Agrément du nouvel ambassadeur d'Algérie en Gambie    Chanegriha préside la 17ème session du Conseil d'orientation de l'Ecole supérieure de Guerre    Derbal examine avec son homologue tunisien le renforcement de la coopération bilatérale    Sonatrach: signature d'un protocole d'entente avec la société omanaise OQ Exploration & Production    Nations Unies: acheminer l'aide humanitaire par voie terrestre vers Ghaza est une nécessité    Championnat d'Afrique des clubs vainqueurs de coupe de Handball: l'ES Tunis bat Al-Ahly d'Egypte et file en finale chez les messieurs    Oran: ouverture du premier Salon dentaire MDEX avec la participation de 15 exposants    Hadj 2024 : dernier délai pour la délivrance des visas fixé au 29 avril    Le président de la République reçoit le président de la Chambre des communes du Canada    Tous les indices du secteur du travail, de l'emploi et sécurité sociale à Tissemsilt sont positifs    Ghaza: le bilan de l'agression sioniste s'élève à 34.305 martyrs    ONU/Conseil de sécurité: consultations à huis clos sur la situation en Syrie    Coupe d'Algérie - Demi-finale: le CRB élimine l'USMA aux tirs aux but (3-1) et rejoint le MCA en finale    Secousse tellurique de 3,3 degrés dans la wilaya de Tizi Ouzou    Le Festival du film méditerranéen d'Annaba, une empreinte prestigieuse sur la scène culturelle    Chanegriha impitoyable à la préparation au combat    Le ministère de la Culture annonce le programme des foires nationales du livre    19e édition des rencontres cinématographiques de Béjaia: le 15 mai, date butoir de dépôt des œuvres    Les médias conviés à une visite guidée du Centre de formation des troupes spéciales    Le Bureau Fédéral de la FAF apporte son soutien à l'USMA    Son nom fait «trembler» le foot du Roi    Coupe d'Algérie : Le MCA écarte le CSC et va en finale    Ali Aoun inaugure une usine de fabrication de pièces automobiles et une unité de production de batteries    PIB et taux de croissance, inflation, taux de chômage, endettement, réserves de change, cotation du dinar    Le Président chilien Gabriel Boric a qualifié la guerre israélienne de « barbare »    Le directeur général des forêts en visite d'inspection    Trois membres d'une même famille assassinés    Dahleb donne le coup d'envoi d'une campagne de reboisement au Parc de Oued Smar    Les autorités d'occupation ferment la mosquée Ibrahimi aux musulmans    Les autorités d'occupation ferment la mosquée Ibrahimi aux musulmans    Transformer le théâtre universitaire en un produit commercialisable    L'Algérie participe à la 38e édition    Principales étapes de la résistance des Touaregs    La psychose anti-islamique obéit aux mêmes desseins que la hantise antibolchevique    Coupe d'Algérie (demi-finales): le MC Alger renverse le CS Constantine et accède à sa 10e finale    Le ministre de la Justice insiste sur la fourniture de services de qualité aux citoyens    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80        L'ORDRE INTERNATIONAL OU CE MECANISME DE DOMINATION PERVERSE DES PEUPLES ?    Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Le diktat des autodidactes    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    El Tarf: Des agriculteurs demandent l'aménagement de pistes    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Au Maghreb, l'avenir du livre passe par l'intégration régionale
EDITION
Publié dans Le Soir d'Algérie le 06 - 01 - 2021

