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À TRAVERS
Publié dans Le Soir d'Algérie le 27 - 01 - 2021

Dans les journaux, ici et là, j'ai lu ou entendu des choses qui m'ont inspiré cette chronique. Parce qu'il y a des fois où la caboche refuse de démarrer, même à l'aide d'une manivelle, comme du temps où les animaux parlaient. Oui, j'ai lu et entendu des choses qui, sincèrement, me font marrer. Au point où La Palice n'aurait pas démenti ceux-ci. Ça me fait marrer. Mais ça me fait mal, en même temps ! J'aurais aimé parler d'un livre quelconque, là, au moins, il y a une architecture qui s'opère, un rêve qui s'aiguise, et un être qui s'exprime solidement. Que voulez-vous, on n'a pas toujours le choix de ses choix. Pardon, moi itou, je fais des raccourcis, un peu comme tout le monde. C'est un effet de contagion, je suppose.
J'ai lu les déclarations de Karim Younès (in Le Soir du 25 janvier), médiateur devant l'Eternel, qui disent, en substance, ceci : «Certains secteurs, hélas, continuent de faire fi des consignes pourtant claires du chef de l'Etat.» Je vous laisse juge de ces propos. Notre médiateur me donne l'impression qu'il vient de découvrir le schmilblick. D'abord, qui sont ces secteurs ? Il faut les nommer. L'opinion a une idée précise, puisqu'il s'agit de tous les secteurs. Puis, ces secteurs précisément sont en panne depuis pratiquement l'aube de l'indépendance. On roule le même couscous depuis la nuit des temps. Dès lors, faire semblant de se rendre compte aujourd'hui relève, à mon sens, de la myopie volontaire. Puis, Karim Younès a occupé le perchoir de l'APN un moment, non ? Il doit, tout de même, avoir une idée assez précise de la bureaucratie algérienne. Il n'y a rien de nouveau, à ce propos. Et voilà, il semblerait, selon notre médiateur national, que «la bureaucratie (freine) la distribution équitable des richesses nationales». Et qu'il faut «la combattre férocement». Là, je ris jaune. Les mains tombent lourdement de désespoir. Je vacille. Un vertige s'annonce dans mon crâne. Au secours, donnez-moi quelque chose à boire. Un quelque chose contre le vertige. Quoi ? Je dois faire attention à ma tension. Ihi, il faut que j'arrête de lire ces raccourcis dangereux de nos gouvernants. Abbuh, on nous sert la même soupe insipide depuis 62. Je pense boycotter la lecture du Soir.
Toujours sur le même journal, dans le Periscoop, je lis ceci : «La colère de Benbouzid». Ce dernier est notre ministre de la Santé. Il est en colère, car des voix multiples officielles se contredisent, notamment en ce qui concerne le vaccin anti-Covid-19. Wallah, je suis en colère, moi aussi. Mais par pour la même raison ! Je vais vous la donner, la raison de ma colère. Au fait, ce sont les raisons de la colère. Mais, Monsieur le Ministre de la Santé, il arrive quand ce vaccin. En janvier ? En février ? En mars ? Il faut que je me prépare psychologiquement, il faut que je me prépare à m'injecter une mixture étrangère dans mon organisme. Puis, dites la vérité à la population. Ne nous prenez pas pour des buses. On veut savoir. Quelle est la nationalité du vaccin ? Pour quand ? Puis, si vous ratez le train – déjà bondé –, il faut nous le dire. Vous savez, nous le savons, je le sais, il n'y aura pas assez de vaccin pour tout le monde. Franchement, votre colère n'est rien devant la mienne. Ah, puis l'autre, là, attendez, je cherche son nom, le Professeur Ryad Mahyaoui qui déclare, je cite : «Nous ne sommes pas encore à la fin du mois. La vaccination démarrera ce mois de janvier.» Là, je m'arrache les cheveux. Janvier est encore là, il a raison. Mais c'est quoi la fin janvier ? Ce concept m'échappe totalement. Le début du mois, c'est le premier. La fin du mois, c'est le trente. Désolé, Professeur, vous ne me rassurez pas. Je suis toujours en colère !
