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MUSTAPHA BOUHADEF, ANCIEN PREMIER SECR�TAIRE DU FFS, AU SOIR D�ALG�RIE :
�Le v�ritable enjeu, c�est la pr�sidentielle de 2014�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 08 - 05 - 2012


Entretien r�alis� par Brahim Taouchichet
En 2004, il a d�missionn� de son poste de Premier secr�taire en raison d�un d�saccord avec le pr�sident du FFS qui lui avait impos� sa propre liste des membres du secr�tariat national, une sorte de bureau politique. Aujourd�hui, il en vient � reconna�tre avoir �t� pouss� vers la porte de sortie du parti par la �gr�ce� du cabinet noir constitu� des fr�res Bahloul, qui apparaissent maintenant au grand jour � la faveur de la nomination de nouveau d�Ali Laskri.
Mustapha Bouhadef nous dit avoir toujours gard� dans son c�ur le FFS quand bien m�me il n�en fait plus partie apr�s 17 ans de �bons et loyaux services�. �En tant qu�universitaire, je ne pouvais accepter l�invective et l�insulte comme argument.� Il ne se reconna�t pas non plus dans le mouvement de contestation (protesta) initi� par certains militants du parti. Pour les lecteurs du Soir d�Alg�rie, il a bien voulu r�pondre aux questions li�es � l�actualit� politique du pays. Il s�agit, bien s�r, des l�gislatives du 10 mai et le contexte interne et externe dans lequel elles vont �tre tenues, la participation controvers�e du FFS au scrutin. Nous l�interpellerons aussi sur Hocine A�t Ahmed, l�inamovible pr�sident du FFS et dernier historique des artisans de l�ind�pendance, quant � sa gestion du parti, son sentiment sur le FFS post-A�t Ahmed. Fait frappant : � aucun moment, Mustapha Bouhadef ne semble tenir rigueur � son ancien chef. Au contraire, il lui voue, sans le dire, respect et consid�ration. �Of the record�, il s��talera un peu plus sur la personnalit� du chef du FFS, son apport dans le combat pour les libert�s et la d�mocratie, sans enfreindre toutefois aux r�gles de la convenance. Il dit que de tout temps, Da l�Hocine a �t� l� quand l�Alg�rie se trouvait en danger. �Rumeurs r�currentes�, selon Mustapha Bouhadef, s�agissant d�un �ventuel �deal� secret avec le pouvoir pour la participation du FFS aux �lections l�gislatives parce que c�est le Za�m qui d�cide malgr� le semblant de d�bat interne. Par contre, il s�insurge contre la proposition de ma�tre Farouk Ksentini, le pr�sident de la CNCPPDH (Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l�Homme) de rendre obligatoire le vote. �Seule la Belgique fait obligation � ses concitoyens de voter mais sans cons�quence en cas d�abstention�. �Comment une telle disposition est-elle possible dans un pays o� quand tu mets un bulletin blanc il sort bleu ?� s�exclame-t-il. L�ex-num�ro 1 du Front des forces socialistes s�inqui�te beaucoup, par ailleurs, des risques induits par les tensions au Sahel, la guerre civile en Libye, le chaos au Mali. Il faut, dit-il, l�union de tous les patriotes y compris l�implication du pouvoir pour parer aux dangers dans une sorte d�union sacr�e. Pour lui, le choix d�une recomposition politique par le haut est d�cid� par le pouvoir ; elle ne va pas dans le sens d�un apaisement des inqui�tudes. Il voit se continuer les m�mes m�thodes de gestion politique du pays qui a un besoin imp�rieux de d�mocratisation. Il voit dans ces l�gislatives une volont� de recomposition politique avec une Assembl�e nationale o� aucun parti n�aura la chance d�avoir la majorit� absolue. Mieux, pour lui seuls 4 ou 5 partis dominants appara�tront dans une Assembl�e sur laquelle le pouvoir aura la haute main et o� l�enjeu principal sera la pr�sidentielle de 2014. Il voit se profiler la candidature de Ali Benflis ou le retour de Mouloud Hamrouche. Pour lui, Bouteflika ne veut pas rempiler pour un quatri�me mandat. Et comme pour excuser ces pronostics, il dit que tout cela n�est que �sp�culations�.Voire�
B. T.
Le Soir d�Alg�rie : Vous revenez de Kabylie, A�t Yenni, un mot sur la campagne pr�-�lectorale en cours ?