La Foire internationale du livre de Tunis (Filt), le Salon international de l'édition et du livre de Casablanca (Siel) et le Salon international du livre d'Alger (Sila) ont été annulés. Barzakh en Algérie, La Croisée des chemins au Maroc et Demeter en Tunisie estiment que leurs ventes ont chuté de 60 à 70% en 2020.
La crise sanitaire de la Covid-19 a aggravé la situation du secteur de l'édition au Maghreb et fait resurgir la nécessité d'une libre circulation du livre entre la Tunisie, l'Algérie et le Maroc, pour répondre à un besoin tant économique qu'intellectuel.
La Foire internationale du livre de Tunis (Filt), le Salon international de l'édition et du livre de Casablanca (Siel) et le Salon international du livre d'Alger (Sila) ont été annulés en 2020. La pandémie de nouveau coronavirus a ainsi privé les éditeurs du Maghreb de leur public et d'un incontournable rendez-vous commercial. «La pandémie est venue avec une brutalité inouïe signer la cessation d'activité», dit Sofiane Hadjaj, cofondateur des éditions algériennes Barzakh, dont le Sila représente habituellement un quart du chiffre d'affaires annuel.
Si les situations varient, tous les éditeurs s'accordent sur l'énorme manque à gagner, conséquence du report des évènements professionnels mais aussi de la fermeture des librairies pendant la période de confinement. Barzakh en Algérie, La Croisée des chemins au Maroc et Demeter en Tunisie estiment que leurs ventes ont chuté de 60 à 70% en 2020. Une perte légèrement amortie par l'éclosion d'initiatives locales, telles que l'opération «acte de résistance» par laquelle des librairies marocaines ont volontairement mis en avant les parutions locales, ou la «braderie» organisée par Barzakh en Algérie. Les aides de l'Etat ont, elles, été quasi inexistantes en Algérie et jugées timides au Maroc et en Tunisie.

Blocages
Face au marasme, le changement d'échelle, avec l'ouverture d'un marché maghrébin du livre, pourrait toutefois offrir une issue à la crise du secteur. Réclamé de longue date par les professionnels, l'essor d'un marché commun offrirait de nouveaux débouchés en élargissant la demande et en diversifiant l'offre, le tout avec un prix adapté aux lecteurs du Maghreb. Langues, proximité culturelle, «nous réunissons tous les éléments pour avoir un véritable marché maghrébin», plaide Kenza Sefrioui, critique littéraire et éditrice marocaine. «Il faut offrir aux lecteurs une diversité», renchérit M. Hadjaj. Mais dans la sous-région la moins intégrée au monde selon la Banque mondiale, cette ouverture se heurte à de nombreux obstacles.
Le premier d'entre eux réside dans les tensions politiques entre le Maroc et l'Algérie, avec la fermeture de leurs frontières commune depuis des décennies. Le différend bilatéral entrave la circulation terrestre des ouvrages et, de façon plus abstraite, suscite des réticences à collaborer entre les professionnels des deux pays. Coût du transport, convertibilité des monnaies et procédures complexes d'import-export : les blocages techniques sont, à ce jour, légion. «On paye le coût de la non-intégration du Maghreb», résume
Mme Sefrioui, qui constate paradoxalement une réelle assise de la littérature maghrébine en France.

«Double périphérie»
Elisabeth Daldoul, directrice des éditions Elyzad, déplore le manque flagrant de volonté politique, qui s'explique en partie par les craintes que suscite le livre, par l'imaginaire subversif auquel il renvoie.
Pourtant, soutenir l'édition est une nécessité pour lutter contre «la faillite de l'enseignement public» et favoriser «l'émergence d'un débat critique» dans nos sociétés, insiste Mme Sefrioui, de la maison d'édition En toutes lettres. «Le Maghreb est dans une double périphérie, celle de la francophonie et celle du Machrek (le Proche-Orient, ndlr), qui se considère comme le centre de gravité de l'édition arabe. C'est une double dévalorisation que l'intégration régionale pourrait contrer», souligne-t-elle.
Sur le plan intellectuel, la coopération pourrait bénéficier aux métiers de la littérature dans la région, à l'essor de la traduction et à la diversité linguistique, estiment également les éditeurs.
L'enjeu est aussi de rendre les productions nationales moins autocentrées et de promouvoir une littérature décolonisée, émancipée de l'Occident. «Ce ne sont pas les pouvoirs publics qui vont nous ouvrir les portes. C'est à nous, éditeurs, de briser ces frontières, en favorisant les coéditions maghrébines», fait valoir Abdelkader Retnani, président de l'Union professionnelle des éditeurs du Maroc. «Il faut le courage de la plume», dit-il. Quant à M. Hadjaj, il nourrit le projet d'un livre sur l'histoire du Maghreb produit par des éditions des trois pays. Il est important de «raconter notre histoire», conclut-il.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.