Les perturbations qui caractérisent la gestion de l'eau à Alger ont donné lieu à une séance de débat entre les responsables de secteurs de la Seaal et les représentants des comités de quartier de différentes communes, hier mercredi, au siège du Centre de formation de management et des métiers de l'eau des représentants de la Seaal de Kouba. Les chefs de centres opérationnels des localités de l'Algérois ont exposé d'innombrables problèmes en rapport avec l'alimentation en eau potable, pointant du doigt les irrégularités récurrentes telles que les branchements illicites ou encore les fuite d'eau. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Cette nouvelle rencontre a permis de mettre sur la table les revendications concrètes des citoyens, notamment celles liées au manque d'eau. Les représentants des communes qui étaient présents hier parlent d'une «amélioration palpable» de l'alimentation en eau potable à Alger, dans le cadre du plan de rationnement d'eau mis en place en juin dernier. Néanmoins, ils ne manquent pas de souligner que plusieurs mois après, il subsiste encore moult défaillances et iniquités dans la distribution de cette ressource. D'après eux, il existe toujours des quartiers qui vivent encore au rythme des coupures d'eau pour des durées indéterminées. C'est ce que signalent les porte-parole des quartiers situés à Bordj-el-Kiffan, Bab Ezzouar ou encore Kouba, dont l'approvisionnement en eau potable est toujours «instable». «Nous avons constaté qu'au niveau de quelques quartiers, une partie des blocs n'est pas alimentée de la même façon que celle qui se trouve à proximité», a fait remarquer l'un des représentants. D'aucuns ont, à leur tour, porté à la connaissance des responsables de la Seaal que dans beaucoup de foyers, l'eau arrive aléatoirement, en dehors du créneau horaire fixé pour cette zone. «Un fait qui plonge les ménages dans le désarroi», déplorent-ils. Les interventions des représentants de citoyens se sont par ailleurs axées sur les phénomènes des piquages illicites et des fuites d'eau qui impactent sévèrement la gestion équitable de l'eau potable. Face aux responsables de la Seaal, un chef de centre opérationnel d'Alger-Est a appelé à des mesures concrètes et plus efficaces pour lutter contre «l'alimentation frauduleuse en eau potable». Il a fait savoir que certains citoyens n'hésitent pas à irriguer des vergers entiers de cette manière au détriment des foyers alentour. «Cela se traduit par un débit d'eau extrêmement faible dans les robinets», fulmine l'intervenant qui appelle la Seaal à mettre les bouchers doubles pour mettre fin à ces comportements. D'aucuns ont estimé que les pertes d'eau mise en distribution sont imputables aux piquages illicites mais pas seulement. Car, d'après eux, l'autre cause qui fait que l'eau distribuée n'arrive pas à certains usagers est due aux fuites d'eau. Ils reprochent à la Seaal de ne pas être suffisamment réactive en termes de rétablissement et de réparation des déperditions d'eau. Répondant à cette préoccupation, un responsable de la direction de la distribution de l'eau a d'abord tenu à souligner que l'impact de ces fuites est aussi lourd pour le citoyen que pour la Seaal, dans la mesure où il s'agit d'eau non facturée. Le cadre de cette société indique qu'en moyenne, la Seaal répertorie 120 000 fuites d'eau par an. Les réparations se font de ce fait par ordre de priorité. «Nous réparons d'abord les fuites qui sont susceptibles d'exposer les citoyens à un risque majeur», a-t-il précisé. Les responsables relevant de cette même société ont assuré que tous les problèmes soulevés par les représentants des comités seront pris en charge incessamment. Ce type de rencontres est, selon les deux parties, «bénéfique», à condition qu'elles soient «plus régulières et non conjoncturelles», ont souhaité l'ensemble des présidents de ces comités citoyens. M. Z.
