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A FONDS PERDUS
Sombre avenir pour le Mali
Publié dans Le Soir d'Algérie le 29 - 01 - 2013


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Le Mali divise le monde syndical. De Bruxelles est parvenu, ce jeudi 24 janvier, un message de la Conf�d�ration syndicale internationale (CSI) qui �salue les signes �manant du Mali selon lesquels une partie de l'insurrection extr�miste se montrerait favorable au dialogue et serait d�sormais pr�te � d�poser les armes�.
�La possibilit� d'un dialogue ouvre l'espoir d'une issue n�goci�e au conflit ; cela ne doit, toutefois, pas impliquer que le peuple soit � nouveau laiss� � la merci de groupes sanguinaires comme Ansar Dine.� R�cusant les th�ses souverainistes, elle �condamne sans �quivoque les organisations qui, � l'instar de la FSM (NDLR : sa rivale h�rit�e de l��re sovi�to-communiste franchement hostile � la pr�sence �trang�re) ont choisi, quel que soit le pr�texte, de faire cause commune avec les terroristes au Mali et ont appel� la communaut� internationale � tourner le dos au peuple malien.� Rappelons, pour compl�ter l�information, que la FSM y voit un moyen pour la France �de renforcer son r�le dans la concurrence inter-imp�rialiste et pour servir les int�r�ts de ses groupes monopolistes qui pillent les ressources de production des richesses (or, uranium, etc.)�.
Le Mali divise moins les puissances occidentales
La derni�re livraison de la publication am�ricaine de politique et de droit international, Foreign Affairs, se propose de r�tablir la v�rit� sur la situation au Mali, sous un angle de vue am�ricain, avec un titre pour le moins ambigu : �Making sense of Mali : The Real Stakes of the War Rocking West Africa� (On pourrait le traduire ainsi : Donner du sens aux �v�nements du Mali : Les vrais enjeux du basculement vers la guerre)*. Revenant sur la br�ve et mouvement�e histoire contemporaine de ce voisin, elle rappelle les principaux �v�nements qui l�ont secou� �en son noyau� : fin brutale de l�exp�rience d�mocratique doublement d�cennale et renversement du gouvernement Amadou Toumani Tour� en mars 2012, occupation quelques semaines plus tard de plusieurs villes du nord par le groupe s�paratiste touareg de l'Azawad MNLA (Mouvement national de lib�ration de l�Azawad), vite rejoint par trois groupes int�gristes islamistes (Ansar Dine, Al-Qa�da au Maghreb islamique (Aqmi), et le Mouvement pour l'unit� et le jihad en Afrique de l'Ouest, Mujao. Ces groupes qui se sont empar�s du nord du territoire malien, il y a environ dix mois, se sont livr�s � une vague de massacres, d'amputations et de flagellations publiques pour imposer un r�gne de terreur qui avait, encore une fois, pour cibles privil�gi�es, les femmes. En fin 2012, les pays d�Afrique de l�Ouest d�cident d'envoyer 3 000 soldats pour bloquer les insurg�s, mais les actes ne suivent pas. D�but f�vrier, les groupes djihadistes exploitent leur supr�matie pour s�emparer de la ville de Konna et s�appr�tent � entrer � S�var�, qui abrite une base militaire malienne et une piste d'atterrissage, avant de se ruer sur Bamako, la capitale. Le 11 janvier, la France r�pond aux �supplications de Bamako� et entame des frappes a�riennes avant de d�ployer des troupes au sol. �La guerre n'est pas susceptible de se terminer bient�t�, pr�dit l�auteure de l�article qui r�fute (et se propose de surmonter) �les simplifications grossi�res qui ne refl�tent pas la r�alit� sur le terrain et qui augurent des solutions incorrectes aux probl�mes du pays�. Premi�re simplification : le conflit au nord du Mali est souvent r�duit � deux acteurs � les s�paratistes touareg et les islamistes radicaux. �En fait, rectifie-t-elle, les Touareg sont une minorit� dans le nord du Mali o� les Peuls, les Songha�, les Bambara, et d'autres groupes ont aussi, historiquement, occup� une bonne partie de la r�gion. Certaines personnes issues de ces groupes ont fui la r�gion � la suite des combats, et d'autres ont rejoint les forces rebelles�. En outre, les Touareg ne sont pas un bloc unifi�. Certains d'entre eux ont �galement fui la r�gion, d'autres ont rejoint Ansar Dine, d'autres le MNLA, et d'autres encore sont rest�s neutres. La tradition religieuse malienne est empreinte de mod�ration : �Plus de 90% des Maliens et une grande majorit� de Touareg sont derri�re les chefs religieux maliens les plus c�l�bres comme Haidara Ch�rif Ousmane Madani, le pr�dicateur soufi mod�r�, vice-pr�sident du Haut Conseil islamique, et refusent par ailleurs d��tre r�gis par la Charia. M�me si le wahhabisme gagne du terrain, la population a longtemps pratiqu� une forme plus mod�r�e de l'Islam.