EL TARF

Le wali explique sa feuille de route

En organisant ce premier point de presse, depuis son intronisation à la tÃate de la wilaya d’El-Tarf à la faveur du dernier mouvement dans le corps des walis opéré par le président de la République, M. Belkateb Mohamed a expliqué, dans les moindres détails, sa feuille de route pour le développement des principaux secteurs vitaux qui touchent directement au quotidien du citoyen lambda et à son bien-Ãatre, mettant en filigrane les défis qui attendent la wilaya pour la sortir de l’orniÚre.
D’entrée, le chef de l’exécutif indiquera, sans ambages, dans un style direct et une rhétorique spontanée, qui tranchent complÚtement avec son prédécesseur, que «la wilaya, en matiÚre d’infrastructures routiÚres, connaît un développement notable et appréciable, à l’exception de quelques tronçons que nous nous nous attellerons à rat
traper. En matiÚre d’alimentation en eau potable et nonobstant les barrages existants et les infrastructures de transfert et surtout la disponibilité de la ressource, nous constatons, d’une part, des pertes de 30% sur les réseaux de distribution, et une gestion qui n’est pas au top de l’ADE (Algérienne des eaux), d’un autre. L’ADE vit dans des difficultés financiÚres et les dettes accumulées chez les établissements étatiques dépassent les 60 milliards de centimes. Cette Epic ne dispose mÃame pas d’un fonds de roulement. Cependant, il ne faut pas omettre de noter qu’El-Tarf vit un été trÚs chaud et exceptionnel lors duquel les incendies ont réduit en cendres plus de 2 000 hectares de forÃats et de maquis. Pour faire face à la pénurie de cette denrée rare, nous avons pris la décision de la réhabilitation de 44 forages. En plus, nous envisageons d’autres palliatifs, dont le dessalement de l’eau mer».
Abordant le volet des aménagements urbains, le commis de l’Etat dira, avec dépit, : «Nous avons réservé à titre d’exemple 10 milliards de centimes pour la commune de Dréan pour l’aménagement de la ville, et ce, afin d’avoir un impact positif et certain sur le quotidien des citoyens. Je suis contre les saupoudrages et les petites opérations sans bénéfice direct pour nos concitoyens. Vous avez pu constater une légÚre amélioration de l’hygiÚne à travers les communes de la wilaya à l’exemple de la ville de Ben-M’hidi. L’hygiÚne, c’est mon cheval de bataille et c’est un combat de chaque instant.»
Pour ce qui est des mesures prises pour une rentrée sociale sans accrocs, M. Belkateb notera avec enthousiasme que «la prime de 3 mille dinars octroyés aux élÚves par l’Etat a atteint un taux de 30% sur les 46 000 élÚves. Aussi, 12 000 kits scolaires seront distribués aux élÚves démunis. Nous comptons organiser une réunion pour inciter les opérateurs économiques à contribuer à l’effort colossal de l’Etat pour venir en aide aux couches nécessiteuses. Dans la mÃame veine, 25 conventions ont été signées, récemment, avec des opérateurs privés pour le transport scolaire. Une opération menée conjointement par la DAL et la Direction des transports. Les cantines scolaires entreront en fonctionnement dÚs le premier jour de la rentrée scolaire». En ce qui a trait au volet, non moins important, des investissements privés dans la wilaya, le wali explicitera sa démarche qui diffÚre, de fond en comble, de celle de son prédécesseur.
En effet, il expliquera en substance : «Nous devons accompagner les vrais investisseurs. L’exemple de Biocare, une entreprise leader en matiÚre de production de médicaments, est une preuve irréfutable de notre volonté d’apporter des solutions définitives et réelles à leurs problÚmes.
On ne donne pas des actes de concession, nous octroyons durant les trois premiÚres années des préaffectations aux investisseurs, et ce, dans le dessein de séparer la mauvaise graine de l’ivraie.
Des investisseurs ont construit des logements au niveau des ZAC et nous sommes tenus de procéder à leur démolition, pure et simple. Les investisseurs doivent respecter rigoureusement le cahier des charges».
Pour ce qui est des établissements scolaires non achevés, M. Belkateb admettra que «le maître d’ouvrage se doit de confectionner des cahiers des charges avec des garde-fous pour prémunir l’administration de tout imprévu. Nous sommes actuellement lésés à cause de la non-maturation des études et de l’envergure des entreprises contractantes. Pour y remédier, nous comptons organiser des journées d’étude et de vulgarisation pour permettre aux cadres des secteurs concernés d’Ãatre au diapason des lois et des mécanismes de la conclusion de marchés et par ailleurs connaître avec profondeur l’esprit du code et les textes qui régissent les marchés publics».
Le secteur de l’habitat n’était pas en reste dont le chef de l’exécutif a affirmé que «les engament donnés par l’ex-wali seront tous tenus.
Tous les logements viables seront distribués avant la fin de l’année en cours. Ce sont 1 400 logements LPL (logement public locatif). Idem pour le RHP (résorption de l’habitat précaire), les citoyens recensés avant 2007 seront relogés. Nous allons, également, encourager et régler les problÚmes du segment du logement LPA (logement promotionnel aidé). Nous poursuivrons notre engament financier pour le développement des communes de la bande frontaliÚre dont l’habitat rural a eu un succÚs appréciable pour la fixation des populations rurales».
Interrogé sur les PSD et les PCD, M. Belkateb Mohamed admettra que «la situation financiÚre du pays est des plus difficiles. Pour 2017, l’Etat a mobilisé pour les PCD, 110 milliards de centimes. Pour 2018, nous projetons de mettre dans les caisses des APC plus de 200 milliards de centimes. Nous solliciterons, par là mÃame, le Fonds de garantie de solidarité pour une multitude d’opérations».
Enfin, le wali exhortera la population locale d’aller voter massivement le 23 novembre prochain pour choisir des élus à la hauteur de leurs aspirations et espoirs.
Quoi qu’il en soit, le nouveau wali d’El-Tarf, avec son leitmotiv «dire la stricte vérité aux populations», a exprimé et expliqué, d’une maniÚre directe, spontanée et sans fioritures, les grands axes de son plan de développement pour la wilaya. Un style de gouvernance direct et inhabituel et qui tranche, radicalement, avec l’esbroufe et la duperie de certains autres responsables qui l’ont précédé au mÃame poste.