'a pas échappé à la dérision des Algériens. «C'est quoi cette histoire d'importation de véhicules de moins de trois ans ? L'Algérie n'est pas la poubelle de l'Europe. «Les Algériens veulent une vraie industrie automobile», écrit-on sur une grande banderole quand d'autres ne tournent pas simplement la trouvaille à la dérision. «Nous voulons des dirigeants élus de moins de soixante ans et pas de véhicules de moins de trois ans», pouvons-nous lire sur plusieurs pancartes. M. K.