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Quelle pénible année ce fut !
Situation économique en 2019
Publié dans Le Soir d'Algérie le 31 - 12 - 2019

C'est une année très pénible que fut 2019 pour l'économie du pays. Une année qui s'annonçait pourtant sous de bons auspices pour une économie dépendant presque exclusivement du cours de son pétrole puisque, au tout début, les perspectives du marché incitaient à l'optimisme chez les dirigeants du pays mis à mal par la non-maîtrise des effets induits par le choc de 2014 sur le plan socio-économique.
L'année qui s'achève aujourd'hui a été, ainsi, entamée sous des signes qui présageaient la possibilité d'une offre de pétrole moins importante que prévu, donc un début de stabilisation des cours dès les premières semaines puisqu'il s'était avéré que l'Arabie Saoudite avait exporté en décembre 2018 une moyenne de 7.25 millions de barils de brut par jour, soit moins que lors des deux mois d'avant, octobre et novembre 2018, qui avaient fait craindre le pire pour les pays exportateurs, surtout des pays comme l'Algérie, en butte à de sérieuses contraintes budgétaires. Une année entamée sous de bons présages du fait également de l'entrée en vigueur de l'accord conclu entre l'Organisation des pays exportateurs (Opep) et ses partenaires pour réduire leurs extractions à compter du 1er janvier 2019.
De quoi permettre au pays d'engranger des recettes et ainsi soulager autant que faire se peut des réserves de change qui, au fil des mois depuis quatre ans, n'en finissent pas de s'effilocher, comme le révélait le gouverneur de la Banque d'Algérie, juste avant la fin 2018, lorsqu'il présentait l'état de l'évolution monétaire et financière du pays, en annonçant que les réserves de change étaient à 82,12 milliards de dollars à fin novembre alors qu'elles étaient de 97,33 milliards de dollars à fin 2017, soit une baisse de 15,21 milliards de dollars en moins d'une année, avant que le Premier ministre du moment, Ahmed Ouyahia, nous apprenne, quelques jours plus tard lors d'une conférence de presse en qualité de SG du RND, que ces mêmes réserves de change étaient passées sous la barre des 80 milliards de dollars, en donnant le chiffre de 79,80 milliards.
Il ne fallait pas être un génie pour comprendre que cette baisse des avoirs du pays en devises s'explique par la frénésie des importations dont ne peut se départir le pays qui, malgré les discours et les intentions, n'arrive pas à s'émanciper économiquement et se défaire de sa dépendance presque intégrale des hydrocarbures.
Et à l'allure où allait et va toujours notre économie, même en la dopant avec les milliards de dinars de la planche à billets, le rythme qui a fait que l'on perde plus de 100 milliards de dollars en un peu plus de quatre ans risquait de revenir tel un boomerang à la face de ceux qui ont fait frôler l'insolvabilité au pays pour justifier le recours au financement non conventionnel. Une passe vraiment difficile pour l'économie nationale et ce ne sont pas les prédictions qui allaient atténuer les craintes.
Des prédictions comme celles émises par la Banque mondiale qui, dans un bulletin datant du début 2019, s'attendait, eu égard à la diminution progressive des dépenses publiques, à un impact sur la croissance pour atteindre, selon ses prévisions, un taux de 2,3% en 2019, c'est-à-dire une croissance très modérée après avoir prédit, dans un précédent rapport plus vieux de trois mois, un taux de 2% liant ce ralentissement en Algérie à l'assombrissement des perspectives de l'économie mondiale et plus précisément, notamment pour les pays de la région Mena exportateurs d'hydrocarbures, à des facteurs géopolitiques ajoutés à l'instabilité du prix du pétrole qu'induirait l'incertitude sur les volumes de production.
Des perspectives et prédictions qui n'avaient pas pris en compte, alors, les bouleversements auxquels allait être soumis le pays moins de deux mois après l'entrée de la nouvelle année, d'autant que l'on prenait connaissance vers la fin janvier des statistiques pas encourageantes de l'ONS.
Des chiffres qui confirmaient la morosité qui caractérisait l'économie nationale «par la faute», entre autres, du secteur des hydrocarbures dont l'activité, au troisième trimestre de 2018 comparée à la même période en 2017, a connu une chute telle que la croissance du secteur qui porte l'économie algérienne a plongé de 9,3 % impactant directement un PIB en souffrance, alors que d'autres indicateurs de l'état de santé de l'économie du pays n'incitaient pas à l'optimisme, tel le chiffre du chômage «officiel» qui était de 11,7% vers la fin de l'année 2018. Puis vinrent, donc, les bouleversements induits par le soulèvement pacifique du 22 février 2019 avec son lot de révélations sur une partie de l'ampleur des dégâts commis sur l'économie nationale. Il s'est ainsi révélé que la corruption a été élevée au fil du temps, deux décennies durant, au rang d'une véritable industrie. Les grands patrons dont s'enorgueillissait le pouvoir en place se sont révélés juste comme des personnages accumulant les fortunes sans créer ni valeur ajoutée ni richesses ni quoi que ce soit de viable pour une économie qui, en fin de compte, s'est révélée carrément à créer. Et ce ne sont pas les mesures prises en cours de route par le gouvernement Bedoui qui allaient y changer grand-chose.
Dès le début avril, après la démission de Bouteflika, il est apparu que la conjoncture que le mouvement populaire a imposée au pays a donc eu une influence telle que, par exemple, il se profilait chez beaucoup d'analystes et de spécialistes des questions économiques et financières l'idée selon laquelle le recours au financement non conventionnel décidé par Ahmed Ouyahia allait être finalement plus court que prévu et les nouveaux «maîtres» du pays pourraient décider d'opter pour des alternatives autrement plus conventionnelles pour le financement de l'économie, et mettre sur les rails une politique conjoncturelle de relance. Au final, en guise de politique de relance, l'année aura été riche en interventions de l'Etat mais comme se laissaient dire de nombreux spécialistes ce ne fut qu'une suite de «mesurettes» du genre de celles décidées avec l'idée de réduire la facture d'importations des collections de kits CKD/SKD pour le montage des appareils électroménagers, électroniques et téléphones mobiles avant que la mesure ne soit élargie à l'automobile, avec des effets inévitables sur le plan social, avec le risque de mise en péril de milliers d'emplois.
Il restera, en tous les cas, comme acte majeur du très décrié gouvernement Bedoui la décision, annoncée en mai, de mettre entre parenthèses la grande idée de son prédécesseur Ahmed Ouyahia : le financement non conventionnel grâce auquel, jusqu'au début de l'année 2019, ont été «produits» 6 556,2 milliards de dinars, dont 5 945,5 milliards de dinars ont été injectés dans l'économie et 364 milliards de dinars destinés à la résorption du gouffre financier de la CNR.
Une mise à l'arrêt de la planche à billets qui, faudrait-il le souligner, n'est pas définitive même si pour l'année qui s'annonce, il n'est pas fait état à son recours. Et puis, en plus de l'arrêt du recours au financement non conventionnel, il y a la nouvelle loi sur les hydrocarbures qui, selon les explications des pouvoirs publics, devrait booster le secteur notamment grâce à l'ouverture concédée à l'investissement étranger, mais sans arriver à convaincre ni les spécialistes des questions de l'énergie ni les Algériens. Ce fut une année d'une pénibilité somme toute attendue, même sans les incidences directes du mouvement né le 22 février tant, bien avant ce jour, les feux étaient déjà au rouge.
Azedine Maktour


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