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R�DA HAMIANI, PR�SIDENT DU FORUM DES CHEFS D�ENTREPRISES :
�Je me repr�sente pour un nouveau mandat de deux ans�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 28 - 09 - 2011


Entretien r�alis� par Brahim Taouchichet
A l�occasion de la tripartite qui se tiendra jeudi et vendredi, M. R�da Hamiani, pr�sident du FCE (Forum des chefs d�entreprises), nous en parle un peu plus sur les points inscrits � l�ordre du jour et notamment la position favorable au rel�vement du SNMG de l�association cr��e en 2000 et qu�il pr�side. Au passage, il nous d�clare qu�il se repr�sente pour un nouveau mandat de deux ans apr�s celui en cours qui prendra fin le 17 novembre prochain.
Il saisira aussi l�opportunit� de cette nouvelle rencontre gouvernement-UGTA-patronat pour r�it�rer les pr�occupations des membres du Forum. Pour nous, c�est aussi l�occasion d�aller au fond des aspects touchant au secteur priv� dans l��conomie du pays. Le patron des patrons ne se pose pas en syndicat revendicatif quand bien m�me il formule nombre de critiques quant � la gestion de la politique �conomique qui souffre de manque de vision et de strat�gie. Il dit � vu l�aisance financi�re actuelle du pays � que l�argent n�est pas tout pour un r�el d�collage �conomique. Une invitation �aux pouvoirs publics de nous dire ce qu�ils veulent�. L�opini�tret� de R�da Hamiani est sans commune mesure avec une sant� fragile et sa d�termination � se battre pour, dit-il, �d�velopper notre association en lui donnant plus de poids sur la sc�ne �conomique pour peser sur les prises de d�cision � caract�re �conomique en faveur des PME / PMI et du secteur priv�.
Le Soir d�Alg�rie : Monsieur le Ministre, voulez-vous nous dire dans quel �tat d�esprit vous allez participer � la tripartite de demain jeudi ?
R�da Hamiani : Serein ! C�est un moment important dans la vie politique et �conomique du pays. Nous avons besoin de nous mettre d�accord, d�analyser les situations �conomiques et d�en faire les �valuations. Nous souhaitons des concertations profondes, �largies qui pourraient d�boucher sur plusieurs r�unions.
C�est acquis, le Forum des chefs d�entreprises participe d�sormais r�guli�rement aux rencontres avec le gouvernement. Qu�attendez-vous concr�tement de ces rendez-vous tr�s officiels ?
L�am�lioration de l�environnement et la prise en compte des messages qui viennent de l�entreprise. Nous souhaitons que nos autorit�s soient suffisamment impr�gn�es des r�alit�s entrepreneuriales du pays, qu�elles soient � l��coute de toutes les difficult�s que les chefs d�entreprise rencontrent. Depuis d�j� un certain nombre d�ann�es, l�environnement est difficile. Il faut donc que nous puissions faire parvenir ces messages et que les diagnostics soient faits correctement, que les solutions propos�es aient notre assentiment. Souvent, �a reste th�orique, les relais d�ex�cution ne sont pas au rendez-vous du fait de la frilosit� de notre administration. On a constat� cet �t� qu�entre la prise de d�cision et son application sur le terrain, il y a un d�calage et de longs d�lais. Nous voulons mettre le doigt sur ce qui fait mal et signaler aux autorit�s que si les orientations politiques sont g�n�ralement bonnes pour l�entreprise et l��conomie, l�administration diminue l�impact de ces d�cisions.
Chaque tripartite semble r�gl�e dans les d�tails quant � l�ordre du jour et divers autres sujets. Vous regrettez le fait que le FCE ne soit pas associ� � l�examen de certains d�entre eux � l�exemple du programme de mise � niveau des PME ?
Non, d�sol� de vous le dire, on n�a pas exprim� ce sentiment. Pour l�ordre du jour, on a �t� invit� pour le pr�ciser et �ventuellement le compl�ter. On n�a donc pas �t� exclu. Lors de la tripartite du 28 mai dernier, il a �t� convenu de cr�er des groupes de travail au sein des minist�res qui devaient �tudier les mises en �uvre des mesures prises, les conditions d�applicabilit�. Huit groupes ont �t� constitu�s pour la circonstance. Pour chacun de ces groupes, c��tait l�occasion de nous concerter sur des points pr�cis. Nous avons fait des suggestions qui ont �t� prises en consid�ration. Pour le document final, nous ne l�avons pas confectionn� ensemble mais nous allons l�examiner conjointement.
