Le pr�sident de la R�publique a proc�d�, jeudi, � l�ouverture de l�ann�e judiciaire. Tr�s attendu sur l��pineuse question de la lutte contre la corruption, Abdelaziz Bouteflika s�est content� de dresser un simple �tat des lieux du secteur de la justice. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Tous ceux qui attendaient des d�cisions ou de nouvelles orientations du chef de l�Etat en mati�re de lutte contre la corruption ont, finalement, �t� d��us. Jeudi, au si�ge de la Cour supr�me, Abdelaziz Bouteflika a ax� son traditionnel discours d�ouverture de l�ann�e judiciaire sur l��tat d�avancement des r�formes lanc�es dans le secteur de la justice. Dans le registre de la corruption, il s�est juste content� de rappeler la cr�ation d�un office d�di� � la lutte contre ce ph�nom�ne. �En vue de conf�rer � l'action du pouvoir judiciaire toute l'efficacit� qui lui permettrait de lutter contre les fl�aux sociaux, � leur t�te le crime organis� et la corruption sous toutes ses formes, nous avons mis sur pied une instance nationale de lutte contre la corruption, dot�e d'un outil op�rationnel, l'Office central de r�pression de la corruption. Nous avons �galement proc�d� � l'installation de p�les judiciaires � comp�tences territoriales �largies, charg�s de poursuivre et juger les auteurs de crimes organis�s qui tendent � devenir de plus en plus graves et pourraient, s'ils venaient � prendre d'autres proportions, entraver le d�veloppement national et porter atteinte � l'�conomie du pays.� Nous sommes donc loin de la teneur du discours prononc� l�ann�e derni�re � la m�me occasion. �Facteur d'attachement aux id�aux nationaux, la justice est ce moyen qui permet � la soci�t� de voir r�gner en son sein la stabilit� et la s�curit�. Elle est synonyme de vertu tant elle englobe de hautes valeurs humaines et permet l'�mergence de principes que sont la dignit�, la fiert� et l'amour de la patrie. Gr�ce � cet esprit de justice que se consolide la conscience qu'on a de l'int�r�t national supr�me du pays et c'est par son truchement que la soci�t� transcende les maux qui assombrissent le quotidien des citoyens, ces maux qui freinent son progr�s et son d�veloppement tels l'�go�sme, le n�potisme, la corruption, le pillage, l'agression et le viol. Transcender ces maux, c'est s'�loigner de cette situation de conflits qui impose � l'homme de r�clamer justice. Ces r�flexions me conduisent � �voquer les actions de l'autorit� judiciaire pour combattre les crimes de corruption et rappeler les garanties d'un jugement �quitable que la r�forme de la justice offre en Alg�rie, avec toutes les normes reconnues dans les conventions et trait�s internationaux. Grande est notre d�termination � lutter contre la corruption sous toutes ses formes et ses manifestations. Nous avons �labor� des m�canismes l�gislatifs et r�glementaires qui seront bient�t renforc�s par l'installation d'une commission nationale ad hoc. La justice et les lois de la R�publique seront appliqu�es � toute personne rendue coupable de faits de corruption �, avait alors insist� le chef de l�Etat. A l��poque, sa d�termination �tait r�ellement perceptible. Et les services de s�curit� n�avaient pas tard� � prendre au mot Abdelaziz Bouteflika. Quelques semaines apr�s ce discours, �clataient au grand jour les affaires de corruption de la Sonatrach. Un scandale aux multiples facettes qui a �clabouss� le staff dirigeant de la compagnie p�troli�re nationale puis le limogeage du minist�re de l�Energie, Chakib Khelil. Aujourd�hui, ces dossiers � et bien d�autres encore � sont au niveau des instances judiciaires. Existe-t-il r�ellement une d�termination politique d�aller jusqu�au bout du processus � ce niveau ?