Mustapha Bouhadef : Je n�ai pas ressenti d�engouement. Les gens ne se sentent pas du tout concern�s par ces �lections du 10 mai. Bien s�r, je ne peux pas me permettre de parler au nom de la communaut� mais c�est l� mon sentiment.
R�cemment, vous avez rendu publique une lettre � � la veille du 50e anniversaire de l�ind�pendance et des l�gislatives du 10 mai. Sombre tableau que vous dressez l�.
Je voulais faire un tour d�horizon sur la situation du pays aux plans �conomique et politique et mettre l�accent sur les enjeux de ces �lections. Je crains et pressens que ce ne sont l� que des �lections en trompe-l��il car le v�ritable enjeu, c�est la pr�sidentielle de 2014 et la fa�on dont le pouvoir veut l�aborder. Compte tenu du nombre de partis politiques agr��s en derni�re minute, et pour certains issus du s�rail, le �saucissonnage� de l��lectorat me fait craindre une volont� de recomposition politique par le haut.
Le RCD, Djamel Zenati et vous-m�me, transfuges du FFS, et d�autres personnalit�s � l�image de Sid Ahmed Ghozali, appelez au boycott. Quels r�sultats esp�rezvous ?
Effectivement, la question est de savoir ce qu�il faut faire pour d�jouer cette recomposition par le haut, sachant la situation g�opolitique dans la r�gion. La Libye a �t� mise � feu et � sang pour son p�trole par les pays de l�Otan qui, par la m�me occasion, y installent la guerre civile. Au Mali, c��tait le FNLA de l�Azawad supplant� par une tendance de l�Aqmi et ajoutez toutes les armes qui circulent !
Quel est le rapport avec l�appel au boycott ?
C�est tr�s important dans mon argumentaire car je veux dire que l�Alg�rie n�est pas loin de ce bruit de bottes. Pour �viter toute implosion du pays et, partant, toute intervention �trang�re, les Alg�riens doivent rester unis ; cela n�est pas possible lorsque le pouvoir est autoritaire et isol� de son peuple ; malheureusement, les �lections du 10 mai risquent d�aggraver la fracture et ne vont donc pas dans le sens de l�unification du peuple alg�rien. Comment unir le peuple alg�rien ? C�est en allant vers les principes d�mocratiques. Certes, tout le monde le proclame, mais alors comment faire ? Il faut un certain nombre de principes sur lesquels s�accorderont tous les acteurs politiques dont le refus de la violence pour acc�der ou se maintenir au pouvoir et l�acceptation par tous des principes d�mocratiques dans le fonctionnement du pays. Toutes les actions doivent �tre de type pacifique. Toutes les parties qui acceptent cette r�gle du jeu sont parties prenantes dans le rassemblement du peuple alg�rien y compris, bien entendu, le pouvoir. Le contrat national, qui n�est plus d�actualit�, a capot� parce que le pouvoir n�y a pas particip�. Le manque d�une seule composante mettra en cause cette unit� o� chacun doit �tre accept� malgr� ses diff�rences, pour peu qu�il accepte les r�gles du jeu d�finies en commun. L�exp�rience tragique pass�e montre que les armes n�ont pas r�solu le probl�me, les manifestations pacifiques non plus et le terrorisme a �chou� sans dispara�tre compl�tement pour autant. Aucune partie ne peut se targuer de r�soudre seule le probl�me. Le pouvoir doit accepter ces r�gles du jeu. Il doit l�cher du lest et ne plus se poser comme le seul pilote de la d�mocratisation dans le pays. En d�finitive, tout est li�. L�Alg�rie est en danger aujourd�hui parce qu�elle n�arrive pas � r�ussir sa d�mocratisation. Ceci est d�autant plus urgent que ce bruit de bottes se fait de plus en plus assourdissant.
A chaque scrutin, la participation ou non du FFS suscite une grande controverse parmi les observateurs politiques et dans les rangs de ce parti. Finalement, c�est au chef que revient le dernier mot� Comment un parti qui revendique la d�mocratie ne l�applique pas pour lui-m�me ?
Il y a l� de l�exag�ration. J�ai dirig� le parti en tant que premier secr�taire national au cours de plusieurs mandats. Il est vrai, toutefois, que l�avis du pr�sident comptait et qu�il �tait pr�pond�rant.