Qu�en est-il des d�cisions prises lors de la derni�re tripartite ? Notez-vous une avanc�e dans l�am�lioration du climat des affaires ?
C�est trop court comme d�lai pour juger ! Apr�s la tripartite du 28 mai, nous avons tenu des r�unions aux mois de juin et juillet. Les pourparlers et les n�gociations (n�gociations entre guillemets) ont abouti � des documents que nous allons �valuer. Des instructions ont �t� donn�es aux banques pour qu�elles appliquent les nouvelles r�gles de financement plus favorables � l�entreprise. Les cr�dits passent ainsi de 2 millions � 4 millions de dinars par an. La remise documentaire est r�introduite. Pour ce qui nous concerne, nous avons saisi nos membres pour qu�ils nous donnent leur avis sur les conditions d�application de ces r�gles dans leur r�gion et dans leur secteur. On observe ainsi qu�il y a une application in�gale de ces mesures car elle n�est pas uniforme d�un territoire � un autre. C�est l� un point que nous allons signaler de fa�on � ce que l�ensemble de l�administration soit align�e sur ces mesures et � la teneur des principaux dispositifs. Il faut qu�� Tissemssilt on applique les m�mes r�gles qu�� Blida ou � S�tif. C�est un exercice qui doit se faire entre administrations et il faut bien qu�elles s�y fassent. On est dans un m�me pays, dans un m�me corps de lois. Nous attendons donc beaucoup de l�environnement. Nos autorit�s en sont conscientes. Un premier train de mesures � caract�re strictement �conomique a �t� d�j� pris le 28 mai. Cette fois-ci, nous avons � discuter du contenu social. Il va y avoir certainement le rel�vement du SNMG, les questions de retraites, etc.
La tripartite de jeudi fera donc la part belle aux dossiers sociaux que d�fendra l�UGTA. Vous vous �tes d�clar� pour l�augmentation du SNMG. Qu�en est-il au juste pour le patronat ?
On va certainement ent�riner. Il y a pratiquement consensus sur la question. Je distingue quand m�me deux aspects : il y a le c�t� social, la dimension humaine. Il serait inopportun de ne pas revoir � la hausse le niveau du SNMG. Ces derniers mois, on a not� une hausse des prix des produits agroalimentaires. Le rel�vement du SNMG n�est qu�un rattrapage d�une inflation pr�sente sur le march�. Il faut que le pouvoir d�achat de nos salari�s soit adapt� � la nouvelle grille des prix. La deuxi�me raison est que tout le monde a �t� augment� dans notre pays.
Justement, les travailleurs du secteur priv� s�estiment discrimin�s au vu des augmentations substantielles dont b�n�ficient leurs concitoyens du secteur public. Quels seraient les risques induits par ces augmentations sur les entreprises priv�es ?
Les chefs d�entreprise sont libres d�accorder des hausses de salaire ou pas. Plus que cela, les chefs d�entreprise adaptent ces augmentations aux r�sultats de leur entreprise dont la sant� doit �tre bonne, que son chiffre d�affaires soit important. Bien s�r, l�entrepreneur priv� fait tout ce qui est dans ses moyens pour augmenter les salaires. Cela d�pend des parts de march�, du chiffre d�affaires, tant et si bien que nous offrons des salaires qui atteignent 400 000 et 500 000 DA. Les cadres de haut rang, les directeurs techniques, les commerciaux sont gratifi�s de gros salaires. Pourquoi ? Parce qu�il n�y en a pas beaucoup tout simplement et parce qu�ils occupent des postes-clefs. Il n�y a pas une �mulation secteur public-secteur priv�. Le priv� ob�it � la r�gle de rentabilit�. Quand il peut, il choisit les meilleurs �l�ments. Selon les secteurs, on ne peut pas dire que l��conomie alg�rienne soit align�e sur les m�mes standards. Les secteurs qui marchent bien sont le BTPH, l�agroalimentaire et tout ce qui suit la d�pense publique. D�autres secteurs comme le bois, la chimie sont en position tr�s difficile.
