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Le terrorisme jette ses derni�res forces
Publié dans Le Soir d'Algérie le 21 - 06 - 2012

Il est malheureusement vrai que ces derniers jours, les �l�ments d�Aqmi de la zone 2 (Bouira, Tizi- Ouzou et Boumerd�s), en d�clenchant une attaque contre une unit� de la Police nationale en Haute-Kabylie (les Ouacifs), ont r�alis� un coup m�diatique dans une r�gion politiquement tr�s sensible.
C�est leur m�thode : se regrouper et frapper l� o� ils peuvent cr�er un impact m�diatique. Il suffit cependant de lire les comptes rendus de presse pour s�apercevoir que depuis janvier de cette ann�e, les pertes dans les rangs des djihadistes sont tr�s importantes. En revanche, le recrutement devient pour eux plus difficile. Ce qui rend les responsables de la s�curit� optimistes. Nous avons longuement discut�, avant l�attaque contre le commissariat des Ath Ouacifs, avec l�un d�eux � ce propos. Il a une forte conviction que l�Alg�rie aborde l�ultime phase de la lutte contre le terrorisme. A notre question sur la situation s�curitaire dans le centre du pays, la r�ponse a �t� sans ambigu�t�. �Le terrorisme est maintenant r�siduel.� C�est l�affirmation d�un officier sup�rieur activant depuis les d�buts dans la lutte contre les salafistes arm�s du GIA, du GSPC puis d�Aqmi et, qui plus est, a des comp�tences pour fournir une expertise fiable en la mati�re. Il �tait au c�ur de la bataille et a v�cu toutes les mutations du terrorisme dans la r�gion (Boumerd�s) la plus touch�e. C�est, rappelons-le, le m�me haut grad� qui a attir� notre attention, en 2007, et ce plusieurs mois avant la survenance des attentats kamikazes en s�rie. Le concept du �terrorisme r�siduel� ayant caus� de gros d�g�ts politiques et a valu pour son auteur, Ahmed Ouyahia, qui l�avait lanc� par inadvertance, une vol�e de bois vert de la part de l�opinion publique, et vu l�importance de ce diagnostic pour l�avenir � moyen terme du pays, nous avons donc r�it�r� notre question � ce sujet. Et � notre interlocuteur d�insister : �Je vous le dis, le terrorisme est d�sormais r�siduel. � Nous �num�rerons par ailleurs quelques r�cents m�faits des terroristes, notamment le dernier attentat � Zemmouri contre un �l�ment de l�ANP, pour tenter de contredire la th�se de l�officier. Ce dernier, qui est sur le front depuis le d�but, est s�r de son jugement. �Je vous le conc�de, il y a effectivement cet attentat de Zemmouri mais c�est un jeu d�enfant que de confectionner une bombe artisanale et de la placer sous le v�hicule d�un homme qui habite une cit� populaire. Je vous fais remarquer qu�un terroriste seul peut causer des d�g�ts. Rappelez-vous, un seul individu a �branl� un pays et mis en �moi tout un continent.� Il faisait allusion au djihadiste Merah, laissant, par ailleurs, entendre qu�il parle du terrorisme r�siduel et non de l�extinction totale de ce ph�nom�ne. En clair, il estime qu�Aqmi, en tant qu�organisation, a quasiment perdu ses capacit�s de nuisance. Pour lui, seuls restent dans les maquis des groupuscules ou des individus en errance et en d�perdition qui peuvent ressurgir pour tenter de faire mal. L�officier revient sur le cas de Zemmouri, localit� que l�on pourrait consid�rer comme un point d�observation sur les activit�s d�Aqmi et sa nuisance dans la wilaya de Boumerd�s pour rappeler qu�il ne reste dans cette localit� que 4 �l�ments rattach�s � la katibat El Arkam. Cette phalange est celle qui a caus� le plus de d�g�ts dans tout le centre du pays. Par ailleurs, le constat au niveau de toute la wilaya de Boumerd�s est fait : l�effectif de l�ex-GSPC ne d�passe plus les 25 �l�ments diss�min�s � travers les maquis de la r�gion. Pour les services de s�curit�, ces terroristes sont � l�heure actuelle beaucoup plus pr�occup�s par leur survie. En 2010 par exemple, Aqmi pouvait aligner un effectif qui comptait plus d�une centaine d�hommes arm�s qui terrorisaient les communes de Boumerd�s. L��maillage du territoire par un dispositif s�curitaire et le harc�lement constant par l�Arm�e et les �l�ments de la BMPJ (Brigades mobiles de la police judiciaire) ont port� leurs fruits. Plus d�une vingtaine de terroristes ont �t� �limin�s rien que pour la r�gion de Boumerd�s. Rappelons que la wilaya de Boumer�s et celle de Tizi-Ouzou �taient les r�gions essentielles du nord du pays pour les salafistes arm�s. �Aqmi est bris�e.