Pourtant, vous avez quitt� le FFS pour protester contre cet autoritarisme dans la composition du secr�tariat national�
Effectivement, je suis parti parce que je ne suis pas arriv� � m�entendre avec le pr�sident du parti sur la composition du secr�tariat national. J�ai d�abord quitt� mon poste de premier secr�taire national ; puis le parti, allant de d�rive en d�rive, j�ai d� le quitter.
Quel cr�dit accordez-vous � la venue de Hocine A�t Ahmed en Alg�rie dans �le plus grand secret� pour n�gocier la participation de sa formation au scrutin du 10 mai moyennant un quota comme en 1997 ?
On a souvent entendu ces rumeurs. Qu�il soit venu ou non je ne suis plus au parti pour le savoir. De toute fa�on, l�avenir nous le dira..
Comment expliquez-vous le rappel d�anciens cadres ?
L�autoritarisme aidant, le FFS est arriv� � un point tel que la majorit� des militants s�est retrouv�e en dehors des structures du parti. Je pense que c�est pour r�pondre � cette inqui�tude que le pr�sident a proc�d� � la derni�re nomination du premier secr�taire.
A l�int�rieur du FFS, des voix appelant au boycott sont �touff�es et les meneurs sont accus�s de faire le jeu de la police politique.
Il est vrai que les r�f�rences � la police politique ont toujours exist� au FFS mais je n�ai jamais rien vu de concret � mon �poque...
A contrario, certains contestataires affirment que c�est plut�t le pr�sident qui fait le jeu du pouvoir, �tant lui-m�me un �l�ment-clef du syst�me qu�il d�nonce officiellement.
Cette participation surprend effectivement du fait de tous les bruits que l�on entend� De tout temps, Hocine A�t Ahmed n�a jamais accept� que l�Alg�rie soit mise en danger. Il y a pour cela des moments forts. Je me souviens � l�Assembl�e nationale � un moment o� il y avait une menace sur la coh�sion nationale ; la position du FFS a �tonn� ceux qui voulaient l��tre. L�int�grit� du pays �tait quelque chose de sacr� pour le FFS et M. A�t Ahmed. C�est une ligne rouge � ne pas franchir, y compris pour les gens du pouvoir. Pour l�anecdote, nous avions re�u � l��poque une d�l�gation de l�Union europ�enne qui �tait surprise par notre intransigeance sur l�unit� du pays.
Malgr� ses crises, le FFS � qui s�identifie � son chef � continue d�exister, c�est � s'interroger sur le secret de cette long�vit�.
Le FFS n�est pas comme n�importe quel autre parti. C�est un parti qui a ses martyrs. En 1963, des militants sont morts pour la d�fense de la d�mocratie�
Qui seraient de l�ordre de combien ? Certains disent que c�est son pr�sident qui d�tient les archives...
Non, non. Avec El Hadj Toubal (Allah yerahmou), on avait commenc� � r�soudre les probl�mes. On s�est occup� des anciens jusqu�au moment o� ils ont �d�barqu� Hamrouche, alors chef de gouvernement. On s��tait entendu avec les autorit�s pour recenser le nombre des victimes qui seraient autour de 400. Ceux qui ont �chapp� � la mort ont �t� priv�s de leurs droits et d�autres mis en prison, certains pouss�s � l�exil. Cela r�pond � votre question sur la continuit� du FFS malgr� ses crises. Le parti appartient � ses martyrs. Il ne faut pas oublier qu�un certain nombre d�entre eux �taient dans l�Arm�e de lib�ration nationale (ALN). Le FFS, c�est toute une histoire qui ne peut pas dispara�tre au gr� d�une crise ou d�une conjoncture. Il reste que le probl�me des anciens de 1963 demeure une plaie pour ce parti et le pouvoir qui n�a toujours pas r�gl� le contentieux de ces pionniers de la lutte pour la d�mocratie. Hocine A�t Ahmed �tait membre du comit� central du Parti du peuple alg�rien (PPA fond� par Messali Hadj en 1942) puis du bureau politique puis responsable de l�OS (Organisation sp�ciale), etc. Il a pass� la plus grande partie de sa vie en tant qu�opposant, recherch�, emprisonn� Oui, la question du devenir du parti se pose. Le FFS a form� �norm�ment de cadres, dont la grande majorit� est en dehors des structures du parti. Pour peu que l�on revienne aux pratiques d�mocratiques, le FFS retrouvera ses marques. Mais au jour d�aujourd�hui, il faut reconna�tre que le FFS est plus un appareil qu�un parti politique.


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