Les augmentations de salaire poussent � penser qu�il s�agit de redistribution de la rente p�troli�re plut�t que de partage de richesses cr��es pour acheter la paix sociale. Jusqu�o�, selon vous, est-il possible d�aller dans cette d�marche ?
Je mets un b�mol dans ce que vous dites parce que dans le secteur public il faut distinguer deux parties : le secteur public de type administratif (le fonctionnaire pur qui ne cr�e pas de richesses) et le secteur public �conomique qui devrait fonctionner comme une entreprise priv�e. Cette rente p�troli�re dont vous parlez se retrouve dans les lois de finances, dans le chapitre budget de fonctionnement qui devrait �tre couvert par la fiscalit� ordinaire. Ce n�est pas le cas. L�ensemble des budgets de fonctionnement et d�investissement sont couverts par la fiscalit� p�troli�re � hauteur de 60 %. Le secteur public �conomique ne devrait pas �tre tr�s pr�s de la rente p�troli�re mais doit fonctionner comme le secteur priv� et se contenter des r�sultats de l�entreprise pour accepter ou pas la hausse des salaires. La grille salariale devrait �tre le reflet d�une sant� et d�une vigueur d�une entreprise et non pas li�e aux subventions consenties par les autorit�s.
Longtemps marginalis�, aujourd�hui sollicit�, le secteur priv� serait-il plut�t plac� dans une situation de faire-valoir du syst�me ?
Le probl�me ne se pose pas en ces termes. Curieusement, la crise financi�re internationale de 2008 avec l�affaire des subprimes et ses cons�quences a jet� un discr�dit sur le secteur priv� comme s�il y avait un lien de causalit� sugg�rant que la lib�ralisation, l�ouverture du march� ont �t� la cause. D�o� une certain d�fiance. Au m�me moment, on red�couvre des vertus au secteur public ! Ce que nous souhaitons, c�est la primaut� du droit commercial, que l�entreprise soit jug�e par le succ�s ou l�insucc�s que sa gestion doit engendrer. Nous disons � nos autorit�s que la mise � niveau des entreprises n�est pas uniquement une question d�argent. C�est pas parce qu�on a donn� de l�argent aux grands groupes �tatiques que, forc�ment, ils vont retrouver le sentier lumineux des b�n�fices et des succ�s commerciaux. Il faut du marketing, un �tat d�esprit, des structures d�organisation. Une nouvelle conception des affaires doit �merger, l�appoint financier de la part de l�Etat serait la derni�re phase dans le processus de remise � niveau.
Ce constat n�incite pas pas � la complaisance envers le secteur public �conomique dont les entreprises, malgr� leur renflouement en argent frais, v�g�tent dans un marasme qui perdure. Votre sentiment sur cette appr�ciation ?
On croit � nouveau aux vertus du secteur public �conomique comme moteur de la croissance et du d�veloppement dans beaucoup de domaines. Ce n�est pas tout � fait faux. Nous souhaitons quant � nous une politique de soutien des entreprises priv�es pour l��mergence de champions � l�exemple de Cevital, Sim, le groupe Benamor� L��conomie que nous avons dans sa partie priv�e ne fonctionne pas correctement pour produire tous les 5 -10 ans des groupes � dimension internationale. L�environnement est hostile. On a l�impression que dans ce pays tout ce qui d�passe on coupe ! On n�a pas de banque priv�e. Celles qui ont �t� cr��es ont �t� �limin�es. Impossible aussi de cr�er une compagnie d�assurance. Ce que nous voulons, c�est que l�on soit coh�rent, qu�on laisse travailler. Souvent, il y a une tutelle, des minist�res asphyxiants. Qu�on d�p�nalise les actes de gestion. On ne met pas les chefs d�entreprise en prison quand ils prennent un risque. Enfin, que l�Etat ait de la discipline, que ses services fonctionnent selon les r�gles universelles et pas comme le p�re No�l qui passe remettre des subventions. La question financi�re est importante mais ne doit pas pr�c�der les autres efforts de restructuration, de nouvelles visions. Il faut introduire les contrats de performance, un business- plan, un renouveau industriel. Et c�est alors l� qu�il faut un accompagnement financier.
