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ALI BENFLIS DENONCE L'EFFRITEMENT DU CENTRE DE DECISION NATIONALE :
«L'Algérie traverse la décennie de la vacance du pouvoir»
Publié dans Le Soir d'Algérie le 01 - 10 - 2014

L'Algérie traverse une crise politique provoquée par l'absence du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. C'est le constat dressé, hier, par Ali Benflis à l'occasion de la présentation de son Livre blanc sur la fraude électorale.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir)C'est un constat sans appel qu'a dressé, hier, Ali Benflis, lors de la conférence de presse consacrée à la présentation de son Livre blanc sur la fraude électorale.
Pour le candidat à l'élection présidentielle, l'Algérie traverse une crise politique grave. La cause étant l'absence du président de la République Abdelaziz Bouteflika. «A qui fera-t-on croire que le 17 avril dernier un Président de la République a été élu et que le sort du pays a été mis entre des mains conscientes, responsables et diligentes alors qu'en ces instants mêmes, tous nos dirigeants ne sont obsédés que par la seule gestion d'une vacance du pouvoir avérée, car matériellement établie. A qui fera-t-on croire que notre pays vit à un autre rythme qu'à celui de cette vacance du pouvoir dont nul ne sait sur quoi elle va déboucher ni vers où elle va nous mener ? A qui fera-t-on croire que le 17 avril dernier, la République s'est donnée un chef alors qu'en vérité, c'est une gestion patrimoniale de la nation qui venait d'être consacrée au moyen d'une agression sans nom contre la volonté populaire ?», s'est interrogé Benflis dans sa déclaration liminaire.
Au fil des mois, la vacance du président de la République a provoqué un «effritement et une dispersion» du «centre de décision nationale». «Au pouvoir d'Etat, s'est substitué de fait un pouvoir des groupes de pression, d'influence et d'intérêt», a-t-il relevé. «Notre pays a vécu une décennie noire et une décennie rouge. Actuellement, l'Algérie traverse la décennie de la vacance», a insisté Ali Benflis. Ainsi, les éléments d'une crise politique sont aujourd'hui réunis : «pouvoir illégitime, vacance et impossibilité de réunir le Conseil constitutionnel et le Parlement pour un règlement de la crise».
Acte héroïque
Concrètement, cette vacance se caractérise, selon lui, par des événements et des faits concrets. «L'Algérie est sûrement le seul pays au monde qui tient trois à quatre Conseils des ministres par an. Et encore, lorsqu'il se tient, il est présenté comme un acte héroïque. Dans les pays du voisinage, les Conseils des ministres sont hebdomadaires car ils permettent de gérer les affaires des citoyens.
Le gel du Conseil des ministres a des conséquences directes sur le fonctionnement du Parlement. L'Assemblée et le Sénat sont paralysés et ne peuvent légiférer. Le blocage de la première institution du pays a également des conséquences sur la signature des décrets. Des centaines de cadres sont désignés par intérim, faute d'être nommés officiellement, et des dizaines d'ambassadeurs étrangers attendent de présenter leurs lettres de créances», a souligné Ali Benflis.
Interrogé sur la nécessité d'appliquer l'article 88 de la Constitution afin de déclarer officiellement la vacance du chef de l'Etat, Benflis a indiqué que cette initiative est du ressort exclusif du Conseil constitutionnel et du Parlement. Sceptique, il a écarté toute possibilité d'appliquer cette disposition constitutionnelle du fait de la volonté «d'une coalition» d'imposer «un pouvoir héréditaire» basé sur la «cooptation». «L'acte fondateur a été la révision constitutionnelle de 2008 qui fait sauter le verrou de la limitation de mandat. C'est ce qui a permis d'imposer un quatrième mandat et qui permettra ensuite de confier le pouvoir, soit à un membre de la famille du président, soit à une personne qui partage sa vision. C'est le principe de la cooptation».
«Crime contre la nation»
Sujet du jour, le Livre blanc sur la fraude électorale a fait l'objet d'une longue présentation de la part de son initiateur. Le candidat à la présidentielle du 17 avril, le considère comme un «acte d'engagement» pris envers les Algériens et les Algériennes. L'ouvrage, édité en un seul volume en langues arabe et française, retrace les mécanismes de la fraude, usés pour permettre la réélection de Abdelaziz Bouteflika à un quatrième mandat. La réalisation de ce livre a été ralentie par une série d'obstacles, notamment «l'omerta», une loi du silence que s'imposent «les milliers d'élus, d'agents et de cadres».
Le Livre blanc comporte des éléments concrets qui viennent conforter le recours massif à la fraude. «Le 17 avril, 590 communes, soit plus du 1/3 des communes situées dans 36 wilayas (plus des 2/3 des wilayas) ont fait l'objet d'une telle mesure censée être exceptionnelle ! Trente-six walis ont donc prorogé l'heure de fermeture de 19h à 20h, sans raison, si ce n'est l'intention de fraude, à la fois sur le taux de participation et sur les résultats «obtenus» par les candidats. Le taux d'abstention record qui se profilait devait être impérativement reconsidéré entre 19h et 20h pour «légitimer» l'élection du candidat-président, qui a toujours souffert d'avoir été mal élu. A 19h, des sources du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales s'accordaient sur un taux de participation de 40,81%.
A 20h, et grâce à un massif bourrage d'urnes, auquel ont participé les membres des bureaux de vote, les élus locaux et nationaux acquis au candidat-président, l'administration locale à tous les niveaux, le taux de participation déclaré par le ministère de l'Intérieur a miraculeusement «augmenté de 11 points ! Le nombre d'électeurs est ainsi passé de 8 830 653 à 11 307 478 électeurs, soit une différence de 2 476 825 électeurs en une heure!», lit-on page 71.
Pour Benflis, «la fraude n'est pas simplement un jeu politique malsain» mais elle constitue «une atteinte inacceptable à l'intégrité de l'Etat et un crime contre la nation».


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