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La nouvelle Algérie, pour quel futur numérique ? Les étudiants se posent la question
Publié dans Le Soir d'Algérie le 29 - 08 - 2019


Par Dr Ali Kahlane(*)
Pour la première fois de son histoire, le Club scientifique de l'Université des sciences et de la technologie Houari-Boumediene a organisé une série de conférences sur le futur numérique et comment l'envisager. Comment s'harnacher utilement à ces technologies ? Elles bouleversent notre quotidien et notre espace de travail. Elles remettent en question nos fondamentaux et bousculent un certain nombre de nos croyances contemporaines. Elles sont incontournables, désormais indispensables à toute économie, et indissociables de nos vies.
Les données, le savoir : une puissance méconnue.
Depuis un peu plus d'une décennie, les économies mondiales ne sont plus fondées sur les matières premières mais sur le savoir. Avant cela, les principales sources de richesses étaient basées sur des ressources matérielles telles que les mines d'or, le champ de blé et les puits de pétrole. De nos jours, le savoir est la principale source de richesse.
On peut très aisément conquérir des champs de pétrole par les armes ; par contre, il est pratiquement impossible d'acquérir le savoir de cette manière.
La connaissance est devenue une ressource d'une nécessité absolue. Dorénavant, la rentabilité de la guerre va fortement baisser. Les guerres se cantonnent de plus en plus aux parties du monde qui fonctionnent économiquement à l'ancienne, sur des bases matérielles.
En 1998, il était pratiquement normal que le Rwanda se saisisse et pille les riches mines de coltan du Congo, son voisin. Ce minerai était très demandé pour la fabrication de téléphones mobiles et d'ordinateurs portables.
Le Congo possédait alors 80% des réserves mondiales. Le coltan ainsi pillé a rapporté chaque année au Rwanda plus de 240 millions de dollars. C'était beaucoup d'argent. En revanche si la Chine devait envahir la Californie pour s'emparer de la Silicon Valley, cela n'aurait aucun sens.
Car même s'il est possible, sur papier, que les Chinois l'emportent sur le champ de bataille, il n'existe absolument pas de mine de silicium à piller en Californie ni aucune autre mine qui en vaille le coup.
Dans la réalité, les Chinois ont gagné des milliards de dollars en coopérant avec des géants high-tech tels qu'Apple et Microsoft, en achetant leurs logiciels ou en fabriquant leurs produits. Ce que le Rwanda a gagné en une année de pillage du coltan congolais, les Chinois le gagnent en une seule journée de commerce pacifique !
Les jeunes universitaires et les technologies du numérique
Le «Savoir» des temps modernes est fabriqué au moyen de données que l'intelligence artificielle traite, valorise et parfois transcende avec l'aide, toujours la bienvenue, de l'humain qui en fait alors de l'intelligence économique. Ceci lui permet de gagner les nouvelles batailles, certes virtuelles, mais de plus en plus sonnantes et trébuchantes pour celui qui sait conjuguer le numérique au présent. C'est ainsi que le Club Celec, vieux de 30 ans, des étudiants de l'USTHB, sous la houlette de son jeune animateur Yasser Amir Ghazli, a entamé une réflexion prospective pour examiner comment ériger un lien vers le futur. Ce «Link to the futur» était le thème des cinq conférences qui se sont tenues le jeudi 8 août dans la salle des actes de la wilaya d'Alger. Notre approche aux grands défis technologiques du monde et leur problématique, comment le prendre en charge et avec quel savoir, telles étaient les grandes questions auxquelles les cinq conférenciers ont tenté, chacun à sa manière, de répondre. Deux ont traité du numérique algérien, son état des lieux pour l'un et la problématique de l'utilisation et le développement du e-paiement pour l'autre. Les trois autres, plus généralistes, alliant pédagogie et prospective, nous font découvrir ce que nous réserverait la prochaine décennie. En effet, les technologies du numérique traversent, irriguent et transforment tout ce que l'homme touche. Elles leur donne la forme, leur imprime le ton. Elles leur indique le sens dont a besoin notre futur immédiat pour changer notre vie ainsi que l'expérience et la perception que nous en aurons.