� Insiste l�officier. �Pour preuve, notre pays a organis� d�importantes �ch�ances (campagne �lectorale, �lections, divers examens nationaux, ndlr) qui se sont bien d�roul�es. Pensez-vous que si les terroristes avaient la capacit� de nuisance pour les perturber auraient h�sit� un instant ?� Questionn� sur le risque d�attentat kamikaze, le responsable s�curitaire estime que cette menace est, � l�heure actuelle, quasiment nulle. Selon lui, les �mirs d�Aqmi bas�s au Sahel (nord du Mali), qui disposent de millions d�euros arrach�s par le chantage aux Occidentaux et un pouvoir sur un immense territoire, n�ont rien � faire dans le Tell d�Alg�rie et ne s�aviseront pas de sit�t � accourir pour se mettre sous les ordres de Droukdel, �mir d�Aqmi r�duit � l�errance dans les for�ts de Kabylie. Des renforts et de l�armement peuvent-ils remonter du Sahel en direction des groupuscules restants ou en vue de reconstituer d�autres groupes au nord du pays ? �La seule tentative d�acheminer des armes du Sud vers le Nord avait �t� men�e par les terroristes du Nord. Elle a �chou�. S�agissant d��ventuels mouvements de renfort � l�initiative des terroristes du Sud pour venir en aide � ceux du Nord, la mission reste pour eux suicidaire car ils doivent franchir plusieurs �tapes situ�es dans le Sahara alg�rien et les villes des Hauts-Plateaux de notre pays. Il se trouve que les citoyens de ces r�gions sont farouchement oppos�s � ces islamistes arm�s�, a affirm�, avec assurance, notre interlocuteur qui a n�anmoins d� temp�rer son enthousiasme � l��vocation de l�expansion dangereuse que prennent les r�seaux de trafic de drogue � partir des fronti�res de l�ouest de notre pays. Et Droukdel dans tout cela ? �Il ne commande plus parce qu�il ne dispose plus de relais pour acheminer ses instructions. Mieux encore, les terroristes de la nouvelle g�n�ration ou les survivants qui n�ont aucune formation id�ologique n�ont que faire de convictions politiques ou des ordres d�un �mir invisible.� C�est ce que les services de s�curit� ont constat� en interrogeant les derniers repentis.
Rupture
Pour soutenir sa conviction quant � la dislocation irr�versible des groupes arm�s, l�officier cite plusieurs indices. Il y a d�abord l�aspect politique. Pour lui, la rupture entre les salafistes arm�s et la population, particuli�rement sa frange jeune, qui constituait le gisement de recrutement, est consomm�e. �Lorsque le fr�re d�un terroriste abattu par les services de s�curit� vient vers nous pour d�noncer des terroristes qui faisaient pression sur lui dans le but de l�enr�ler, c�est un signe qui ne trompe pas sur le changement au sein de la population qui a, depuis longtemps, pris la mesure de la nature et l�objectif de ces sanguinaires. Je vous rappelle, en outre, que la population nous fournit une aide pr�cieuse. Souvent, en effet, c�est gr�ce aux informations que nous transmettent les citoyens que des op�rations sont men�es avec succ�s�, dira, non sans satisfaction, l�officier. S�agissant du recrutement, comme toutes les sources sont d�sormais taries, les �mirs survivants tournent autour des familles de terroristes emprisonn�s, au maquis ou �limin�s pour faire pression sur leurs proches pour d�abord les impliquer dans les r�seaux de soutien, les obligeant par la suite � fuir vers le maquis. M�me cette m�thode ne marche plus. De plus, depuis plusieurs mois, nous n�avons plus re�u d�informations, faisant �tat de la mont�e de jeunes vers le maquis.
