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Israël : le «pacte d'Abraham» et la trahison des émirs
Publié dans Le Soir d'Algérie le 19 - 09 - 2020

L'épuration ethnique de la Palestine se poursuit. Mais cette fois, elle s'amplifie à la suite de la mansuétude de deux roitelets du Golfe disposés à ratifier le traité de la capitulation intitulé « Accord d'Abraham ». Tirant profit du fait que l'unité du monde arabe s'est réduite à la surréaliste « ligue », peuplée de diplomates véreux, Israël n'eut aucune peine à convaincre les Emirats que leur sécurité, voire leur pérennité ne pourraient être garanties que lorsqu'ils opteront pour un accord de réciprocité dans ce domaine. En clair, après l'Egypte et la Jordanie qui étaient ses alliés dans la Méditerranée depuis 1977, il se retrouve dorénavant en pays ami dans le golfe Persique. Avec une aisance parfaitement calibrée sur les motifs ponctuels de ses projets, Israël rejoue, en effet, à l'infini la dramaturgie du complexe de Massada. Celui de sa bunkérisation dans un environnement hostile peuplé, cette fois, d'Arabes à la place des Romains dirigés par le brutal Hérode. Un mythe qui fera le reste en insinuant que les musulmans actuels étaient originairement des étrangers sur cette terre. C'est ainsi que la question palestinienne avait été manipulée très tôt par le lobby sioniste afin qu'elle ne fût plus perçue comme le nœud gordien que représente ce peuple vivant sur cette terre depuis plus d'un millénaire. En diffusant cette contrevérité historique, la symétrie avait été vite faite à travers l'existence du Hamas à Ghaza, ce qui lui avait suffi de se prévaloir d'être le seul peuple héritier de la « terre sacrée ». Une occultation de la vérité qui a permis aux dirigeants israéliens de n'aborder la résistance palestinienne que sous l'angle du djihadisme théocratique.
Traité par les institutions internationales avec un excès de bienveillance qui frise clairement l'iniquité au détriment des Palestiniens, Israël s'est, de surcroît, prévalu du statut de « peuple en légitime défense permanente » ! Une disposition qui, souvent, l'avait soustrait, de fait, à n'importe quelle sanction, même lorsque ses soldats flinguent de sang froid un nourrisson palestinien. C'est, par conséquent, cette insupportable impunité dont il bénéficie qui, à son tour, disqualifie la plupart des bons offices prétendant travailler pour la « paix au Moyen-Orient ». En effet, comment peut-on ignorer que dans ce Machrek où le casus belli est traditionnellement appréhendé par l'émotion avant la raison (« la conscience malheureuse » cultivée par le sionisme et « la conscience de l'humiliation » intériorisée par les Arabes), il arrive que ce soit la victime historique qui décide de faire table rase de l'incantation politicienne et de proposer, sans conditions préalables, de faire la paix !
Ce fut le cas de Sadate en 1977 suivi de Arafat en 1993. Sauf que ces actes de bonne volonté ont été immédiatement marqués par le scepticisme israélien qu'il assimila aux ruses de « marchands de tapis ». Il est vrai que la diplomatie sioniste a toujours été réfractaire aux consensus, surtout lorsqu'ils sont proposés par ces « douteux » (sic) voisins. Une marque de fabrique qui ne s'explique que par la complexité de la création de cet Etat, tant il est vérifié qu'Israël ne saurait survivre que par le carburant de la tension et le rapport de force militaire auquel il croit à travers son « invincibilité ».
Alors que la propagande israélienne a toujours qualifié les Arabes de terroristes, ce fut pourtant deux d'entre eux qui se succédèrent pour proposer la paix. À ce propos, la tentation était grande de mettre en parallèle le geste inouï de Sadate en novembre 1977, lorsqu'il sacrifia son amour-propre en se rendant en Israël et le choc psychologique provoqué, en 1993, par Arafat en reconnaissant l'Etat hébreu. Même si les deux démarches étaient, à tous points de vue, différentes aussi bien par le contexte que par le statut de chacun d'eux, leurs convictions, par contre, étaient très proches puisqu'elles s'inscrivaient dans le refus du bellicisme inutile. C'est pourquoi, de Sadate à Arafat, les masses arabes allaient réviser, du moins formellement, tous les délires formels à l'encontre du vis-à-vis. C'est que « le regard arabe » et, surtout, la pensée officielle qui avait sous-tendu des harangues durant un demi-siècle ont aggravé la myopie des masses et atrophié leur bon sens. En effet, les peuples otages des régimes dictatoriaux finirent par devenir, à leur tour, des démagogues plus disposés à cultiver de la haine qu'à se préparer réellement à défendre le moindre arpent de la patrie. Quatre guerres « sacrées » et quatre revers militaires ont forgé un complexe ambigu dans l'opinion arabe. Depuis, le « regard » ne fera que s'embrumer au fur et à mesure que la surenchère politique enflait. La démesure de la sacralisation de la cause ayant rendu la moindre initiative périlleuse, il ne restait aux rares dirigeants guidés par le sens de la mesure qu'à aller à contrecourant de l'opinion de leur pays. Sadate était de ceux-là lorsqu'il eut à choisir cette rupture psychologique qui allait lui coûter la vie mais décillera les yeux des Arabes. Avec un lyrisme dont on mesure, de nos jours, sa qualité de visionnaire, il déclarait à la Knesset le 19 novembre 1977 : « J'ai choisi de rompre avec tous les précédents et toutes les traditions des pays en guerre en dépit du fait que l'occupation des territoires arabes se poursuit (...) Justement, nous avions continué à refuser de vous rencontrer, et nous avions aussi eu coutume de vous décrire comme le « soi-disant Israël .»
Hélas, en 40 années de concessions, les Arabes n'ont fait qu'accumuler des échecs et les ressentiments qui vont avec tout au long des Intifada du désespoir au cours desquelles des centaines de jeunes Palestiniens se sont fait flinguer par Tsahal. C'est dire qu'une si lointaine proposition de paix initiée par l'Egyptien Sadate et une si limpide reconnaissance de l'existence d'un Etat hébreu par le leader palestinien Arafat n'ont, en définitive, pas convaincu la théocratie hyper-militarisée que l'Occident présente, en dépit de l'évidence, comme la seule démocratie de la région ! Or, comment cela a-t-il été possible que cet activisme juif est demeuré intact un demi-siècle plus tard ? La réponse tient en un mot désignant son idéologie : le sionisme. Celui qui s'était fixé comme objectif, dès les années 30 du siècle dernier, de raser les traces de tout ce qui se réfère à la Palestine et d'effacer physiquement son peuple en substituant dans « l'espace nettoyé » le mythe du grand « Eretz Israël ».
En rappelant ce volet suffisamment occulté par la propagande, l'on se demande si, quelque part, les émirs du pétrole ont manqué de sagacité politique en se rapprochant d'Israël. En effet, qu'attendent-ils de l'hypothétique amitié de Tel-Aviv et ont-ils mesuré, à l'aune de la traditionnelle solidarité arabe, l'impact du contrat baptisé du prophétique nom d'« Abraham » ? Celui qui, symboliquement, fait allusion au mythe religieux de notre grand Aïd ! En clair, le « sacrifice » de la cause palestinienne !
B. H.


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