La commission de discipline de la LFP a donné son verdict concernant les communications téléphoniques que le dirigeant du CS Constantine, Tarek Arama, ainsi que son SG, Ilyas Souillah, et celui de la JS Kabylie, Chérif Mellal, durant lesquelles ils ont évoqué un arrangement pour empêcher le sacre de l'USM Alger. Des entrevues dont une partie de l'enregistrement a été livrée au grand public soulevant un tollé général dans les arcanes du football mais pas seulement. Les deux dirigeants ont été convoqués par les membres de la CD/LFP en vue de s'expliquer. Puis au SG du club de Cirta, cité par les deux dirigeants, de se mettre de la partie en donnant sa version des faits. Jeudi, la commission de Kamel Mesbah a rendu son verdict et tout ce que l'on peut dire est que la montagne a accouché d'une souris. Deux années de suspension avec proposition de radiation à vie pour les trois personnes reconnues coupables pour les faits exposés, en sus d'une amende qui représente la prime offerte à chaque joueur du CRB lorsqu'ils ont soulevé le trophée national, le 8 juin dernier à Blida contre la JSMB. En outre, les deux équipes se voient infligées la sanction de perdre leur match de la 30e journée, le CSC ayant perdu le sien à domicile face à l'USMA alors que la JSK s'était imposée face au CABBA. Il a été aussi décidé de défalquer trois points du solde des deux clubs lors du prochain exercice, comme pour anticiper de nouvelles tentatives de corruption certainement. Or, cette sanction (-3 points) n'est qu'une forme de fuite en avant. La CD/LFP devant appliquer les bonnes règles traitant de cas pareils pompeusement appelés «motivations». La commission qui n'apporte pas de précision sur le texte de loi qui a guidé sa démarche pour prononcer un tel verdict. Tout le monde s'attendait à voir Me Mesbah et ses assesseurs appliquer les règles Fifa en la circonstance. A savoir l'application de l'article 69 du code disciplinaire portant sur l'influence illégale sur le résultat d'un match, lequel stipule dans les cas graves «l'exclusion de la compétition, la rétrogradation, le retrait de points ou encore la restitution des prix». Dans les sanctions prononcées par la CD/LFP, la JSK et le CSC ont perdu trois points sans perdre leur rang. La JSK qui dépassait la JSS de trois points au classement final conserve sa 2e place grâce à un goal-average particulier favorable (nul face à la JSS à Tizi-Ouzou 0-0 et victoire 1-0 à Béchar) alors que le CSC rejoint le NAHD à la 8e place (36 points). Ce qui expliquerait peut-être le temps de réflexion que s'est accordé Kamel Mesbah pour «étudier» tous les cas de figure aux fins d'éviter le pire aux deux clubs. Des sanctions qui sonnent la complaisance, en définitive. De tels dossiers devant naturellement être pris en charge par des structures judiciaires plus à même de mettre hors d'état de nuire ce «personnel» qui met en péril l'existence du football. Une pratique footballistique que les Algériens mais aussi les autres nations ont fini par vomir en réclamant le châtiment exemplaire qui s'impose dans ce genre de graves affaires. A Mesbah d'éclairer notre lanterne… Mohamed Bouchama