� Anticipant sur les attentes des populations, elle prescrit �non pas moins de d�mocratie (�) mais une participation plus large et une plus grande libert�. Reprenant un �ditorial du New York Times, elle s�en prend � des �hommes sans foi ni loi et sans Dieu � qui se cachent derri�re la Charia et les demandes d'ind�pendance touareg � pour battre et violer des femmes et forcer des enfants � la conscription pour les besoins de leur �sainte� guerre�. Seconde simplification qui r�volte l�auteure : les rapports qui laissent �entendre que l'intervention de la France n'est rien de plus que de l'aventurisme n�ocolonial�, dict� par la pr�servation de son acc�s aux ressources dans la r�gion. L��tude ne nie pas l�existence d�int�r�ts fran�ais colossaux, notamment ceux du p�trolier Total et de l�extracteur d�uranium Areva. La mine d�uranium la plus importante est situ�e � Arlit au Niger � environ 200 km de la fronti�re malienne avec comme enjeu, derri�re, cinquante-huit r�acteurs du parc nucl�aire et, au-del�, l�ind�pendance �nerg�tique de l�Hexagone. Cet argument �quelque peu mercantiliste � ne suffit pas � d�l�gitimer l�intervention de la France, aux yeux de l�auteure. Au-del� de la d�liquescence de l�arm�e malienne, la lenteur que met la C�d�ao (Communaut� �conomique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) � r�unir des troupes n�arrange pas les choses. Ce n�est pourtant pas faute d�ob�issance : les �tats de l'Afrique de l'Ouest, chantres de la �France � fric�, comme dirait l�ONG Survie pour qualifier la Fran�afrique, sont dirig�s par des despotes enti�rement d�vou�s aux int�r�ts fran�ais � l'image d'Alassane Ouattara, pr�sident actuel de l'organisation, ou de Macky Sall, pr�sident du S�n�gal. Ils ont tous soutenu avec ferveur le fameux �printemps arabe�. Le nouvel habillage n�o-colonial porte le costume de l�UE. Cette derni�re est le principal bailleur de l�architecture pour la paix et la s�curit� en Afrique (APSA), via l�instrument de la Facilit� de la paix. Susanna Wing s�en remet enfin � des �t�moignages du terrain�, pour relever que �la majorit� des Maliens soutiennent l'intervention de la France. Pour l'instant du moins, les gens brandissant le drapeau fran�ais dans les rues de Bamako (les marchands pr�tendent que les drapeaux sont en nombre insuffisant) et certaines m�res maliennes ont pr�nomm� leur nouveau- n� �Hollande��. Ce capital �sympathie� n�est cependant pas fait pour durer et il est d�autant plus expos� � se dissiper que le conflit risque de s'�terniser. Autre v�rit� qu�ass�ne l�auteure de l��tude : la crise au Mali refl�te �un probl�me qui va bien au-del� de ses fronti�res et doit donc �tre trait�e au niveau international�. Force est de reconna�tre, conclut l��tude, que ce conflit ne sera pas r�solu rapidement. �Le d�fi de taille pour le Mali est d'�tablir un gouvernement stable et l�gitime (�) qui doit donner suite � sa promesse de d�centralisation � l'ensemble du pays, y compris le nord, �tant priv� de d�veloppement �conomique.� L��quation finale est simple : �A d�faut de tenir leurs promesses en faveur de la gouvernance locale et du d�veloppement, il est peu probable que la paix et la d�mocratie soient de retour.� Comme le rappelle la CSI, �le Mali a cruellement besoin de soutien en vue de la mise sur pied d'un gouvernement d�mocratique et comp�tent et la communaut� internationale, y compris l'ONU et l'Union africaine, doivent apporter leur aide en ce sens. N�glig� depuis des d�cennies, le d�veloppement �conomique et social du Mali devra � pr�sent �tre repris en main et relanc�, avec le peuple malien aux commandes de sa propre destin�e et habilit� � d�velopper sa propre �conomie, � cr�er des emplois et � rem�dier aux d�ficits catastrophiques dans les domaines de la sant�, de l'�ducation et des autres services vitaux qui permettraient aux familles et aux communaut�s d'aborder le futur avec confiance�. L�appel � une meilleure gouvernance vaut pour tous les pays de la r�gion. Y compris le n�tre.
A. B.
(*) Susanna Wing, Making sense of Mali : The Real Stakes of the War Rocking West Africa, Foreign Affairs, 20 janvier 2913.


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