Difficiles, les retrouvailles des Verts avec le Liban l'ont été jusqu'au bout. Un rendez-vous qui a, certes, souri aux coéquipiers de Brahimi mais qui a été long à se dessiner. L'Algérie jouera le quart de finale de la Coupe arabe Fifa qui se jouera samedi prochain. En attendant la fin de ce premier tour, mardi contre l'Egypte dans le choc du groupe D, pour savoir qui des Algériens et des Egyptiens s'attaqueront aux Lions de l'Atlas qui avaient arraché leur billet quelques heures auparavant suite à leur succès devant la Jordanie (groupe C). Mais que ce fut pénible le gain de ce duel algéro-libanais joué devant un public plus nombreux que celui qui assistait à l'ouverture du tournoi entre l'Algérie et le Soudan, mercredi passé. Trois points que les poulains de Bougherra avaient surtout mis du temps à obtenir face à un adversaire qui confirmera que sa petite défaite face aux Pharaons n'était pas un simple hasard. Et pour cause ! L'entame de la rencontre fut un long tâtonnement des joueurs de Bougherra qui regardaient les Libanais déployer leurs repères sur le terrain. Avec un axe recomposé et un jeu d'animation confié au revenant Belaïli, Brahimi se chargeant de couvrir le flanc gauche de l'attaque, il était clair que les Verts avaient l'air de s'installer afin de mieux attaquer. Sur les côtés mais surtout à des balles arrêtées. Comme ce corner repris par Tahrat sur la transversale qui provoquera ensuite un énorme cafouillage dans le camp libanais, en vain. Il faut noter que le rôle confié à Belaïli n'était pas si évident à accomplir devant la configuration compacte de la ligne médiane mise en place par Ivan Hasek, le coach tchèque du Liban. Le sociétaire de Qatar SC avait beau chercher les passes laser, les passes aveugles ou les déboulées lointaines, son activité butait sur le mur dressé autour du gardien Mostafa Matar. Ce dernier a eu peu d'interventions directes à effectuer, sa défense s'occupant de renvoyer tous les ballons avant qu'ils n'atterrissent dans la zone de vérité. Quant à Brahimi, promu capitaine, il tournoyait tellement que ses dribbles en déhanché ne trouvaient aucun soutien offensif. Le joueur d'Al-Rayane qui ne servait jamais des appels dans le dos de Chetti rappellera à bien des égards le Brahimi que Belmadi a mis au frigo... Dans l'autre partie du terrain, Zeghba et sa défense semblaient tranquilles en dépit de quelques raids, des balles en cloche repoussées par Tahrat et Tougaï et que Mrezigue et Bendebka remettaient instamment aux deux meneurs, Belaïli et Brahimi. Brahimi, le chaud après le froid Revenus avec de meilleures intentions et un changement dans le positionnement de Belaïli, passé à gauche, et de Brahimi remis au milieu axial, les Verts seront plus actifs. Avec une plus importante possession et des attaques plus nombreuses et plus dangereuses. Face à cette furie, c'est le gardien libanais Mostafa Matar qui se révéla comme l'incontournable rempart. Le gardien du club libanais Al-Ahed dut toutefois «rompre» sur un penalty obtenu par Belaïli et transformé par Brahimi (68'). Le Liban aura, en somme, plié de la même manière et au même moment que face à l'Egypte. Les Verts seront ensuite moins pimpants surtout après l'exclusion de l'excellent milieu récupérateur Mrezigue qui a écopé de deux cartons jaunes en moins de cinq minutes. Retranchés dans leur périmètre, les hommes de Bougherra auront quelques soucis à repousser les assauts incisifs des Libanais. Ces derniers poussaient sans vraiment inquiéter Zeghba. C'est au contraire Bounedjah qui aura la balle du K-O en se présentant seul face à Mostafa Matar sans pouvoir l'ajuster pour autant. Il faut souligner que l'attaquant d'Al-Sadd fera preuve le long de cette rencontre d'une gourmandise, d'un égoïsme même, qui aurait pu valoir des désillusions aux Algériens pas si rassurante du score jusqu'à la 93' quand, servi par Bounedjah, le remplaçant Meziani trouve la faille d'une belle pichenette. Dans les tribunes et le banc algérien, c'était la délivrance tellement le kop des Verts étouffait de voir Belaïli et consorts buter sur un ensemble libanais limité techniquement mais assez appliqué tactiquement. Surtout accrocheur et qui a eu le mérite de jouer ses chances à fond. M. B. Fiche technique Doha, stade Al-Janoub, temps agréable (23° et 46% d'humidité), pelouse en parfait état, arbitrage de M. Szymon Marciniak (Pologne) assisté de MM. Pawel Sokolnicki et Tomasz Liestkiewicz (Pologne). 