La réconciliation des mémoires : voilà une jolie formulation, une trouvaille fantastique, un trait de philosophie et une sortie scientifico-politico-historique. Je malmène la langue française, j'en ai le droit, moi aussi. On a été assez malmené par la France coloniale, non ? 132 ans, c'est beaucoup ! Abdelaziz Rahabi, ancien ministre, si j'ai bien compris, déplore que la France ne reconnaisse pas (du moins, pas encore) des «crimes commis par la colonisation.» Autant dire qu'il demande à la France officielle de faire des aveux. C'est de cela qu'il s'agit, me semble-t-il. On ne veut pas de ces aveux, ni d'une quelconque repentance, ni d'excuses, ni de quoi que ce soit. Que chacun dorlote sa mémoire, à sa guise ! Il est impossible de réconcilier les mémoires. Il ne faut pas se leurrer. Les blessures sont algériennes, elles le resteront.
Maintenant, je vais vous narrer une anecdote personnelle. Je ne l'ai pas prise du journal. Il m'a pris l'idée saugrenue, maintenant je la trouve ainsi, de visiter une nutritionniste de ma ville natale. Voilà, les amis, j'avoue. Je voulais liquider un surplus de poids. Je me voyais rond. Joufflu. Ventripotent. Avec l'âge, je me suis inquiété. C'est humain ! Puis, le cholestérol, la tension, l'arthrose, la sédentarité. Zid la Covid-19. J'ai flippé, ya sahbi ! Je visite donc la nutritionniste, qui prend le poids, le tour de taille, et tout le toutim. Jusqu'ici, il n'y a pas de soucis. Je fais un régime d'un mois. Je repars pour un contrôle. Je perds quelques kilos. Je suis content. Jusqu'ici, il n'y a pas de problèmes. Le deuxième rendez-vous est pris l'année dernière pour ce mois de janvier, il y a juste quelques jours. Entre-temps, j'ai respecté scrupuleusement mon régime. Le jour dit, je téléphone le matin pour confirmer le rendez-vous. La secrétaire médicale me confirme le schmilblick pour 14 heures. Je me présente cinq minutes à l'avance. Et c'est là où les problèmes commencèrent. On me dit à la réception qu'il faut attendre «nuvak». Mais, c'est un rendez-vous d'un mois, je n'ai pas à attendre. Primo, la toubib est allée déjeuner. Deuzio, chacun passe en fonction de l'ordre d'arrivée. Il n'y a pas à discuter, patientez. La salle d'attente (ou d'éternité, il faut s'entendre sur le mot, désormais) est pleine à craquer. Je tiens le coup au couloir. Une place se libère, je m'y installe. Je tente de domestiquer mon impatience. La salle est hermétiquement fermée. Il y fait chaud. Le virus est menaçant. Certains ont leur masque sous le nez. Bref, je flippe grave. Pour tuer le temps, je fais le tour des réseaux sociaux. Je réponds à deux ou trois mails. Juste pour tuer le temps, mais «le temps mène la vie dure à ceux qui veulent le tuer.» (Jacques Prévert). Une heure passe. Et les minutes s'égrènent doucement. Cinq minutes passent. Puis dix. Puis vingt. Puis trente-cinq. Je regarde la secrétaire médicale, façon de lui dire «c'est pour quand mon tour ?». Comme réponse, j'ai eu son soupir qui en disait long. Quarante-cinq minutes passèrent, après l'heure de mon supposé rendez-vous. Cinquante-cinq minutes. Ouf, deux heures. Je n'en pouvais plus. Je me suis levé de mon siège, collé à mon derche, prends ma carte de rendez-vous de l'année dernière, la remets à la secrétaire médicale (qui fait du piston, je l'ai vu de mes yeux vu) et lui dit gentiment : «Je vous remets votre carte, je ne remettrai plus les pieds chez vous.» Je sortis vaincu, mais fier comme dans un film de cape et d'épée. Et, comme dans la fable, je me suis promis qu'on ne m'y reprendra plus. Mais, n'est pas corbeau qui veut !
Y. M.


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