Quel état des lieux des TIC et du numérique en Algérie ?
La conférence d'ouverture s'était proposée de faire «L'état des lieux du numérique et des TIC en Algérie... en révolution». Partant du principe simple que pour savoir où aller et comment y aller, il est primordial de savoir d'où on vient. Pour cela il fallait présenter notre pays en rapport à ces nouvelles technologies en parlant des infrastructures, du contenu, de la sécurité des données et celle des personnes morales ou physiques qui les manipulent tout en décryptant notre environnement numérique. C'est ainsi que nous sommes projetés dans la prochaine décennie pour examiner les pistes d'investissements qui s'offrent aux étudiants présents.
L'historique plante le décor et montre que l'Algérie était le leader incontesté de l'informatique dès les années 60, et ce, dans toutes l'Afrique, ainsi que le Moyen-Orient. Pour les décennies un peu plus proches de nous, notamment les deux dernières, les chiffres nationaux qui nous caractérisent sont malheureusement un peu moins élogieux comparés au reste du monde. Que cela soit pour l'utilisation du numérique en général que de l'internet en particulier. La compilation des différents indicateurs qui nous classent à l'échelle internationale et régionale est passée en revue pour montrer les points d'amélioration et les marges de progression que nous pourrions utiliser avec les bonnes clés pour changer les choses et commencer à essayer de reprendre la place qui nous revient.
L'utilisation des réseaux sociaux et le Hirak
L'actualité ne pouvant être ignorée, une analyse fine du comportement des Algériens dans l'utilisation des réseaux sociaux a été présentée. En effet, le comportement graphique de l'utilisation de Facebook et Youtube sur la période allant d'octobre 2018 au début août 2019 a été curieux et intéressant à la fois. Ces deux réseaux sociaux, alternativement, ont eu des hausses et des baisses subites inversement proportionnelles produisant pas moins de 4 «effets-ciseaux». Le graphe recueilli montre ce phénomène. Il semble que nous nous dirigeons vers un cinquième «effet-ciseau» qui se produira à la rentrée. Après avoir culminé, Youtube retombera pour créer cet autre «effet-ciseau» avec Facebook dont l'utilisation augmentera à son détriment. C'est comme s'ils se siphonnait les utilisateurs mutuellement, chacun son tour. Ces constatations semblent être liées à l'actualité qui sévit dans notre pays depuis l'annonce du 5e mandat et qui s'est accéléré avec le Hirak et au rythme de ses soubresauts politiques ou pas.
Pour compléter l'analyse de l'utilisation des réseaux sociaux par la population, il a été examiné le type de présence sur internet et sur les réseaux sociaux que l'Etat algérien affiche à la nation et au monde. Cette présence est pour le moment au strict minimum. Le site de la Présidence ne comporte plus qu'une page-bande bilingue dans laquelle défilent les quelques évènements nationaux ou internationaux qu'elle rapporte à minima. L'ancien site de la Présidence n'est plus accessible. Après cela, dans la foulée, une liste non exhaustive des projets et/ou opérations annoncés durant cette décennie mais non effectués a été dressée. Ce que l'auteur a appelé les «Pas fait».
Des promesses non réalisées à ce jour. Cela va des rapports annuels de l'ARPCE (ex-ARPT) non publiés à la certification électronique plusieurs fois lancées mais non encore finalisées pour tout le monde, en passant par le million d'abonnés à la fibre optique promis pour fin 2018 qui, d'après Algérie Télécom, permet un débit internet allant jusqu'à 100Mb/s pour des usages domestiques et de 1 Gb/s pour les professionnels.
Les Pistes d'investissement disponibles pour les étudiants et les porteurs de projets
Sept pistes d'investissement sont actuellement disponibles et tout de suite en Algérie, leur chance d'être réalisées a notablement augmenté depuis 2017-2018 avec le lancement du projet-véhicule «Algiers Smart City».