Professionnalisme
Le professionnalisme des services de s�curit� renforce leurs capacit�s et la ma�trise des techniques de gu�rilla ainsi que la constance dans l�action ont �t� essentiels pour venir � bout de la hargne des islamistes arm�s. Les ann�es faites de drames et de sacrifices forgent, par ailleurs, des caract�res et consolident des convictions. �Maintenant, les services de s�curit� ont acquis une exp�rience leur permettant d�agir de mani�re professionnelle en exploitant d�une mani�re efficiente les informations que leur transmettent les citoyens�, dira l�officier. Les observateurs qui suivent la lutte antiterroriste ont eu � v�rifier r�guli�rement ce professionnalisme. Un exemple concret : d�but de l�ann�e en cours, l�arm�e a v�rifi� des informations qui lui sont parvenues, �labor� un plan d�attaque, achemin� des troupes dans les montagnes d�A�t Amrane. Ces troupes se sont d�ploy�es avec une extr�me rapidit� sur un terrain accident� pour encercler un important groupe arm�, avant d�am�nager � l�aide d�engins de g�nie civil pour d�clencher l�assaut et �liminer 9 terroristes. Tout cela s�est fait en quelques heures seulement. Il faut visiter le site pour mesurer les efforts consentis avec une grande rapidit� pour emp�cher les terroristes de s�enfuir.
Abachi L.
Le terrorisme r�duit � l��tat r�siduel
Afin de mettre en confrontation l�optimisme de l�officier qui affirme que d�sormais le terrorisme est r�duit � l��tat r�siduel et la r�alit�, nous avons fait un tour d�horizon au niveau de la wilaya de Boumerd�s et cibler des citoyens des localit� de Zemmouri, Leghata, La�ziv, Dellys, Ammal, Timezrit, Sidi Daoud et Baghlia. Ces localit�s sont celles qui ont le plus subi les affres du terrorisme islamiste. A propos d�optimisme, bien des Alg�riens et des Alg�riennes �chaud�s par des exp�riences rat�es du pays en mati�re d��radication du terrorisme et les soubresauts d�un mouvement insurrectionnel � comme celui v�cu � Ath Ouacifs dans la wilaya de Tizi-Ouzou �trouveront � redire. Leur r�serve est compr�hensible. Mais la r�alit� sur le terrain plaide pour cette bonne perspective. Nos interlocuteurs dans les localit�s cit�es plus haut, contrairement � ce que nous attendions, partagent largement le point de vue du sp�cialiste de la lutte contre les djihadistes alg�riens. Responsables de la soci�t� civile, notables locaux ou personnalit�s impliqu�es dans la lutte anti-terroriste, nos vis-�vis donnaient donc une opinion avis�e. Notre question leur �tait formul�e ainsi : Soutenez-vous l�affirmation disant que le terrorisme est en situation r�siduelle ? �Affirmatif ! N�oublions pas qu�il n�y a pas si longtemps on �vitait de sortir � Zemmouri � partir de 16 heures�, lan�ait Kader de Zemmouri. Selon lui, � 80% la peur a d�sormais chang� de camp. De la m�me agglom�ration, Mustapha nous fait part de son avis : �Il y a effectivement moins de stress et les activit�s �conomiques, commerciales et sociales reprennent de plus belle. Nous sommes toutefois sur nos gardes.� �Il me semble que c�est vrai�, dit Halim, commer�ant de Ammal en r�ponse � notre question et d�ajouter, �nous n�entendons plus parler de descentes de terroristes qui viennent racketter les commer�ants. De plus, la for�t de Djerrah n�est plus la base arri�re des terroristes. Ils ne sont plus visibles dans la r�gion�. R�pondant � la question, l�ancien patriote de Sidi Daoud � l�est de la wilaya de Boumerd�s, affirme, �normalement c�est vrai. Les quelque deux ou trois terroristes qui restent se contentent de ramasser de l�argent pour survivre. A ce propos, j�en appelle aux services de s�curit� pour qu�ils renforcent leur pr�sence au village Ouled M�hamed, particuli�rement en cette p�riode de l�ann�e car les terroristes viennent menacer les fellahs isol�s notamment les vignerons pour les racketter�. A Baghlia, chaque ann�e les vignerons qui cultivent le fameux raisin le Sabene re�oivent des visites d�individus arm�s qui leur communiquent les montants se chiffrant souvent par centaines de millions de centimes qu�ils doivent verser comme imp�t islamique. Cette ann�e, aucune visite n�est constat�e encore, rassure un commer�ant de la localit�. De l�est de Dellys, le GLD que nous avons joint par t�l�phone est satisfait de la situation. �Il ne reste qu�une poign�e de terroristes qui se terrent dans la for�t de Mizrana. Les services de s�curit� les ramassent un � un. J�esp�re que les forces de l�ordre poursuivront leur travail jusqu�au bout�, dit-il, en pr�cisant que trois djihadistes ont �t� �limin�s en cours de semaine. De son c�t�, le garde communal de Leghata estime que les services de s�curit� auront d�sormais affaire � des terroristes reconvertis plut�t dans le racket et le grand banditisme.


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