La 16e �dition du Festival de jazz � La Villette, du 31 ao�t au 11 septembre � Paris, est hant�e par les l�gendes du funk, entre hommages � Sly Stone et Prince, et concerts de Maceo Parker, Fred Wesley et Pee Wee Ellis, qui form�rent l'ancienne section de cuivres de James Brown. La bassiste Meshell Ndegeocello, qui gravite depuis ses d�buts autour des plan�tes funk, postrock, soul et jazz, rendra hommage � Prince, star du funk depuis les ann�es 80. Avec un groupe de treize musiciens, le trompettiste underground new-yorkais Steven Bersntein honorera Sly Stone, musicien g�nial ayant sophistiqu� le funk � la fin des ann�es 1960 en l'ouvrant au rock psych�d�lique et au jazz, tout en conservant son c�t� f�lin. La soir�e du 10 septembre sera celle d'un funk moins flashy, plus moite et brut, avec les performances des saxophonistes Maceo Parker, puis de Pee Wee Ellis et du tromboniste Fred Wesley, trois briscards qui form�rent au d�tour des ann�es 1960 et 70 la section de cuivres de James Brown, �Mr Dynamite�. Cette �dition du festival t�moignera aussi des relations �troites que le jazz et l'Afrique ont nou�es, surtout depuis les ann�es 1960, avec les prestations des pianistes Omar Sosa, Randy Weston et Abdullah Ibrahim, notamment. L'Afro-Am�ricain Randy Weston, �g� de 85 ans, a d�couvert l'Afrique il y a un demi-si�cle. Depuis, ce g�ant du jazz n'a cess� de faire des allers-retours entre Brooklyn et Tanger. Le Cubain Omar Sosa, grand admirateur de Thelonious Monk, dialoguera avec le chanteur s�n�galais Momma Sylla. Le jazz nostalgique du Sud-Africain Abdullah Ibrahim est, lui, berc� par les chants de son enfance au Cap, le blues de son exp�rience am�ricaine et les musiques traditionnelles de l'Afrique australe. L'�change des cultures sera un autre axe du festival, avec par exemple en ouverture la rencontre in�dite de la chanteuse franco-marocaine Hindi Zahra et son folk baign� de musiques berb�res, le jazz tourn� vers l'Arm�nie du pianiste Tigran Hamasyan et du Franco- Libanais Ibrahim Maalouf qui entre, gr�ce � sa trompette � quart de ton, dans les modes orientaux. Les pianistes Yaron Herman et Brad Mehldau repr�sentent, eux, un jazz contemporain plus ancr� dans une culture occidentale. Dans le m�me ordre d'id�es, les trompettistes am�ricains Roy Hargrove et Tom Harrell et fran�ais St�phane Belmondo, r�unis pour la premi�re fois, interpr�teront un jazz moderne mais tr�s respectueux de la tradition du bebop. Le saxophoniste Archie Shepp, pionnier du free puis grand artisan de la �Great Black Music�, ouvre pour sa part volontiers son jazz aux derni�res expressions urbaines afro-am�ricaines comme le hip-hop, avec cette fois-ci la voix de Napoleon Maddox. Enfin, deux concerts c�l�breront l'afro-beat et l'�thio-jazz, styles sp�cifiques m�lant rythmes et chants locaux, jazz, groove et soul, qui ont marqu� la musique africaine moderne. Pour restituer la puissance hypnotique de l'afro-beat, Questlove, le batteur du c�l�bre groupe de rap The Roots, a mont� une superformation o� figurent la star de la soul Macy Gray et Tony Allen, qui fut le dernier batteur de Fela.
