Les points de presse de Djamel Belmadi ont de tout temps constitué un plat de résistance de choix pour les médias tellement le sélectionneur des Verts ne se retient pas pour dire ses vérités et donner le la quand il faut et là où il faut. De longues interventions que personne n'a envie de rater. Mais hier lors de la conférence d'avant-match, protocole de la CAN oblige, 25 minutes on été suffisantes pour que l'assistance prenne le pouls de la sélection à la veille de son premier match de cette épreuve continentale, cet après-midi contre la Sierra Leone. D'emblée, le coach national assurera que l'EN algérienne est au Cameroun pour défendre son acquis. «Nous sommes là pour défendre notre sacre. On mettra tout en œuvre pour essayer de garder notre titre», explique le technicien algérien qui donnera quelques nouvelles des joueurs qui n'avaient pas pris part à la séance de dimanche, la première sur le sol camerounais. «Ramy (Bensebaïni, ndlr) était malade, effectivement. On verra aujourd'hui comment ça va. Tahrat sera là aujourd'hui et pourra s'entraîner cet après-midi. On a aussi un ou deux autres malades mais on verra mieux à l'entraînement de cet après-midi», précisera-t-il sans citer les joueurs qui seraient malades assurant, toutefois, qu'il ne s'agit pas de nouveaux cas de Covid-19. Pour rappel, dimanche sur le terrain annexe du Japoma Stadium, les Verts se sont entraînés sans Bensebaïni, Zerrouki et Ounas laissés à l'hôtel Onomo. Selon l'entraîneur national, «Benseba ̈ni était mieux» dimanche en soirée. Pour Zerrouki et Ounas, il fallait attendre la séance d'entraînement d'hier après-midi pour avoir le cœur net. Il est certain que ces cas sont la conséquence du long voyage et des conditions de vie différentes entre le Qatar et le Cameroun même si Belmadi relativise en déclarant lors de sa conférence de presse que l'équipe n'est pas au Cameroun pour faire du tourisme. «Les conditions de logement sont tout à fait correctes, ce n'est pas le grand luxe mais ce n'est pas un voyage touristique qu'on recherche», a-t-il commenté pour ensuite laisser apparaître sa satisfaction par rapport aux conditions climatiques à Douala. Un peu surpris, Belmadi dira : «On est aussi satisfaits de la température, il n'y a pas de grosse chaleur et ça nous convient.» S'agissant du «cas Mahrez» à propos duquel beaucoup de choses ont été racontées, Belmadi a été aussi tranchant en avouant qu'il était au courant et qu'il avait autorisé le joueur de Manchester City à récupérer des efforts consentis lors des matchs du Boxing-Day. «Riyad Mahrez a enchaîné pas mal de matchs durant ce Boxing-Day et il était convenu de lui laisser un peu plus de récupération. C'est moi qui ai voulu ça», fait-il savoir. Revenant sur les enseignements du stage de Doha et s'il avait vraiment été bénéfique à la sélection, Belmadi a mis l'accent sur l'importance d'une telle étape pour entrer pleinement dans une compétition de ce niveau. « C'est vrai que ça nous a posé problème de ne pas jouer face à la Gambie, mais c'est une préparation particulière que nous avons dû réaliser.» Le statut de champion en titre va-t-il peser sur le mental de l'équipe algérienne durant ce rendez-vous du Cameroun ? Belmadi pense que «oui» et rappelle qu'«on vit avec cette pression. Il y a une différence avec 2019 mais même en 2019, on avait déjà annoncé que notre objectif était de l'emporter. Donc, on a l'habitude», dira encore Djamel Belmadi conscient que les joueurs qui font l'objet de critiques de la part des journalistes et de la toile admettent qu'ils sont critiquables et se mettent davantage au travail pour inverser la tendance. Prenant le cas de l'avant-centre des Verts, Baghdad Bounedjah, et puisque la question concernait l'attaquant d'Al Sadd, l'entraîneur national a insisté sur la confiance que doit engranger chaque élément de son team pour surmonter ces mauvaises passes. «Le plus important est d'avoir la confiance de ses partenaires et de son coach, je ne me fais pas de soucis pour Baghdad Bounedjah», indiquera-t-il. Questionné sur l'application de l'arbitrage vidéo dès le début de la compétition, Belmadi applaudira en affirmant que «la VAR va permettre d'avoir des matchs avec moins d'incidents et moins de décisions injustes. C'est une très bonne chose qu'elle soit présente dès les premiers matchs» même s'il pense que des erreurs arbitrales vont continuer d'exister. Et l'adversaire sierraleonnais dans tout ça ? Les médias qui focalisaient plutôt sur l'état des lieux au sein des Verts ne semblaient accorder trop d'intérêt à l'adversaire des camarades de Mandu cet après-midi. Un manque d'intérêt que le sélectionneur national ne partage pas lui qui rappelle que «la Sierra Leone était dans le groupe du Nigeria et du Bénin dans les qualifications de cette CAN. Ils ont ce match référence au Nigeria où ils ont fait 4-4 (à Benin-City, Nigeria) puis 0-0 (à Freetown). Il faudra faire attention, il n'y a pas de petites équipes en Afrique». Avant de conclure que «si on baisse la garde, on le paiera cher. Il ne faut pas sous-estimer ces équipes-là» M. B. Il présente ses condoléances à la famille de Kerroum... Avant de se lancer dans la conférence de presse, le sélectionneur national Djamel Belmadi a tenu à présenter ses condoléances à la famille du moudjahid Abdelkrim Kerroum, ancien membre de l'équipe du FLN décédé dimanche. Attristé par cette nouvelle perte d'un monument du football national, Belmadi tiendra à saluer le rôle joué par les footballeurs qui avaient défendu la cause de l'Algérie à travers les pays où ils s'étaient produits. «Nous espérons les dignes successeurs de ce brave homme qui a défendu le pays via le football», a simplement dit Belmadi ému par la disparition d'une des dernières figures de la scène footballistique ante-indépendance. ... Et regrettera l'agression des journalistes algériens L'entraîneur a tenu, par ailleurs, à condamner l'agression dont on fait l'objet nos trois journalistes, dimanche soir à Douala. «J'ai appris ça ce matin. C'est une très mauvaise nouvelle. Le Cameroun est un pays d'accueil. Je parlais à Patrick (commissaire de police qui accompagne la délégation algérienne) à propos de son métier. J'espère qu'il y a eu plus de peur que de mal. Il y a une justice qui va faire son travail. On espère que ces choses ne se répéteront plus. On est là pour le football et pour parler football. Mon soutien aux journalistes agressés», a résumé Belmadi. M. B.
