Les promesses de la Direction d'Algérie Poste de prendre en charge leurs revendications n'ont pas convaincu les travailleurs qui ont poursuivi leur grève hier, pour la troisième journée consécutive, mettant les clients dans l'embarras. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Au troisième jour de la grève surprise des travailleurs de la Poste, les bureaux de poste ont été paralysés hier notamment à Alger où le mot d'ordre a été massivement suivi. Une tournée à travers quelques agences postales de la capitale nous a donné à constater que la grève a été fortement suivie. Les usagers, incommodés par cette situation, se trouvent livrés à eux-mêmes notamment dans les structures où même le service minimum n'est pas assuré. Ainsi, les promesses de la direction d'Algérie Poste de prendre en charge les revendications des travailleurs n'ont pas convaincu ces derniers qui ont paralysé les centres postaux. Au niveau de l'agence de la place du 1er-Mai, les clients sont admis à l'intérieur mais le service est complètement à l'arrêt. Cinq employés du bureau, regroupés derrière les guichets, échangeaient de tout et de rien pendant que les clients, nombreux, s'impatientaient à l'intérieur de l'agence, ne sachant quoi faire. «Ils nous ont dit que le service minimum sera assuré mais il semble que rien n'est assuré », s'emporte un citoyen, visiblement remonté contre cet arrêt de travail inopiné. «Nous sommes en grève», fulmine une employée que nous avons interpellée. À l'agence de la rue Hassiba-Ben-Bouali, le décor est différent mais le mot d'ordre est le même. La grève a provoqué la fermeture de cette structure. Les clients sont informés de l'arrêt de travail avant même de franchir l'accès, toujours obstrué par une table. « Quelles sont vos revendications ? Qui est derrière cette grève ? », demandons-nous à l'agent. Ce dernier ne donne aucune réponse. Contrairement à ces deux bureaux de poste, celui de la rue Khelifa-Boukhalfa, à proximité du marché Réda-Houhou (ex-Clauzel), a assuré un service minimum, mais avec un seul agent mobilisé. Aussi, les usagers ne sont pas admis dans la spacieuse salle d'attente à l'intérieur de l'agence. Tassés dans un espace réduit, au mépris des mesures barrières, ils sont priés d'attendre à l'extérieur et de rentrer un par un. En recourant à cette grève qui semble être illimitée et qu'aucune organisation syndicale n'a revendiquée, les employés exigent, entre autres, le versement des primes bloquées depuis plusieurs années et la rétribution des journées de week-end travaillées, comme les samedis et les quelques vendredis où les employés étaient mobilisés exceptionnellement. La direction d'Algérie Poste a tenté au premier jour du mouvement de le circonscrire en promettant de prendre en charge les revendications. En vain. Elle avait annoncé le versement de la prime d'encouragement pendant ce mois de Ramadhan, affirmant que toutes les mesures pour la satisfaction des autres revendications sont prises, mais ne seront applicables qu'une fois le syndicat de la société mis en place. Elle cite la prime de rendement individuelle et collective, le dossier des travailleurs licenciés, l'aménagement des horaires et des jours de travail et le dossier des travailleurs qui occupent des postes autres que ceux spécifiés dans leurs décisions de nomination. Constatant que ces promesses n'ont pas débloqué la situation, Algérie Poste a annoncé le versement d'une partie de la prime d'encouragement pour hier, suite à une réunion extraordinaire du conseil d'administration tenue avant-hier mardi. La deuxième partie sera versée, a précisé la même source, après l'adoption du bilan annuel 2020 par le conseil d'administration de la société. K. A.