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ENTRETIEN AVEC A�SSA DJIRAR :
�Aimons-nous les uns les autres�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 20 - 09 - 2011


Entretien r�alis� par Salem Hammoum
Arch�type d�une nouvelle g�n�ration de com�diens nourris aux sources de l�Alg�rie profonde, coordinateur du mouvement associatif culturel, ex-pr�sident de la commission de soutien � Ghaza, cet �l�ve de Kateb Yacine qui, � seize ans, est entr� dans le monde du spectacle sans jamais douter de ses qualit�s, continue de cultiver sa passion pour l�art.
Venu se ressourcer cette semaine au pied de la majestueuse for�t de l�Akfadou, A�ssa Djirar, l�enfant des Hauts-Plateaux, a accept� de se confier � nos lecteurs dans un entretien d�une rare franchise. Le polyglotte ne parle en fait qu�un seul langage : celui de son amour �perdu pour l�Alg�rie.
Le Soir d�Alg�rie : D�o� vous vient cette passion pour le spectacle ?
A�ssa Djiar : Au contact de Kateb Yacine alors que je n�avais que 16 ans. On me trouvait bon et talentueux avec mon visage tourment�. Je fus donc int�gr� � la troupe Dersa o� j�ai jou� dans la pi�ce Waqt Ijib El waqt. Elle raconte l�histoire de l�Alg�rie qu�on n�a jamais entam�e. Par la suite, j�ai connu des sommit�s du monde de l�art et de la culture au contact desquelles je me suis forg�. J�ai connu Rouiched, Alloula, Matoub, Akli Yahyaten�
Quel genre de th��tre faisiez-vous ? C��tait un th��tre r�volutionnaire qui a soulev� les ouvriers de l�Ouenza et d�El-Hadjar et aussi permis � des enfants de quartiers d�favoris�s de conna�tre le bonheur. J�ai �t� tabass� par les fr�res musulmans et m�me par un ministre islamiste actuellement au pouvoir parce que j�ai os� dire que l�Alg�rie est amazighe.
Cela vous inspire d�autres anecdotes ?
Il y a ces bouleversants t�moignages et confidences qui m�ont �t� faits par Abdelhamid Mehri lors d�un m�morable trajet Constantine-S�tif sur les secrets de la mort de Abane Ramdane et Krim Belkacem. J�en tremble encore d��motion�
Et le cin�ma ?
C�est l�histoire de l�Alg�rie qui est aussi un creuset pour l�art et tout est li�. Je me permettrais aussi cette r�v�lation sur le film de Rachedi Histoire de Krim Belkacem dans lequel je joue. Le film bute actuellement sur certaines v�rit�s concernant la mort du Lion des djebels. Le politique ne veut pas de certaines v�rit�s et cela porte pr�judice au d�veloppement de la cr�ation dans notre pays.
Vous abordez le th�me de la censure. Touche-t-elle aussi certains domaines ?
La censure n��pargne en effet aucun domaine. Dans un feuilleton social, une com�dienne qui s�est r�volt�e contre le producteur, a �t� assassin�e dans le sc�nario du film avec la complicit� du r�alisateur. Ils ont modifi� le sc�nario pour faire taire cette voix r�calcitrante. Ils ont essay� de faire de m�me avec moi, mais ils ne le pouvaient pas car je jouais le premier r�le dans ce feuilleton qui risquait de s�arr�ter avec la mort de l�acteur principal. Mais ils ont r�ussi � tuer Nesrine. Le drame, c�est que parfois m�me les com�diens sont complices dans la m�diocrit� dont on gave les t�l�spectateurs. Il faut arr�ter de harceler les familles alg�riennes en diffusant n�importe quoi.
A�ssa est un acteur tr�s sollicit�. Vous n��tes pas tent� de jouer dans un feuilleton en tamazight ?
