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A fonds perdus
Quel avenir pour la Syrie ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 03 - 02 - 2015


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Le rédacteur en chef de Foreign Affairs, le prestigieux magazine américain de politique internationale, Jonathan Tepperman, était à Damas ce 20 janvier 2015, pour y rencontrer le Président syrien Bachar Al-Assad qui lui a accordé une interview exclusive (*).
Le bilan de la guerre imposée à la Syrie depuis quatre ans est lourd : plus de 200 000 morts, un million de blessés et plus de trois millions d'exilés.
«La guerre ne peut pas durer éternellement. Comment en voyez-vous l'issue ?» demande Tepperman en guise d'ouverture.
«Toutes les guerres, partout dans le monde, se sont terminées par une issue politique, parce que la guerre elle-même n'est pas la solution ; la guerre est l'un des instruments de la politique», répond le leader syrien qui ne croit pas à une solution militaire.
Concernant la partition, effective ou supposée, du pays en trois mini-Etats – sous le contrôle du gouvernement, d'ISIS et Jabhat al-Nusra, et de l'opposition sunnite et kurde plus laïque – Bachar Al-Assad réfute cette image qu'il trouve «inexacte», estimant que le peuple syrien est toujours attaché à «l'unité de la Syrie» et qu'il soutient encore le gouvernement, y compris lorsqu'il n'adhère pas à son programme. Les factions adverses auxquelles il reconnaît le contrôle de certains secteurs ne sont pas territorialement stables, se déplacent d'un endroit à un autre. Aussi, n'y a-t-il pas, à ses yeux, «de lignes claires de démarcation entre les différentes forces. Parfois, elles se mêlent les unes aux autres et se meuvent.»
Elles ne parviennent toujours pas à s'imposer.
Cette réalité est de plus en plus admise en Occident aujourd'hui, particulièrement aux Etats-Unis dont le New York Times perçoit un fléchissement notable de leur position, avec notamment «un soutien accru pour les initiatives de paix russes et de l'ONU», sans la condition préalable d'un départ de Bachar Al-Assad. Le secrétaire d'Etat Kerry a même affirmé que «les Etats-Unis espèrent que les négociations (de Moscou, ndlr) avancent et qu'elles réussissent».
Parallèlement, les Etats-Unis reconnaissent assurer actuellement la formation de 5 000 combattants, programmés pour entrer en Syrie en mai prochain. Le général américain John Allen prétend que ces troupes ne seront pas dirigées contre le gouvernement syrien mais contre Daesh.
«Compte tenu de ce changement dans l'attitude de l'Ouest, êtes-vous maintenant plus ouvert à une solution négociée au conflit qui aboutirait à une transition politique ?» demande le journaliste.
«Les troupes qui ne travaillent pas en collaboration avec l'armée syrienne sont illégales et doivent être combattues. Ceci est très clair», réplique Al-Assad.
Se déclarant toujours ouvert et engagé pour «un dialogue avec toutes les parties en Syrie» – qu'il s'agisse de partis, courants ou personnalités –, dialogue dans lequel «tout Syrien doit avoir un mot à dire», il n'envisage son utilité qu'en «retournant au peuple par voie de référendum».
Donc, pas de transition politique sans un référendum qui lui vienne en appui afin que le mot de la fin revienne aux Syriens, «pas à quelqu'un d'autre». Ce qui n'exclut néanmoins pas de négocier. Aussi, n'envisage-t-il pas de «dialogue fructueux» en dehors des intérêts du peuple syrien, refusant le qualificatif d'opposition à toute «marionnette du Qatar, de l'Arabie Saoudite ou de nimporte quel pays occidental, y compris les Etats-Unis».
A ses yeux, ces soutiens défient la communauté internationale et violent outrageusement leurs propres engagements comme la résolution 2170 du Conseil de sécurité des Nations-Unies sur al-Nusra et ISIS, qui interdit à quiconque de soutenir ces factions militairement, financièrement ou logistiquement. Ce que font encore la Turquie, l'Arabie Saoudite et le Qatar.
Que penser par ailleurs du rôle que joue Israël dans le conflit ? Le Président Al-Assad n'a aucun doute là-dessus : «Ils soutiennent les rebelles. Cela est très clair. Chaque fois que nous progressons dans la pacification d'un territoire, ils lancent une attaque.» C'est pourquoi, certains en Syrie ont lancé la blague suivante : «Comment osez-vous dire qu'Al-Qaïda n'a pas d'armée de l'air? Elle a l'aviation israélienne.»
Plus loin : «Certains groupes sont des marionnettes d'autres pays. Ils sont chargés de mettre en œuvre leur programme et je sais que de nombreux pays, la France par exemple, n'ont pas intérêt à faire réussir cette conférence (il parle de la Conférence de Moscou, ndlr). Alors, ils vont leur donner des ordres pour la faire échouer.»
L'adversité est ainsi largement admise et reconnue dès lors qu'elle ouvre à servir l'intérêt national : «Nous avons une opposition nationale. Je ne suis pas pour l'exclure. Je ne dis pas que toute opposition n'est pas légitime. Mais vous devez séparer le national et les marionnettes. Tout dialogue n'est pas fructueux.»
Al-Assad va même plus loin, estimant que le meilleur moyen de parvenir à un accord entre les différentes parties en Syrie est de «traiter directement avec les rebelles», en prenant soin de préciser préalablement qu'ils ne forment pas un bloc : «Vous avez deux types différents de rebelles. Maintenant, la majorité sont d'Al-Qaïda, qui est ISIS et al-Nusra, avec d'autres factions semblables mais plus petites qui appartiennent à Al-Qaïda.»
Quant à ce que l'Occident appelle «l'opposition modérée», Al-Assad rappelle que «la plupart d'entre eux se sont ralliés à Al-Qaïda, alors que quelques autres ont rejoint l'armée récemment».
Parallèlement au dialogue avec l'opposition représentative, Al-Assad entend poursuivre sa politique de réconciliation dans les termes suivants : «Vous avez quelque chose de concret, c'est la réconciliation. A ceux qui ont abandonné les armes ; nous avons offert l'amnistie ; ils vivent une vie normale (...) C'est une mesure de confiance.» Des milliers de combattants auraient déjà bénéficié de cette mesure.
La ligne de conduite de l'Etat est résumée à trois principes : ouverture au dialogue, adaptation du corpus juridique (Constitution et lois) en réponse à ce que l'opposition considère être la source de la crise et lutte anti-terroriste.
A. B.
(*) "Syria's President speaks : A conversation with Bashar Al-Assad", Foreign Affairs. L'intégralité de l'entretien est sur http://www.foreignaffairs.com


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