Il concerne d'abord la «Connectivité» des services et l'accès à internet sous toutes ses formes et toutes technologies confondues. Notre pays a le plus grand réseau de fibre d'Afrique qu'il va falloir rentabiliser au plus vite. L'arrivée de la 5G dans très peu de temps multipliera encore plus les opportunités dans ce domaine aussi bien pour le partenariat direct avec Algérie Télécom, au moyen du dispositif OTT (Over The Top) qu'en concurrence directe, notamment au moyen de l'ouverture de la boucle locale que la nouvelle loi permet depuis mai 2018.
L'étude, la construction, la mise en place, le montage et la gestion des Data Centers dont l'installation est une nécessité absolue. Cela est rendu nécessaire pour le développement et la promotion du contenu numérique algérien et la protection de ses données. Cela permettra d'assurer une sécurité aux données en les maintenant en Algérie, d'une part, et surtout pour stocker ce qui vient de l'internet en antémémoire pour éviter que les internautes les redemandent à chaque besoin à partir de leur propre d'origine, d'autre part. Juste après la sécurité viennent les économies en devises appréciables qu'on ferait dans la bande passante internationale.
Le «Big Data» est un champ infini pour gérer et analyser les données brutes. Leur exploitation permettra par exemple de connaître en temps réel l'état de santé de la population algérienne aussi finement que désiré, à travers la consommation de médicaments par exemple, ou à travers les habitudes de consommation en général pour prévenir les pénuries et mieux produire ou mieux acheter à l'international, etc. Les applications sont pratiquement infinies car avec la masse d'informations qui est créée à chaque seconde aussi bien par chaque être humain connecté ou pas d'ailleurs, ne serait-ce que par le fait de son existence, augmentée par toutes les communications machine à machine interconnectées et connectées aussi à l'homme, tout ce beau monde va générer encore plus de données pour le «Big Data» qui ne demande qu'à être exploité.
Le «Cloud» est non seulement le futur, mais il est aussi en passe de devenir de l'énergie numérique du futur. Tout comme il est impensable actuellement que chacun de nous ait son groupe électrogène pour s'alimenter en électricité, il serait tout aussi inacceptable dans très peu de temps que chacun de nous s'équipe d'un data center individuel.
Un data center dont la masse, le volume, les moyens de gestion seraient en augmentation constante tant notre utilisation et consommation est actuellement exponentielle. Il permet une telle économie d'échelle en termes d'équipements et de logiciels nécessaires qu'il devient tout simplement incontournable à tout développement. Il est à l'économie numérique ce que la mémoire et le raisonnement sont au cerveau humain.
Aussi proche de nous que 2025, les entreprises qui se servent de l'Analytics et du Cloud seraient largement avantagées et gagneront 35% par an de plus que les entreprises qui ne s'en servent pas. Telle est la prédiction des analystes de Forrester.
La cinquième piste d'investissement concerne l'«internet des Objets». Un objet dans ce cas pourrait représenter pratiquement tout. En fait, tout objet artificiel ou non et à qui on peut affecter une adresse IP. L'adressage IPv6 vers lequel le monde est en train de migrer, il y sera dorénavant possible d'adresser tous les êtres et organismes vivants ainsi que leurs objets. Il sera possible de leur faire faire des actions ou de les faire travailler ensemble pour notre plus grand bien. L'avènement de la 5G va rendre cela possible, tout va être plus facile à mettre en œuvre, plus rapide tout de suite et non plus demain !
La sixième piste concerne la «Blockchain». Alger a lancé son projet de ville intelligente, «Algiers Smart City». Nous pouvons facilement imaginer la prise en charge de toutes les applications de la Blockchain qui vont de la gestion de l'énergie à la sécurisation des contrats en passant par la virtualisation et la sécurisation des échanges.
La prise en charge de la gestion du domaine foncier, ce casse-tête jamais résolu et pas uniquement dans notre pays, fera désormais partie du passé. En fait, toute data peut être blockchaînée.
