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La controverse des emblèmes et le placard des cadavres
Publié dans Le Soir d'Algérie le 29 - 06 - 2019

Alors que le mouvement du 22 février poursuivait sa contestation tout en demeurant sur la défensive de crainte qu'on en vienne à lui reprocher certains dérapages quant aux slogans et aux mots d'ordre qui circulaient, pouvait-il, cependant, s'imaginer qu'après 18 vendredis, l'on décida tardivement de l'accuser d'avoir permis à des carrés de manifestants d'agiter des emblèmes amazighs, pourtant habituellement visibles dans les stades d'Algérie ? Avec le recul nécessaire, le moins que l'on puisse constater est que la mise en garde est réellement fantaisiste en ce sens que même le prétexte est à son tour fallacieux. Seulement le fait que celle-ci ait été énoncée sur un ton péremptoire finit par autoriser le déclenchement d'une odieuse chasse aux sorcières alors que le délit est formellement inexistant. En effet, en se fondant sur l'infâme procédé interdisant par le passé l'enseignement du berbère et malgré les récentes dispositions constitutionnelles (avril 2016), l'on continue toujours à croire que cet amendement ne saurait concerner la problématique des emblèmes. C'est ainsi que d'une interprétation à une autre, la polémique a fini par devenir une affaire de « chiffons » et de la représentation que chacun d'eux est susceptible de signifier lorsqu'il est brandi ! Il est vrai que tout est confus au sujet des dénominations et que la sémantique elle-même ne trouve plus son compte de sorte que la bannière festive derrière laquelle peut défiler une association religieuse ne conteste en aucune manière la signification attribuée à l'étendard national. Dans le cas contraire, ne faut-il pas commencer par interdire les processions des zaouias lorsqu'elles vont implorer le ciel pour vaincre la sécheresse ! Hélas, même si cet exemple est tout à fait caricatural, l'on s'aperçoit tout de même qu'en haut lieu, la moindre oriflamme traversant une manifestation irrite à l'excès cette vigilance mal placée. C'est dire que le vieux syndrome du berbérisme traumatise encore les sphères du système tant il est vérifié que leurs réactions à répétition sont totalement disproportionnées par rapport à la réalité. En vérité, malgré l'inclination officielle à recourir sans cesse aux « mises en garde », plus rien ne pourra censurer la mémoire collective. Car, quoi qu'il advienne, il sera difficile de détourner la société de son passé et notamment du mécontentement qu'elle voue aux dirigeants. Pour elle, les souvenirs lui servent d'arguments et d'actes d'accusation. Et si, dans ce qui va suivre, certains n'y verront que de l'emphase dans le propos, ils n'auront pas tort puisqu'il ne s'agira que de dérouler des hommages. En effet, il sera question d'évoquer les dernières décennies et leurs martyrs emblématiques. Un exercice qui, très vite, nous renvoie aux cimetières dont les tombes sont transformées en panthéons et où résident des gisants hors du commun. En somme, la mort, en se démultipliant au cours de la décennie noire, n'était-elle pas parvenue à essaimer les cryptes de l'honneur ? Là où veille pour l'éternité Tahar Djaout à Oulkhou alors que Matoub Lounès dort du sommeil du juste à Taourirt-Moussa. Enfin, pour compléter le triangle symbolique de ce mois de juin de la mémoire, n'est-il pas nécessaire de se rendre à El-Alia pour saluer un Boudiaf privé de sa patrie ? Ce sont donc ces morts-là qui, à ce jour encore, culpabilisent la nomenklatura ayant dirigé le pays à leur époque. Boudiaf, dont la 27e commémoration de son assassinat a lieu ce samedi 29 juin, représente certainement le cadavre de trop dans les placards de cette République du complot permanent. Exécuté à balles réelles sous les objectifs des caméras, qui d'ailleurs continuèrent à tourner, il demeure, à ce jour, la mauvaise conscience du pays. Car, à l'évidence, le prétexte de la raison d'Etat reste à ce jour la seule justification empêchant la lumière de se faire sur le statut des commanditaires du crime et sur ceux qui encadrèrent l'exécuteur. A tort ou à raison, il est coutumier que l'on agite à tout bout de champ la règle du secret. Sauf qu'au-delà d'une certaine durée, la prescription du silence, voire la censure dans le domaine de la communication deviennent un obstacle à la vérité publique. Les Krim Belkacem et Khider du temps de Boumediène et le Boudiaf au moment où l'armée avait la mainmise sur l'Etat, toutes ces victimes étaient-elles condamnées à la fosse de l'oubli au nom de l'on ne sait quelle réserve patriotique ? Il est certain que le temps des mensonges et des falsifications inscrit leur nuisance dans la durée et qu'aucune révélation supposée à chaud (la théorie de l'acte isolé du soldat Boumaârafi) n'a résisté à la vérification des spécialistes qui soulignèrent ses multiples incohérences. Plus d'un quart de siècle après son martyre, la notoriété posthume de Boudiaf est demeurée pourtant intacte à tel point qu'elle suscite de la réticence à aborder les raisons de son assassinat chaque fois que les cabinets noirs sont interpellés. C'est pourquoi l'on a longtemps épilogué à propos de la terrifiante opération du 29 juin 1992 sans jamais parvenir à reconstituer le puzzle du complot. Certes, le temps politique n'est pas le même que celui ponctuant l'histoire secrète de ce moment. Cette dernière, elle-même conditionnée par le secret des pratiques politicienne peu ragoutante, ne sera jamais mise à jour d'une manière exacte. Malgré toutes ces réserves, est-il pour autant concevable de persister dans l'ignorance délibérée de ce que fut l'homme du 1er Novembre 1954 ? C'est, justement, le déni d'une célébration à la hauteur de son itinéraire qui, très tôt, révéla la médiocrité morale du personnel du sérail et son parrain que la rue vient de destituer. Dorénavant, rien n'empêchera ce pays de sanctifier ce modèle typiquement algérien de « père du grand peuple ». Et ce n'est pas peu dire que de rappeler, à son sujet, qu'il fut le premier à pointer du doigt les auteurs du « malheur national » et presque à les désigner à la vindicte en qualifiant leur magistère de gouvernants de « la mafia politico-affairiste » (sic). Est-ce ce jugement sans nuance qu'il porta sur la classe politique qui lui avait valu la peine capitale ? Délicate question qui restera sans réponse tant que l'on persistera à garder sous le boisseau de l'omerta la vérité, comme il est courant dans le milieu des « contractuels » du crime.
B. H.

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