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PATRIOTES 90
LE MIRACUL� DE L�OUED ATELLI IV. Le retour � M�d�a
Publié dans Le Soir d'Algérie le 18 - 04 - 2012


Par Mohamed Safar Zitoun
Nous voil� en direction de M�d�a. Sur le c�t� droit de la route, en face du campement militaire, quatre ou cinq militaires sont � plat ventre, leurs fusils dirig�s vers la colline d�en face.
Le chauffeur marmonne quelque chose et appuie sur l�acc�l�rateur. Je �m�absente� durant tout le trajet. Mes esprits vont et reviennent � leur gr�. Je les retrouve � l�entr�e de l�usine familiale. Je descends de voiture, me dirige vers un robinet d�eau et plonge ma t�te sous le jet glac�. Je me sens bien. Un air frais traverse ma chemise tremp�e. Je l�enl�ve, la jette par terre et me mets � marcher dans tous les sens, sans but, sans raison. Un moment de pure folie. Une �reabsence � totale. �a dure combien de temps ? Cinq, dix, quinze minutes ? Je ne sais pas. Je dis aux cousins qui m�entouraient de ne pas alerter les vieux et de m�accompagner au domicile de mon fr�re, le m�decin. Un cousin se d�place � l�h�pital pour l�informer que j��tais sain et sauf, lui qui, en tant que responsable des urgences, devait �tre d�j� fort occup�. Chez mon fr�re, je �refonce� sur un robinet d�eau pour m�asperger le visage. Seule l�eau me r�conciliait avec la vie. Ma belles�ur, mise au courant par mes cousins accompagnateurs, ma�trise son �motion et me prend en charge. La nouvelle se propage tr�s vite. �Cinq centimes d�encens suffisent � parfumer une ville�, dit le dicton. Le d�fil� des cousins et amis venus m�exprimer leur affection et comprendre ce qui s�est pass� commence. Encore une fois, j�essaye de relater le terrible �v�nement et d�expliquer ce que moi je n�arrivais pas encore � comprendre. De tous les visiteurs, je note l��motion particuli�re de mon fr�re l�architecte. Ses jambes tremblent et son visage est d�une p�leur particuli�rement intense. Je m�attends � ce qu�il tombe dans les vaps. Il arrive de Blida et est pass� il y a une quinzaine de minutes pr�s de la Golf toujours en feu. On lui avait dit sur place que j�y avais laiss� ma peau. J��tais mort calcin� dans ma voiture. Sa crise se calme apr�s avoir constat� que j��tais bien vivant. Je m�installe au salon sur le canap� qui fait face � la t�l�. Ma belle-s�ur t�l�phone � mon �pouse pour lui signaler que j�avais d�cid�, pour raison de panne m�canique, de passer la nuit � M�d�a. Je demande � dormir mais ne ferme pas l��il. Aux infos de 20 heures de TF1 et de France 2 (19 heures en Alg�rie), le faux barrage occupe une bonne place dans les nouvelles de la journ�e. Il n�en fut pas de m�me sur l�Unique. Mon fr�re, de l�h�pital o� il portait les premiers secours aux victimes, appelle son �pouse et lui demande si j��tais bien l�. Elle confirme et me le passe en guise de preuve. Il venait de recevoir les condol�ances de deux personnalit�s de la ville venues s�enqu�rir de la situation des victimes. Ces messieurs lui apprenaient ma perte cruelle et celle de mes deux filles. Les cadavres, lui a-t-on dit, ont �t� trouv�es calcin�es pr�s de la Golf. En m�entendant au bout du fil, dans une r�action vive de d�pit, il balance le mobile en direction des deux personnalit�s et les convie, avec fureur, de v�rifier la prochaine fois leur information, avant tout �lan de compassion mal plac�. J��tais bien en vie, merci. Mes filles aussi. Certaines autres rumeurs que me rapportent mes visiteurs sont difficiles � avaler. L�une est particuli�rement fantaisiste. Elle dit � peu pr�s ceci : �Apr�s m�avoir mis � genoux et ligot� les mains dans le dos, un terroriste tire une balle sur ma gauche puis une balle sur ma droite et me dit : � Il ne me reste qu�une balle dans le canon, je vais vous la placer entre les deux yeux. Et il se met � me viser pour ex�cuter la sentence. C�est le moment que je choisis pour fuir. Le terroriste ne s�attend pas � me voir d�taler aussi vite. Il me tire dessus plusieurs fois mais ne m�atteint pas.� John Wayne � Rio Bravo. Une autre rumeur raconte que le chauffeur d�un camion � benne avait trouv� une parade pour se prot�ger des balles terroristes. Il fit de la benne un inattendu mais efficace bouclier sur lequel venaient ricocher les balles. Il put ainsi traverser le faux-barrage sans probl�me. J��tais cens� l�avoir crois�. A neuf heures du soir, mon fr�re le m�decin se pointe accompagn� d�un coll�gue psychiatre. Je raconte encore une fois mon aventure. En contrepartie, il me met au courant de ce qui s�est pass�. Comment les terroristes ont arr�t� le bus en se faisant prendre pour des militaires en contr�le de routine. Comment, � peine mont�s dans le bus, ils mitraill�rent aveugl�ment les passagers et comment ils y mirent le feu et comment ont �chapp� � la mort ceux qui se jet�rent � terre pour �tre tr�s vite recouverts par les corps des morts et des bless�s. Il me met au courant de la vingtaine de bless�s hospitalis�s, hommes et femmes de tout �ge, de ceux qui sont morts par balle ou br�l�s vifs, de ceux qui ont essay� de fuir, de ceux qui ont pu s��chapper. Je pense, en particulier, au jeune en noir et blanc qui, en sautant du bus, a d�tourn� l�attention du Gosse et m�a permis d��chapper � une mort certaine. Des conseils me sont donn�s. Il faut, me dit le psychiatre, tout raconter, aussi souvent que possible, dans les moindres d�tails, m�me la couleur des yeux du Gosse, tout ! C�est la meilleure des th�rapies. Un traitement de choc m�est prescrit pour une bonne semaine. Je prends imm�diatement un double comprim� de la prescription propos�e et m�allonge sur le canap� dans l�attente d�un sommeil r�parateur. Les m�decins repartent vers l�h�pital et le salon est toujours plein � craquer.


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