On m�a sollicit� pour jouer dans la sitcom Axam N Da Meziane, la maison de Da Meziane. J�aurais souhait� qu�on appel�t le film Axam N�el Dzayer, la maison Alg�rie, ce foyer chaleureux qui rassemble toute l�Alg�rie dans sa diversit� et sa richesse.
Un message � d�livrer concernant tamazight ?
On n�a pas de probl�mes d�identit�. Ils ont peur qu�on s�unisse. �Noukni Alg�riens� (nous sommes Alg�riens). La Kabylie ce n�est pas seulement Tizi Ouzou. C�est l�Alg�rie. Nous sommes un peuple qui a toujours d�fendu l�identit� nationale. On ne parle pas de yennayer. �a les d�range de parler de cette Alg�rie amazighe qui a enfant� des h�ros pour la l�gende et la m�moire. Les Alg�riens n�ont pas besoin de garde de corps pour circuler dans leur pays, mais d�amour. Et El-Kahina, Lalla Fadhma N�Soumeur et tous ces h�ros que l�Alg�rie a enfant�s en ont laiss� suffisamment avec l�inalt�rable histoire qu�ils ont l�gu�e � l�Alg�rie.
A�ssa Djirar, le S�tifien de souche, a une histoire d�amour avec la Kabylie et tamazight ?
(Sourire�) En 1996, j�ai �t� coordinateur du 8-Mai 1945. Je voulais, avec 302 enfants de quartiers d�favoris�s, montrer l�histoire de S�tif, et donc de l�Alg�rie, dans une m�morable fresque. Ils ont boycott� le spectacle que des forces occultes voulaient r�cup�rer. Il y a des gens qui ne veulent pas que certaines v�rit�s �clatent. Mon statut g�nant a amen� des responsables de l��poque � essayer de me soudoyer. En �change, je devais cesser mon soutien aux projets sociaux des jeunes de quartiers d�favoris�s. Diligemment, on me proposa, vainement, d�autres ambitieux postes de responsabilit�. J�ai r�ussi au passage � caser sept familles d�artistes de la r�gion dans des logements d�cents. Et c�est en extrad� que j�ai d�barqu� � Tizi Ouzou o� j�ai trouv� refuge et amour aupr�s de gens exceptionnels. Mon v�u est d�avoir un enfant kabyle avec qui je discuterai en tamazight et dans d�autres langues.
Quelle rencontre vous a marqu� � Tizi Ouzou ?
Matoub Loun�s qui arborait fi�rement son faucon et dont la premi�re rencontre fut tumultueuse avant que le chantre de l�amazighit�, qui avait titill� mon orgueil d�Alg�rien, me comprenne. Je me rappelle avoir repris un refrain de l�une de ses fabuleuses chansons ainsi que d�autres artistes kabyles et il m�a vite adopt�. Le drame de sa disparition m�a marqu� � jamais.
Comment voyez-vous la fa�on dont le pouvoir appr�hende tamazight ?
Gauchement. La solution n�est pas dans l�instauration de tamazight en tant que langue nationale ni dans la promulgation de lois. On ne peut pas s�aimer de force. La solution est dans les �changes culturels, il faut semer l�Alg�rie dans les c�urs. Quand je vois une pi�ce de th��tre en tamazight, des po�tes ou des troupes folkloriques � S�tif et ailleurs dans l�Alg�rie profonde, je me retrouve dans mon Alg�rie. L�Etat ne favorise pas ce genre d��changes.
Des projets en vue ?
Oui. Un one man show en France intitul� �terroriste t�l�command� qui fait r�fl�chir par l�humour. Il sera pr�sent� � Clermont-Ferrand le 12 novembre prochain. L�avant-premi�re aura lieu � la salle El-Mouggar et la deuxi�me repr�sentation � Tizi-Ouzou.
Un dernier mot ?
Aimons-nous les uns les autres dans un pays qui abhorre le m�pris. Ne dites pas la Kabylie, mais dites l�Alg�rie. La France nous a vol� notre glorieuse histoire et ses relais continuent la besogne. Ne leur donnons pas l�occasion de parvenir � leurs fins.


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