La septième piste est l'«intelligence artificielle». L'algérie forme bon an mal an quelque 15 000 diplômés dans les filières où l'intelligence artificielle est au cœur du développement et de la recherche telles que l'informatique, l'électronique et l'automatique. C'est le fruit de plus de 50 institutions, universités et grandes écoles algériennes, qui comprend les universités, les écoles polytechnique et les écoles supérieures en informatique.
L'IA est l'indispensable lien scientifique, le «fil rouge» qui rend toutes les six autres pistes d'investissement possibles et faisables. Elle leur fournit les algorithmes dont ils ont besoin et nourrit leurs innovations.
Ces sept pistes d'investissement devront être incorporées dans des objectifs stratégiques à l'échelle nationale. Trois objectifs ont été élaborés pour les prendre en charge, ils seront examinés dans la dernière partie de cet article. Avant cela, voyons ce que contenaient les 4 autres conférences.
Les valeurs humaines et l'intelligence artificielle
La deuxième conférence a fait une transition naturelle. Elle a été assurée par le Dr Djamel Bouchaffra, directeur de recherche au Centre de développement des technologies avancées (CDTA). Il nous a introduit à l'intelligence artificielle sous le point de vue des valeurs humaines, ce qu'elle est et ce qu'elle sera. Sa communication s'intitulait «Artificial Intelligence vs Human Values». L'expression «ce qui se conçoit bien s'énonce clairement» avait pris tout son sens avec lui. Il l'a en plus présentée dans la langue de ceux qui étaient à l'origine des fondements de l'intelligence artificielle, en anglais. Ce fait n'a par ailleurs pas gêné une salle qui lui était acquise pendant toute la durée de sa prestation. Nous avons pu mesurer le chemin parcouru par l'IA depuis ses balbutiements dans les années 50 en passant par ses quelques ratés à la fin des années 70 et le début des années 80 pour nous éblouir avec les avancées et les applications époustouflantes qu'elle a connues depuis le début des années 2000. Les multiples consécrations enregistrées durant la décennie actuelle, avec l'avènement du très haut débit et l'internet mobile vont encore plus nous surprendre. Cela nous a permis de comprendre ce qu'est le test de Turing en IA et les discussions qu'il suscite dans son avancement et surtout les valeurs humaines que cela va bousculer ou pas.
Juste après lui, les tendances technologiques globales de la décennie que nous amorçons ont été couvertes dans la 3e conférence par Ouafa Ben Terki qui est PDG et fondatrice de MTU Software, sous le thème de «Technology Trends Shaping The Digital era».
Sa jeunesse, son expérience dans le domaine des technologies de l'internet et en particulier celle du développement de logiciels et les applications nous a permis d'apprécier son propre parcours entrepreneurial et les success stories qu'elle a alignées durant son jeune parcours. Une jeune fille qui parle à ses semblables. Sa communication, également faite dans la langue avec laquelle Bill Gates a conquis le monde, nous a permis de passer en revue les 10 grandes tendances des années à venir, celles qui commencent justement en 2020.
Durant l'après-midi, M. Hichem Baba-Ahmed, enseignant-chercheur en marketing à l'EHEC, sur le thème «Le e-paiement en Algérie, de la méfiance à la confiance», avec la précision de l'universitaire chercheur qu'il est, a choisi le e-paiement pour illustrer son sujet avec les difficultés que la société algérienne expérimente face au e-commerce, d'une part, et le paiement électronique devant se concrétiser, d'autre part. Ses analyses critiques d'un système immature et les propositions factuelles qu'il ponctue d'exemples concrets nous ont éclairés sur les raisons pour lesquelles nous avons encore du mal à sauter le pas, pour intégrer ces nouveaux dispositifs économiques. Il a donné les pistes pour nous aider à les intégrer dans la corbeille des indicateurs économiques qui peuvent faire progresser notre économie dans le concert des nations.