Absence de strat�gie claire, une politique �conomique en changement constant. Vous patrons, que diriez-vous aux Alg�riens qui regardent admiratifs l�essor de la Chine, des pays �mergents, ceux d�Asie notamment ?
Notre d�veloppement �conomique manque cruellement de strat�gie. On ne sait pas ce que nous voulons. Nous voudrions que l�on nous dessine l�Alg�rie de 2020-2030 qui doit �tre pens�e aujourd�hui. Les autorit�s doivent faire de la prospective, il y a un minist�re pour cela. On devrait conna�tre la place des secteurs priv� et public dans l��conomie. Quel type d�industrie voulons-nous : choix de la sous-traitance, l�accent sur les innovations que nous souhaitons, quels sont les secteurs d�exportation pour les autres ? Faut-il faire plut�t des blue-jeans que des tee-shirts, des t�l�viseurs, des voitures ? On a l�impression qu�on est dans une voiture la nuit et on n�est capable de voir que ce qu��clairent les phares. Nous avons besoin de nous projeter dans le futur car en plus il y a les prises de risques inh�rents aux investissements. L�Alg�rie de 2020 a besoin de d�finir les secteurs qui recervont les jeunes qui viennent des universit�s et des centres de formation. Bref, nous pratiquons une politique conjoncturelle au coup par coup. C�est bien de r�pondre aux attentes du moment, mais c�est mieux de les int�grer dans une vision de long terme qui pr�ciserait pour chacun des acteurs �conomiques son r�le. Il y a deux groupes de pays dans le monde : les Brics (Br�sil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et les Pigs (Portugal, Italie, Gr�ce, Espagne). Aujourd�hui, ce sont les Brics qui portent la croissance au plan mondial. Pour l�Alg�rie, l��tendue de son territoire, l�importance et la jeunesse de sa population, ses moyens financiers constituent autant d�atouts pour un d�collage. Pour rappel, l�Afrique du Sud, dans les ann�es 60, �tait bien plus pauvre que notre pays.
D�o� pourrait venir le d�clic pour un v�ritable d�collage �conomique ? Les hydrocarbures, principale source de revenus, nous renvoient aussi � leurs effets pervers tant d�cri�s�
Oui, ce d�clic int�resse beaucoup de th�oriciens mais cela d�pend des pays. Cela peut venir de l�agriculture, les innovations dans l�industrie. Le p�trole est d�cevant pour plusieurs raisons. Il emploie peu de monde et peu de PMI et PME lui sont connect�es en tant que sous-traitants. On aurait d� prendre exemple sur la Norv�ge pour le d�veloppement de notre pays. Nos ressources p�troli�res sont consomm�es dans le soutien des prix, le logement, les autoroutes. Cela n�en fait pas un moteur de croissance. L�aisance financi�re permet d�acheter la paix sociale. On construit un pays presque � l�envers. Le p�trole est devenu un pansement pour soigner un corps malade. Nous reprochons � nos autorit�s de penser que l�argent r�gle tout. C�est une approche compl�tement d�form�e. Il nous faut un programme coh�rent, des objectifs, des mises � niveau.
A propos d�argent justement, dans les �changes commerciaux avec l��tranger le priv� g�n�re peu de devises. Qu�en dites-vous ?
En dehors de la fiscalit� p�troli�re qui est de l�ordre de presque 98%, nous n�avons pas pu d�passer 2 milliards de dollars. Dans ce montant, le priv� contribue pour une bonne part dans des produits bruts : le vin, les dattes, les capres, le couscous, la semoule, et avec Cevital l�huile et le sucre (premier produit d�exportation avec 25 millions de dollars). Le priv� est � 80 % dans les exportations, 100% dans le commerce, 98 % dans l�agriculture. Il est pr�sent dans toutes industries hors hydrocarbures, dans l�industrie et selon les secteurs nous sommes � 40 et 60 %. En r�sum�, la valeur ajout�e s��tablit � 80%. On est dans la cr�ation de richesses hors p�trole qui est dominant. Il est le premier employeur avec 6,5 millions d�employ�s sur une population active de 10 millions. Le taux de croissance du priv� est le plus �lev�. Mais, curieusement, ces derni�res ann�es, notre taux de croissance a �t� tir� vers le bas par les hydrocarbures. Il y a eu une insuffisance de production, un march� international d�prim�. Le taux de croissance se situe ainsi autour de 6%. Le secteur p�trolier participe dans 1 � 2 %. Actuellement, ce taux pour le priv� est de 3,5 � 4 %. La locomotive, ce sont les PME-PMI.
