La cour d'Alger a rendu, hier lundi, son verdict dans le procès en appel dans le dossier de l'homme d'affaires et ancien secrétaire général du parti FLN, Mohamed Djemaï. Ce dernier est acquitté après le sévère réquisitoire du procureur général qui avait demandé le durcissement de la peine prononcée par le tribunal de première instance. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Arrêté en septembre 2019 et placé en détention à la prison d'El-Harrach, l'ancien député de Tébessa a été poursuivi pour destruction de documents officiels et humiliation d'un journaliste dans l'exercice de ses fonctions. En septembre 2020, lors de son procès au tribunal de Sidi-M'hamed, Mohamed Djemaï, qui avait renoncé à son immunité parlementaire suite à une demande du ministère de la Justice, a été condamné à une peine de deux ans de prison dont une ferme, assortie d'une amende de 200 000 DA. Après avoir purgé sa peine, il a quitté la prison fin septembre de la même année. Hier donc, après son procès en appel à la cour d'Alger, son acquittement a été prononcé. Le procureur général avait, dans son réquisitoire, demandé l'aggravation de la peine prononcée en première instance alors que les avocats de l'accusé avaient plaidé son acquittement en affirmant que son dossier était «vide». En effet, lors de la présentation du dossier de l'ancien député au procureur de la République près le tribunal de Sidi-M'hamed, le journaliste Saâd Bouakba avait annoncé le retrait de sa plainte contre Mohamed Djemaï et sa femme qui était alors juge. Le couple a été accusé de s'être introduit dans l'enceinte du tribunal afin de subtiliser le dossier de la plainte de l'ancien chroniqueur du journal arabophone El Khabar. Mais le procureur avait décidé de poursuivre la procédure. Lors de son procès, Mohamed Djemaï avait nié les charges à son encontre. Depuis sa sortie de la prison d'El-Harrach fin septembre 2020, l'ancien patron du FLN que certains présentent comme le fruit de l'intrusion de l'argent dans la politique, à l'instar de l'autre ancien député actuellement en détention, Bahaeddine Tliba, s'est imposé un silence religieux. Les deux anciens députés ont été, en effet, «recrutés» par l'ancien secrétaire général du même parti, Abdelaziz Belkhadem, qui leur avait ouvert les portes du parti et de l'APN. Mohamed Djemaï était promu à l'époque de Belkhadem comme chef du groupe parlementaire du parti avant de venir vice-président de l'APN, membre du bureau politique puis, en fin de compte, secrétaire général du FLN. Il a été arrêté alors qu'il était patron de ce parti majoritaire en plein mouvement populaire du 22 février qui a réussi à démanteler le régime de Bouteflika, en faisant tomber ses hommes les uns après les autres. K. A.