Last but not least, Bibi Triki Karim directeur Intel Corporation en Algérie, clôture avec la 5e conférence, en choisissant le thème de «The data-centric era» soit «l'ère des données au centre de tout» du point de vue d'Intel. Karim nous a présenté avec les chiffres les analyses du géant du microprocesseur et des semi-conducteurs, l'état de l'art dans ce domaine. Ce dernier est lié au progrès que fait et fera l'intelligence artificielle dans les prochaines décennies aussi bien avec l'aide directe d'Intel qu'avec son accompagnement.
Le magnifique argumentaire de Karim a grandement rehaussé la valeur du message véhiculé par la multinationale américaine et qu'elle envoie au monde ainsi qu'à l'Algérie.
Nous nous sommes rendu compte que la data était non seulement la plus prolifique en termes de volume mais surtout qu'elle était en train de prendre la place de toutes les valeurs qui étaient centrales et synonymes de richesse pour l'homme jusqu'à présent.
Pour terminer, Karim présente des propositions concrètes qu'Intel met à la disposition des étudiants présents ainsi qu'à ceux qui ne l'étaient pas et qui peuvent y accéder à travers les réseaux sociaux.
L'illustre compagnie américaine croit au génie algérien et aux capacités de nos étudiants. Lors des débats, les questions ont été nombreuses et pertinentes.
Elles ont été magistralement modérées et liées les unes aux autres par Moncef Aït Kaci, jeune maître de céans plein de ressources.
Les objectifs politiques pour faciliter et encourager les pistes d'investissements
Cette partie développée dans la première conférence et au début de cet article donne les pistes d'investissement qui ne pourront être réalisées que dans le cadre d'objectifs économiques précis. Ils doivent être inscrits au plus haut niveau politique pour assurer leur inscription, lancement et exécution.
Le premier est l'accélération de la transformation numérique de notre pays. Elle va du renforcement de la culture numérique jusqu'à l'adoption et l'application sur le terrain du cadre législatif en passant par le renforcement et l'optimisation des soutiens aux entreprises pour un meilleur service au citoyen..
Le deuxième objectif concerne la promotion de l'innovation. Celle-ci doit être stimulée en augmentant la disponibilité opérationnelle de la main-d'œuvre hautement qualifiée.
Il devrait permettre la mise en place d'un pont entre les milieux universitaire et industriel. Et surtout structurer un partenariat pour et dans le développement de produits innovants en utilisant par exemple l'IA et la Blockchain.
Enfin le troisième et dernier objectif concerne l'export et la visibilité de nos produits et savoir-faire. Nous nous devons de promouvoir la création et le développement des start-up et l'accompagnement de celles qui existent. Il ne faut bien sûr pas oublier de leur assurer des financements adéquats, en dehors de tout populisme. D'une manière générale, il va falloir augmenter notre visibilité numérique à l'international, notamment vers des marchés ciblés.
Le développement des partenariats internationaux pour structurer le secteur et la prise de parts de marché, nous nous devons d'y exceller car nous avons le meilleur potentiel de pénétration de la région.
En ces temps des grandes décisions que notre pays se prépare à prendre, dans l'informatique classique, l'intelligence artificielle utilise les mathématiques pour la conception de ses algorithmes, les neurosciences pour la modélisation du fonctionnement du cerveau humain et même la philosophie pour inclure l'éthique et l'humain dans ses processus.
L'Algérie vient de gagner 3 places dans le classement mondial de l'innovation (Global Innovation Index 2019). Nous avons gagné ces places grâce à la qualité de notre capital humain et notamment pour la formation post-graduée et la recherche où nous avons progressé de six positions dans ce pilier.
La croissance économique d'un pays repose désormais sur la maîtrise et l'utilisation du numérique, ses capacités d'innovation dans les technologies et l'agilité avec laquelle il se les approprie.
A. K.
(*) Vice-président de Care (Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise),
ancien professeur de l'Ecole militaire polytechnique (ex-Enita).


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