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Enquête-Témoignages
Les algériens et leurs droits : pas assez informés
Publié dans Le Soir d'Algérie le 14 - 12 - 2013

«La loi ne protège pas les crédules», un article de loi que nul n'est censé ignoré. Pourtant !
A une simple question : connaissez-vous vos droits et vos obligations ? la réponse des citoyens est quasiment la même et elle est sidérante : non !
La seule différence dans leurs propos ce sont les arguments avancés pour expliquer cette négation.
Amina, 30 ans, cadre supérieur dans une entreprise privée :
«Pas le temps de potasser»
A l'énoncé de notre question, Amina répond sans hésiter : «Franchement, je ne connais pas mes droits.» Elle explique : «Dans l'entreprise où je travaille, nous n'avons même pas le code du travail. Nous essayons de nous renseigner à la demande sans avoir réellement une culture générale juridique. J'imagine que nos rapports quotidiens doivent être codifiés mais sans plus.» Amina plaide pour l'apprentissage des droits dès le collège. «Je me dis que dans les autres pays, cette culture doit être introduite très jeune dans leur vie. En Algérie, nous avons dans nos cours ce genre de notions mais elles sont très théoriques. Je pense, sans être spécialiste, que cela réduirait à coup sûr ce vide.»
Sarah, 20 ans, étudiante en chirurgie dentaire : «Je ne crois pas que ce soit nécessaire»
Jeune étudiante, pleine de vie, Sarah est surprise par notre question. «Quelle question ! Est-ce que je connais mes droits ?! Mes droits d'étudiante, de citoyenne ?! Franchement, je ne me suis jamais posé la question», répond-elle en riant. A la question de savoir pourquoi, Sarah répond sans l'ombre d'un doute : «A quoi cela sert-il de les connaître ! De toutes les façons, je ne pourrai pas les faire appliquer. Je n'y crois pas, surtout en tant qu'étudiante. Je ne pense pas que les connaître changerait quelque chose pour moi. Bien au contraire, cela me ferait mal au cœur, sans plus.»
Hassiba, 35 ans, femme au foyer : «cela m'a joué des tours»
C'est dans la relation employé-employeur que la connaissance de ses droits est importante. Pour Hassiba, le contraire semble être vrai. «Lors de ma recherche d'emploi, j'ai passé des entretiens d'embauche dans une entreprise connue. Quelques jours après, le DRH m'appelle et m'explique que je suis retenue pour le poste. Avant de m'y rendre, je me suis renseignée sur mes droits, ce que je pouvais demander entre autres comme documents de garantie.» Toute contente, Hassiba, après quelques paroles d'amabilité, lit son contrat d'engagement.
«Après l'avoir lu et signé, j'ai demandé une copie à emporter. Je ne sais ce qui a traversé dans l'esprit du DRH, il a commencé à crier, pour lui j'en demandais trop. J'ai pu répondre que ce que je demandais était mon droit le plus élémentaire», raconte Hassiba avant d'enchaîner : «Vous savez ce qu'il m'a dit : ‘'Si c'est comme ça vous n'aviez qu'à ne pas accepter le poste.'' Eh bien, fière et digne comme je suis, j'ai déchiré le contrat et je suis sortie. Dans la rue, j'ai pleuré.» Après cet épisode, Hassiba a su que cette entreprise de renommée ne respectait pas les droits des travailleurs, et rares étaient ceux qui en avaient conscience. «Sur le moment, j'ai été très triste et je me suis dit que cela était une mauvaise chose de connaître ses droits. Mais après coup, j'ai réalisé que j'ai pu être sauvée d'un esclavagiste des temps modernes.»
Lyes, jeune promoteur : «Un véritable maquis juridique»
Après avoir enchaîné plusieurs postes d'emploi dans de très petites entreprises, Lyes était résolu à s'installer à son compte. Avec ses quelques années d'expérience glanées dans les métiers des arts graphiques, il croit flairer la bonne affaire. L'Europe est en crise, la demande ne repart pas. Des imprimeurs par centaines proposent sur le net des chaînes entières presque neuves à des prix défiant tout entendement. «C'est ma chance !» se dit-il. Il était loin de s'imaginer qu'avant de réceptionner sa promise quatre couleurs, il allait traverser un véritable maquis juridique. Pour cette simple opération d'importation, il mit plus de dix-huit mois entre les procédures de création de l'entreprise, l'interminable attente pour se faire délivrer la carte fiscale magnétique, les procédures bancaires, la domiciliation, les allers-retours chez le notaire, au siège du Centre national des registres du commerce (CNRC), de l'Inspection des impôts, le Trésor, le transitaire sans compter les innombrables documents à copier et à légaliser. «Le préposé au guichet de l'APC a fini par devenir un copain», se rappelle notre interlocuteur avant de poursuivre : «Dès qu'il me voyait arriver, il retroussait les manches et craquer les poignets car il savait qu'il allait assécher l'encre de son cachet humide sur ma paperasse.» Puis, manque de pot, le gouvernement resserrait les boulons pour l'importation des équipements rénovés. Parti pour acquérir seulement un offset, il se voit contraint d'importer toute la chaîne. Et pour boucler la boucle, il passa à un cheveu de la faillite avant même d'avoir commencé à facturer. N'était le conseil gracieux d'un ami juriste qui l'informa de l'obligation préalable d'obtenir une autorisation dûment signée par le ministère de l'Industrie pour ce genre d'importations, Lyes aurait vu ses rêves s'évaporer sur le quai même du port d'Alger où sa cargaison était promise à une belle rouille. «In extremis», retient-il encore son souffle à l'évocation de cet épisode. Après tant de mois d'attente, la machine est bien installée faisant oublier à son propriétaire toutes les difficultés parcheminant son parcours de jeune investisseur.
Lyes ne s'est jamais avoué vaincu, car dès le départ, il se préparait à subir le pire. Avec du recul, derrière son bureau de jeune patron, il regarde les choses avec de la lucidité et de l'expérience. «Nous les jeunes avons le péché de foncer tête baissée sans prendre le temps d'étudier sérieusement nos projets. Cette expérience m'a appris qu'il fallait demander conseil avant d'entamer quoi que ce soit. Dans le fond, ce n'est pas tant les procédures qui m'ont découragé mais l'indisponibilité de l'information juridique, d'une part, et notre manque de culture à s'appuyer sur des conseillers comme des juristes, les fiscalistes, les transitaires ou tout autre spécialiste qui puisse nous éclairer sur les démarches à suivre et les embûches à éviter.» Pour paraphraser Lyes, Li fatek b'lila fatek b'hila, autrement, «réfère-toi toujours à ceux qui ont plus d'expérience». Comme quoi, le conseil juridique n'est pas que brassage d'air.


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