4e arbitre : M. Ryuji Sato(Japon). Arbitre de la VAR : M. Tomasz Kwiatkowski assisté de M. Guillermo Cuadra (Espagne). But : Brahimi (s.p, 68'), Meziani (90'+3') Algérie Exp. : Mrezigue (78') Algérie, Kassem El-Zein (83') Liban Avts : Ataya (44'), El-Zein (45'+83') Liban, Mrezigue (72'+78') Algérie Liban : Mostafa Matar, Hussein Eldor (Antar Fadel, 80'), Mansour Nour (Maher Sabra, 46'), Jihad Ayoub (Georges Melki, 74'), Mouhammed Dhaini, Hilal Alhelwe, Robert Melki, Nader Matar(Mohamed Haidar, 63'), Hassan Chaitou, Kassem El-Zein, Rabih Ataya(Mahdi Zein, 74'). Entr. : Ivan Hasek Algérie : Zeghba, Benayada, Chetti, Tahrat, Tougaï, Mrezigue, Bendebka, Brahimi (Draoui, 79'), Bounedjah, Soudani (Meziani, 66'), Belaïli (Boutmen, 88'). Entr. : Bougherra. Youcef Belaïli : «Un succès pour nos fans» «Je dois d'abord féliciter les Libanais pour leur belle opposition. C'était une victoire difficile mais dans l'ensemble, on la méritait. On dédie ce succès à nos fans. Le staff technique et médical ont fait du bon travail et je remercie mes camarades pour les efforts consentis. Nous sommes là pour réaliser un objectif et j'espère qu'on aura ce dont on est venu chercher.» Yacine Brahimi : «Nous savourons» «C'était important comme match. Le groupe est compliqué. Le Liban défend bien et nous savions que nous allons avoir des difficultés pour les surprendre. Après, on marque et tout change. Le plus important c'est la victoire et nous la savourons.» Déclarations des entraîneurs Bougherra avoue la «peur» de son équipe Moins radieux qu'il ne l'était à l'issue du match remporté largement face au Soudan, Bougherra ne sera pas pour autant cet entraîneur qui «crache» sur les points d'un match qui a mis du temps à consacrer la suprématie de son équipe. Le sélectionneur reconnaît plutôt une certaine force à l'adversaire dont il n'a pas manqué de souligner les mérites à ses joueurs. «Nous n'avons pas été surpris par le jeu libanais, mais nous avons géré la situation. Surtout, nous n'avons pas douté», certifie Bougherra qui pense que son team «s'est fait peur en ne marquant pas tôt, mais au final, le plus important ce sont les trois points», évoquant le positionnement de certains éléments, Belaïli notamment, le coach algérien aura cette réplique réfléchie. « Belaïli c'était prévu qu'il commence en 10 vu qu'il revient de blessure. Ensuite, il a repris son poste de prédilection à gauche et nous a amené le penalty.» Puis Bougherra dira que «les joueurs ne s'enflamment pas» et qu'«ils ont la tête sur les épaules. Plus on approche de la finale, plus ça va devenir dur. Nous montons crescendo, l'Egypte aussi a eu du mal face au Liban.» Pour le technicien algérien, c'est donc un Championnat qu'il faudra gérer, en préservant ses moyens sans manquer de rigueur ni de respect aux adversaires. «La récupération entre les matchs, c'est le lot de tout le monde. à la veille de chaque match, on hésite à mettre les titulaires ou les laisser récupérer. Mais c'est à nous de mieux gérer», explique-t-il en conclusion. Pour son ex-entraîneur, Ivan Hasek, désormais sélectionneur du Liban, l'Algérie mérite son succès, mais son équipe avait les moyens de faire mieux. Il pense que la progression de ses joueurs est énorme par rapport aux précédentes sorties. Comment a-t-il trouvé l'équipe algérienne ? à cette question, Hasek répondra que si «la transition offensive algérienne est très rapide, celle de sa défense l'est un peu moins. Nous avons essayé de profiter de ça, mais ça a été difficile». Comme pour donner une nouvelle leçon à son ancien poulain Bougherra. M. B. Il a ouvert le score pour l'EN Algérienne Brahimi élu «homme du match» Auteur d'une prestation plutôt moyenne en dépit d'une activité inlassable le long du terrain, Yacine Brahimi a été décisif hier quand il a réussi à transformer le penalty obtenu par Belaïli. Suffisant pour le jury de la Fifa pour le désigner le joueur d'Al-Rayane et des Verts «homme du match» Algérie-Liban. M. B. La Tunisie humiliée par la Syrie Qatar et Maroc premiers qualifiés Le Qatar, pays hôte de cette Coupe arabe Fifa, a été la première sélection à obtenir son billet pour les quarts de finale. Victorieux dans les deux premiers matchs de leur groupe A, les Qataris n'auront plus rien à craindre de leur match contre l'Irak, demain. Une équipe Irakienne, tenue à nouveau en échec par le Bahreïn, qui doit vaincre et attendre le résultat du duel Oman-Bahreïn. Il faut juste souligner que la qualification du Qatar a été obtenue difficilement, le but de la victoire samedi contre le Bahreïn n'est intervenu qu'à la 90'+8'(2-1). Si le pays hôte sera présent en quarts de finale suite à deux succès consécutifs, les Emirats Arabes Unis qui ont obtenu six points en deux matchs (Syrie et Mauritanie) doivent patienter jusqu'à lundi pour être fixés sur leur sort. Pour cause une inespérée et retentissante victoire de la Syrie contre le favori du groupe B, la Tunisie. Les Aigles de Carthage avaient besoin d'un nul pour composter leur billet au prochain tour. Mais face à des Syriens révoltés et très inventifs, les hommes de Mondher Kebaier ont péri payant un manque terrible en imagination et en engagement. Une défaite qui met les Tunisiens sous pression avant la dernière journée, lundi, contre les Emirats Arabes Unis dans la finale du groupe. Une finale où le perdant quittera la compétition sauf si la Syrie ne triomphe pas contre la Mauritanie déjà éliminée du tournoi après deux défaites consécutives. Pour se qualifier les Aigles de Carthage auront besoin d'un succès par deux buts d'écart et plus qui sera alors préjudiciable aux Emiratis. Le second qualifié aux quarts de finale sort du groupe C n'est autre que le Maroc qui a étrillé hier la Jordanie (4-0) à l'issue d'un match à sens unique. La démonstration des hommes de Houcine Amouta (8 buts en deux sorties) confirme leur statut de favoris dans cette épreuve où, dès le prochain tour, ils auront à croiser les deux lauréats du groupe D, l'Algérie et l'Egypte .