Ancien ministre, grand patron qui r�ussit dans son secteur, vous avez le privil�ge d�avoir �t� des deux c�t�s de la barri�re. Quelle exp�rience en avez-vous tir�e ? Cela vous met-il dans des pr�dispositions diff�rentes quant au traitement de la chose �conomique ?
L�activit� de ministre durant presque quatre ans m�a permis de mieux comprendre le myst�re de prise de d�cision de nos autorit�s caract�ris�e, � la fois, par la complexit� des dossiers et l�imp�ratif constant de trouver les �quilibres. Mon apport a surtout consist� � mieux �clairer le gouvernement sur la r�alit� du secteur priv�, sa composante et son h�t�rog�n�it�. Cette action a partiellement permis d�am�liorer la conception de nos autorit�s de ce secteur. A l�inverse et fort de cette position �officielle�, je m��vertuais aupr�s de mes coll�gues � expliquer le bien-fond� des mesures prises dans le cadre des politiques �conomiques engag�es. Cela �tant, le constat amer qui me taraude jusqu�� ce jour concerne nos r�formes qui, depuis les ann�es 90, initi�es par M. Hamrouche, tra�nent en longueur. Plus de vingt ans apr�s, nous sommes toujours confront�s aux m�mes probl�mes (foncier, financement, exportation, environnement des affaires, �) avec les m�mes approches et les m�mes actions engag�es.
Vous r�clamez une meilleure communication patronat-pouvoirs publics. Cela semble fait dans le cadre de la tripartite. Et dans le m�me temps, vous mettez � l�index la non-application des d�cisions qui sont prises. Alors, osons la question : � quoi sert la tripartite ?
La tripartite doit �tre la forme sup�rieure de la concertation avec nos autorit�s. Elle ne peut �tre que politique en raison de la qualit� des acteurs repr�sentant notre gouvernement. De notre point de vue, cette concertation doit �tre pr�c�d�e par d�autres r�unions plus techniques, plus fr�quentes et devant regrouper tous les acteurs de la sc�ne �conomique en vue de d�gager des consensus sectoriels � valider par la tripartite. La tripartite tenue une fois par an en moyenne n�est pas suffisante pour insuffler et propager un dialogue f�cond et une concertation sereine et utile.
Votre second mandat prendra fin en octobre. Comptez-vous vous repr�senter � la t�te du FCE parce que vous estimez avoir des engagements � faire aboutir ?
Mon mandat prend fin le 17 novembre exactement, soit le jour de la tenue de notre assembl�e g�n�rale �lective. Le FCE est tr�s soucieux du respect des principes d�organisation et, dans ce contexte, nous appliquons scrupuleusement nos statuts et r�glement int�rieur. J�ai confirm� que je me repr�sente pour un nouveau mandat de deux ans. Ma d�cision a �t� prise en tenant compte de deux raisons majeures. Il s�agit de ma volont� de d�velopper notre association en lui donnant plus de poids sur la sc�ne �conomique pour peser sur les prises de d�cision � caract�re �conomique en faveur des PME/PMI et du secteur priv�. Nous travaillons � ce que le FCE soit repr�sentatif d�un patronat �clair� et citoyen mobilis� pour la cr�ation de valeurs avec son corollaire la r�sorption du ch�mage. Je pense pers�v�rer dans cette voie gr�ce au soutien d�une bonne partie de nos membres. Aussi, ma candidature vient en r�ponse � une demande pressante de beaucoup de membres du FCE qui n�ont eu de cesse d�intervenir pour que je proroge mon mandat. De toute mani�re, je resterai attach� au FCE et � ses ambitions, quel que soit mon statut.


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