Ali Laskri ne compte pas laisser passer l'occasion du congrès extraordinaire du parti prévu vendredi prochain qu'il considère, pourtant, comme étant un «véritable coup de force» du camp qui lui est adverse au sein du Front des forces socialistes, en présentant sa propre liste fermée pour s'emparer de l'instance présidentielle. M. Kebci - Alger (Le Soir) - L'ancien premier secrétaire national et ex-coordinateur de l'instance présidentielle, élue lors du congrès extraordinaire du 20 avril 2018, compte, en effet, rééditer cet exploit d'il y a deux ans quand il avait damé le pion à la liste «inspirée» par ce que tout le monde appelait, le fameux «cabinet noir». Comment ? En pilotant sa propre liste qu'il serait en train de composer et qu'il devra déposer auprès de la Commission nationale de préparation du congrès extraordinaire avant ce dimanche, avant que toutes les listes candidates ne soient rendues publiques et communiquées aux structures de base du parti mardi prochain. C'est ce que nous apprenions, hier samedi, d'une source proche de l'ex-député de la wilaya de Boumerdès, resté injoignable malgré moult tentatives de le joindre pour confirmer ou informer cette information. Dans cette liste, ajoute encore notre source, figurerait d'ores et déjà Ahmed Djeddai, qui fut premier secrétaire national du doyen des partis de l'opposition et conseiller du défunt chef charismatique Hocine Aït Ahmed. Un choix loin d'être fortuit, puisque l'homme jouirait d'une aura auprès de la base militante du parti. Laskri aurait également jeté son dévolu, concernant l'élément féminin, sur Nadia Iheddadène, une ex-députée et cadre du parti au niveau de la fédération du parti dans la wilaya de Boumerdès. Une ex-parlementaire avec laquelle, pourtant, on dit que l'ex-coordinateur de la défunte instance présidentielle avait des différends, précise encore notre source. Notre source avoue ignorer, du moins pour le moment, tout sur les profils des deux autres colistiers de Laskri qui devra, ceci dit, faire face au moins à une liste que «téléguiderait» certainement le fameux «cabinet noir», resté certes silencieux le long de ces mois de crise mais loin de demeurer «inactif» puisque, selon une source bien au fait de ce qui se trame dans les deux camps qui se disputent la direction du doyen des partis de l'opposition, il tirerait les ficelles et gérerait la crise par «procuration». Pour ce qui est du premier secrétaire national en exercice, Hakim Belahcel, s'il soutient n'avoir comme seul souci que de «voir la réussite du FFS dans son ensemble prévaloir sur la réussite des individus et des listes», affirmant avoir «toujours œuvré pour le rassemblement de la grande famille du FFS pour l'immuniser contre les plans machiavéliques qui se tissent contre lui et qui aspirent à le neutraliser, si ce n'est à le démanteler définitivement», il n'écarte pas une éventuelle candidature personnelle. «Ma candidature ou pas sur une liste pour être dans la prochaine instance présidentielle du parti sera désormais tributaire de sa capacité à réunir les conditions du rassemblement et du consensus autour d'elle et de ses engagements. Ce qui amplifiera, à mon sens, les chances de son succès», dira-t-il à ce propos. Il faut noter que le congrès extraordinaire du FFS de vendredi prochain se limitera à la seule opération de vote qui départagera les listes fermées qui se seront présentées d'ici là, car seul le renouvellement de l'instance présidentielle est à l'ordre du jour de ce rendez-vous organique. Un ordre du jour dicté non pas par les seules dispositions statutaires du vieux front mais également par la situation sanitaire du pays marquée par la recrudescence de la pandémie de coronavirus dont les cas de contamination repartent en hausse à une vitesse vertigineuse, ces derniers jours, atteignant des seuils jamais atteints jusque-là. M. K.