A l'exception de quelques inondations de maisons et de commerces, notamment dans les communes de Sidi Amar, El Hadjar et la localité de Boukhadra, les premières pluies de l'automne qui se sont abattues sur Annaba et sa région durant le week-end et le premier jour de l'Aïd El-Adha auraient pu provoquer de graves dégâts au chef-lieu de la wilaya si ce n'était l'intervention des agents de la commune. Ils étaient mobilisés à l'occasion de la fête de l'Aïd, mais devant le début d'inondation dans certains quartiers de la ville, ces agents ont suppléé aux carences de la Société de l'eau et de l'assainissement d'El-Tarf et Annaba (Seata) dont la mission principale, outre la distribution de l'eau potable, consiste en la surveillance et l'entretien des réseaux d'assainissement dans l'ensemble de la wilaya. Ce qui a été vérifié dans d'autres communes et localités à l'exemple de Sidi Amar, El Hadjar, Boukhadra. Par endroits dans ces communes et localités, l'eau mélangée à de la boue a provoqué des dégâts aux maisons et commerces avec des désagréments aux habitants. Alors que les prélèvements des quantités de précipitations étaient presque identiques (plus de 60 mm) dans l'ensemble des communes de la wilaya, celle de Annaba a été épargnée du fait des mesures de prévention prises par le maire Farid Merabet. Pendant le week-end et les deux jours de l'Aïd, et suite aux importantes chutes de pluie, le maire faisait des tournées d'inspection à travers l'ensemble des quartiers pour s'enquérir de la situation. Il nous fera part de la prise en charge par les services techniques de la commune du renouvellement de tous les regards endommagés de la ville. Pourtant un travail de prévention aurait dû être fait par la Seata dès le début de l'été, période généralement marquée par une certaine sécheresse propice à des travaux de curage et d'entretien de l'ensemble des réseaux, et en prévision des pluies de l'automne. Ainsi, ces actions auraient pu cibler principalement le canal de ceinture, réseau unitaire (conduite unique à ciel ouvert qui charrie les eaux usées et celles des pluies) sur une distance de plus de quatre kilomètres à l'intérieur du tissu urbain. Il y a également l'entretien du bassin de décantation situé près de l'hôpital Ibn-Rochd et dont le rôle est de stopper les troncs d'arbres, gravats et autres objets hétéroclites jetés inconsciemment par des constructeurs en amont et pouvant obstruer les réseaux. Ce canal part du Pont Blanc et se déverse dans la mer entre la cité Seybouse et Sidi Salem, épousant le piémont nord et sud-est de l'Edough qui surplombe la ville de Annaba. Depuis la résiliation du contrat de gestion déléguée avec la société allemande Gelsenwasser, il y a plus de trois ans, la Seata gère en solo l'eau et l'assainissement dans les wilayas de Annaba et El-Tarf. Cette société fait face actuellement à des problèmes de gestion aggravés par un trou financier de plusieurs dizaines de millions de dinars. Quand bien même la commune intervient chaque fois pour agir au plus pressé, cette situation de la Seata n'est pas pour dissiper les appréhensions de la population de voir un remake des graves inondations ayant marqué les Annabis de nombreuses fois durant les décennies 1980 et 1990 et même pendant celle plus proche de 2000 avec deux dates marquantes lors des automnes de 2005 et 2009.
