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LETTRE DE PROVINCE
Le malouf, derni�re fronti�re avant le d�sert
Publié dans Le Soir d'Algérie le 24 - 07 - 2010


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Le malouf est-il capable � lui seul d�adoucir les soir�es caniculaires dans une ville sans horizon marin ?
Pour �tre un art lyrique et, mieux encore, un art de vivre on serait tent� de voir dans l�actuel encha�nement de concerts estivaux le signe d�un d�but du renouveau culturel(1). Un appel d�air frais permettant � cette cit� singuli�re de s�oxyg�ner. Hormis les instants jouissifs destin�s aux heureux m�lomanes, cette grande musique classique que l�on tente, d�ailleurs, de r�habiliter dans ses vieux murs ne ferait-elle, par contre, fonction de simple ersatz face � l�irr�m�diable d�ch�ance de Constantine ? Une sorte de derni�re fronti�re avant le d�sert artistique. Mais avant toute chose, ne faut-il pas d�abord s�en prendre � ces poncifs qui continuent � faire de cette ville une m�tropole des arts en particulier et de la culture en g�n�ral ? Car rien n�est plus inexact que cette r�putation surfaite et, � la fois, plus aga�ante que de persister dans l�admiration de ce genre de vieilles lunes. Il est vrai que les id�es re�ues ne survivent que dans l�humus de la paresse, l� o� s�vit cette incapacit� de se d�barrasser des clich�s id�alis�s. Or, c�est pr�cis�ment de ce d�ficit de regard neuf que souffre la ville. Pour cela n�est-il pas pr�f�rable de commencer par d�gonfler les l�gendes, d�classer les mythes, �corcher les formules convenues afin de parvenir � se rendre compte de la pr�sente d�solation ? L�inventaire est accablant par son arithm�tique. En effet, il est ais� de recenser les rarissimes espaces destin�s au savoir et m�me au divertissement. Dans ce domaine, le tour du propri�taire est vite fait. D�ailleurs, il tient en quelques indications que voici : un conservatoire de musique qui s�efforce de faire de la r�sistance ; un th��tre o� l�on joue lorsqu�on peut ; deux centres culturels qui font plut�t office de �salles des pas perdus� pour les d�uvr�s ; un seul libraire s�rieux et en phase avec la demande ; des biblioth�ques poussi�reuses et sans int�r�t pour le lecteur et enfin une cin�math�que, sous s�questre, ferm�e depuis vingt ans. Le constat est effroyable alors que l�on continue � se gausser d�un nostalgique �ge d�or. En v�rit�, Constantine est frapp�e de paup�risation et elle ne veut pas l�admettre. Parce qu�initialement, on l�a voulue riche de son pass� et rayonnante par elle-m�me alors que l�on ne s�est jamais pr�occup� de mettre au pr�sent cette �paisseur historique. Ayant v�cu, durant trois d�cennies sur un capital de notori�t� d�j� rong� par d�autres standards culturels, elle a fini par n�avoir plus d�identit�. Aussi durant des ann�es, beaucoup a �t� dit et �crit sur sa triste stagnation culturelle. A chaque occasion l�accent a �t� mis sur sa marginalisation alors que la demande culturelle �tait de plus en plus pressante de la part des nouvelles g�n�rations. Le pourquoi de cette r�gression trouve ses r�ponses � la fois dans l��mergence des nouveaux modes d�expression et en m�me temps dans la faillite de toutes les politiques culturelles de l�Etat. Comment, m�me une m�tropole aux atouts ind�niables pour s�autoressourcer peut stimuler l�initiative cr�atrice et la valorisation de ses diversit�s artistiques sans le soutien logistique de l�argent public ? Certainement pas ! Ainsi se mit en place l�infernal �huis clos� qui continue � �touffer la ville. Aujourd�hui encore, l��tat des lieux demeure critique car en d�pit du potentiel humain, Constantine en est r�duite � faire de l�animation saisonni�re l� o� il fallait commencer par ouvrir et d�multiplier des ateliers artistiques puis les encadrer p�dagogiquement. Ici comme ailleurs, mais d�une fa�on plus exacerb�e s�rement, Constantine paye le prix fort de la faillite de l�Etat dans ce domaine. Le pr�judice le plus marquant qu�elle a eu � subir venait d�abord de la bureaucratisation de la culture et de l�incapacit�, de ceux qui en avaient la charge, d��tre soucieux de la qualit� et des talents. Au fil de la lente agonie fleurirent paradoxalement les niches de la m�diocrit� et la folklorisation comme substituts aux arts majeurs. Une sous-culture qui engendra la d�liquescence des valeurs esth�tiques s�res, laquelle a fini par contaminer le jeune public et modeler ses r�f�rences en la mati�re. Mais alors que faire � l�avenir ? �Rompre avec l�assistanat complice qui irrigue et entretient la �para-culture� alors qu�elle n�est que divertissement �, estimait r�cemment un intellectuel alg�rien bien au fait des pratiques qui sous-tendent toute la politique culturelle. �Pour cela, ajoutait-il, il est n�cessaire de cr�er des conditions favorables permettant de replacer et de reclasser l�homme de culture selon ses domaines, ses dons, son talent et son rayonnement loin de toute d�magogie et copinage. Faute de quoi tout n�est que supercherie� �. En d�pit de sa singularit�, Constantine n�est cependant pas une �le ! De nos jours, cette ville,sinistr�e pour bien des raisons, est �galement orpheline de son g�nie � la suite des exclusions et des exclusives du pass� qui l�ont r�duite en friche. Vieille dame sans r�ve en d�pit de quelques attributs, elle ne se donne des airs qu�au moment o� se l�vent dans ses nuits br�lantes quelques accords de malouf. Harmonie presque ignor�e, pour bercer une Andalousie � sur � Rhumel en voie de disparition�
B. H.
(1) - Pr�cisons que Constantine, apr�s avoir organis� en ce d�but du mois (5, 6 et 7 juillet) �les nuits du malouf� vient aussit�t de r�cidiver avec un festival national du malouf et annonce d�j� un autre festival, international celui-l�, dans les mois prochains !


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