Dans ce livre intitul� Les enfants du village espagnol, un quartier indig�ne de la ville de Tiaret, Belarbi Belkacem s�adresse � ses enfants qu�il n�a jamais vu grandir et � ses amis de leur g�n�ration pour leur raconter aussi fid�lement que possible ce que fut son combat au creux de sa jeunesse alors qu�il n�avait que vingt ans. Natif de ce village m�me o�, bien que la pauvret� �tait insoutenable, les hommes �taient chaleureux, l�auteur s�enlise au fond de sa propre histoire pour se rem�morer la colonisation dans les terres c�r�ali�res et rappeler que contrairement aux affirmations ind�fendables de ses dirigeants, la pr�sence fran�aise en Alg�rie n�a �crit que des pages sombres. �Sa conqu�te n�a �t� qu�extermination, expropriation, mis�re, d�ch�ance, et ignorance pour les indig�nes qu��taient les Alg�riens�, �crit-il. Avant de se mettre � r�diger cet ouvrage fort de quelque 300 pages et r�parti sur 17 chapitres, Belarbi s�est tr�s souvent interrog� sur la fa�on idoine de se rattraper vis-�-vis de ses enfants quant aux discussions qu�il n�a pu achever avec eux sur la vie de l�indig�ne qu�il �tait au village espagnol, mais aussi sur les combats �pisodiques qu�il a eu � mener au cours de sa vie. En �crivant son livre, l�auteur veut aussi servir de guide � ses fils en les promenant � travers les ruelles et les d�dales de village �Sbagnol� en leur pr�sentant les figures attachantes qui y vivaient � m�me de leur faire sentir la chaleur humaine qui l�enveloppait. Dans son deuxi�me chapitre intitul� �Les petits drapeaux� Belarbi d�crit avec fid�lit� son village o� les rues ne portaient aucun nom tout comme la majorit� des quartiers indig�nes, car trop sales, voire trop laides pour acc�der � un tel privil�ge, dira-t-il, pr�cisant que le fait de pas porter de nom n�est ni l�thargie et encore moins une existence honteuse tant qu�elles (ruelles) d�bordaient d�activit�s � la mesure de la population qui les habitait, faisant feu de tout bois et y trouvant de temps � autre de petits bonheurs qu�on s�empressait de partager. Le capteur de chiens errants, le vendeur de lait, le camelot, le teinturier si Amar, ammi Benmessaouda le charbonnier, l��picier si Mostefa ou encore khalti Fatima, cette femme sensible et g�n�reuse, �taient tous des personnages remarquables de ce village construit sans g�nie architectural auxquels l�auteur ne pouvait que rendre hommage. Plus loin encore et plus pr�cis�ment dans son chapitre 10 (Les songes de A�cha), l�auteur pr�sentera d�autres figures embl�matiques la veille de leur mont�e au maquis tels les Belkhodja Ahmed et Oudah suivis des Ladjel, Benzineb, Okacha, Maghraoui, Larbi Ould El Gard, Sa�d Ma�chi, Lakhdar Lahbiri, Magharbi, Madani, Djazouli et �videmment bien d�autres qu�on ne peut malheureusement tous citer. En somme, Les enfants du village espagnol, tel qu�il est con�u, refl�te une r�alit�, un v�cu, un quotidien digne d��tre racont� au vu des innombrables d�fis relev�s tant avec bravoure qu�avec intr�pidit� par ceux qui ont fait l�histoire. On y trouve aussi les grands moments de r�miniscences et les sacrifices de toute une contr�e qui n�a pas encore livr� tous ses secrets.