Point satisfait de la copie de la Constitution qui lui a été transmise jeudi, Moussa Touati ne compte pas boycotter pour autant les discussions. Le président du Front national algérien se dit opposé à la politique de la chaise vide et craint que le texte soumis à discussion ne consacre le statu quo. Nawal Imès - Alger (Le Soir) A la première lecture du texte transmis par la présidence, le FNA émet déjà des réserves. Moussa Touati considère que les amendements proposés obéissent à des considérations «conjoncturelles» et à des intérêts qui n'ont aucun lien avec la volonté populaire. Le plus grand tort de cette mouture, estime-t-il, c'est celui d'occulter la problématique de la nature du régime. Il y voit même une volonté d'instaurer une amnistie fiscale. Le FNA ne compte cependant pas boycotter les rounds de discussion sous la houlette de Ahmed Ouyahia. Face aux membres du conseil national de son parti, il affirmait hier avoir l'intention d'y prendre part pour défendre «farouchement» la vision du parti qui s'articule essentiellement autour de la restitution de la souveraineté populaire et l'urgence d'instaurer un régime parlementaire. Moussa Touati lance d'ailleurs un appel à tous ceux qui ont fait part de leur intention de boycotter les discussions de revenir à la table pour imposer leurs visions et remplacer la politique de la chaise vide par celle du combat. En y prenant part, le FNA reformulera des propositions déjà faites lors de l'ouverture du débat sur les réformes politiques sous la conduite de Bensalah. Le FNA y plaide pour l'instauration d'un régime parlementaire avec un président de la République qui ne peut être élu que pour deux mandats de quatre années. Le président élu charge selon les propositions du FNA le parti majoritaire au Parlement de créer un gouvernement. Le parti de Moussa Touati propose l'élargissement des prérogatives de ce dernier à la désignation des walis. Il plaide également pour la suppression du Sénat. Au sujet du système judiciaire, le FNA propose que le président de la Cour suprême soit élu par ses pairs et propose la création d'instances comme le haut conseil à la fetwa, un conseil pour la promotion des droits de l'Homme et un autre pour la promotion des langues nationales. Autant de propositions pour lesquelles Touati promet de se battre.